Lemployeur convient Ă cause des besoins particuliers du Service correctionnel du Canada, pendant la durĂ©e de la convention collective du groupe des services correctionnels, de lâinterprĂ©tation et de lâapplication suivantes de lâindemnitĂ© de repas pendant les heures supplĂ©mentaires.
ContacterMaĂźtre Bruno Bochnakian. MaĂźtre Bruno Bochnakian est avocat spĂ©cialiste en droit des Ă©trangers et de la nationalitĂ©. Il exerce Ă Toulon, et intervient et plaide dans toute la France. NâhĂ©sitez-pas Ă prendre une consultation avec lui (Ă Toulon ou par SKYPE) pour lui demander sâil peut vous aider dans votre cas.
Unemployeur ne pourra pas mettre fin au Contrat premiĂšre embauche dâune jeune femme qui serait enceinte, ce serait contraire Ă nos rĂšgles et Ă notre droit. De la mĂȘme façon, un jeune qui serait malade ne pourrait ĂȘtre licenciĂ©. De mĂȘme pour un jeune qui se syndiquerait.
PubliĂ©le 30 Mar. 2020. Afin de limiter les consĂ©quences du virus COVID-19 sur lâactivitĂ©, le gouvernement a notamment dĂ©cidĂ© dâĂ©largir les conditions de recours au dispositif dâactivitĂ© partielle. La CGT rĂ©pond Ă vos questions. Nos rĂ©ponses seront amenĂ©es Ă Ă©voluer en fonction des mesures prises par le gouvernement.
Normalement vous pouvez tomber enceinte sans problĂšme aprĂšs l'arrĂȘt de la pilule. Pour cela, il faut arrĂȘter la pilule en fin de plaquette. Des rĂšgles artificielles apparaĂźtront,
Vay Tiá»n TráșŁ GĂłp Theo ThĂĄng Chá» Cáș§n Cmnd. Aller Ă la page 1, 2, 3, 4, 5 AuteurMessageInvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Mar 4 Mai - 147 Lise sursauta tandis quâil sâindignait quâelle ait pu couchĂ© avec une FILLE sans quâil soit prĂ©sent. Elle en aurait presque Ă©tĂ© offusquĂ©e si seulement elle avait pu sâarrĂÂȘter de rire. A croire quâil ne sâentendait jamais parler, des foisâŠCâĂ©tait incroyable Ă quel point sa jalousie pouvait avoir diffĂ©rents visages ! Mais pour lâinstant, il Ă©tait dĂ©jĂ reparti sur sa belle voiture, aprĂšs sâĂÂȘtre Ă©tonnĂ© quâelle nâait pas continuĂ© sa carriĂšre de mannequin. Effectivement si tel Ă©tait le cas, il nâaurait jamais tenu et leurs jalousies communes auraient fini par les dĂ©truire. Et puis, les mannequins voyagent toujours Ă travers le monde, et il ne lâaurait pas vue souvent. Ca non plus, ni lâun ni lâautre ne lâaurait supportĂ© de toute Ă©vidence. Mais ça, elle comptait lui en parler, mais pas ici. Elle se leva de son fauteuil pour aller prĂ©venir la rĂ©ceptionniste, qui ignorait complĂštement Aaron, quâils allaient sâabsenter un moment, et quâelle nâavait quâĂ lâappeler sur son cellulaire lorsque les tenues seraient prĂÂȘtes. AprĂšs coup, Lise rĂ©alisa quâelle avait peut-ĂÂȘtre fait une erreurâŠCette fille avait son numĂ©ro, son numĂ©ro actuel et non plus lâancien ! Pour sĂ»r, elle allait tenter de la poursuivre de ses assiduitĂ©s, espĂ©rant quelque chose quâelle nâaurait de toute façon jamais Si Lise sâĂ©tait laissĂ©e avoir une fois, elle Ă©tait rĂ©solument hĂ©tĂ©ro et jamais elle ne recommencerait. Elle respectait trĂšs bien la sexualitĂ© de tout le monde, tant que lâon ne lâobligeait pas Ă adhĂ©rer. Elle retourna donc avec un lĂ©ger air inquiet vers Aaron, lui prenant la main pour le faire sortir de la boutique. Il devrait pourtant savoir quâelle nâallait pas lâobliger Ă rester sâil nâen ressentait pas lâenvieâŠĂ VoilĂ , allons faire une virĂ©e, puisque tu en meurs dâenvie ! Je me demande vraiment si jâai bien fait de tâacheter ce cabriolet, tu ne penses quâĂ lui ma parole ! Et au fait, tu ne mâas toujours pas dit ce que câĂ©tait ta rĂšgle numĂ©ro deux ! Jâai donnĂ© mon numĂ©ro Ă la fille, elle mâappellera dĂšs que les tenues seront prĂÂȘtes. Ca nous laisse tout le loisir du monde pour faire un tour de cabriolet ! Ă»Lise tenait toujours sa main, jusquâau moment oĂÂč elle monta dans la voiture et sâinstalla confortablement. CâĂ©tait vrai quâelle Ă©tait paradisiaque, cette voitureâŠConfortable, fabuleuse, au design de la mort qui tue ! Lise ne regrettait pas du tout de lui avoir offert, au contraire, mais sâil continuait Ă en parler, elle risquait de la lui confisquer ! Surtout quâelle ne doutait pas un seul instant quâune fois rentrĂ©s, il allait sâempresser de joindre Paul pour la lui montrer, et il allait sâempresser Ă©galement de pavaner Ă lâuniversitĂ© au volant de ce superbe coupĂ© cabriolet. Ca, Lise en Ă©tait absolument certaine. Dâailleurs, ça lui avait donnĂ© envie de conduire, tout çaâŠIl Ă©tait fort possible quâelle se remette aux circuits, et quâelle dĂ©laisse un peu son vieux vĂ©lo adorĂ© pour faire un tour en solitaire avec sa new beetle, comme elle avait lâhabitude de le faire par le passĂ©. AprĂšs tout, si lui avait le droit de se pavaner en voiture, elle ne voyait pas pourquoi elle nâaurait pas le droit dâen faire autant ! Et dĂ©sormais quâelle Ă©tait opĂ©rĂ©e, elle nâavait rien Ă craindre Ă faire des trucs donnant des sensations fortes non ? A cette pensĂ©e, Lise eut un petit rire. Aaron serait Ă des annĂ©es lumiĂšre de se douter de tout ce quâelle avait envie de faireâŠSaut Ă lâĂ©lastique, saut en parachuteâŠTout ce quâelle nâavait jamais osĂ© faire mais qui la tenaillait depuis quelques temps. Mais pour lâinstant, elle Ă©tait lĂ , avec lui. Cette journĂ©e, cette soirĂ©e comme cette nuit allaient ĂÂȘtre Ă eux, et elle ne comptait rien gĂÂącherâŠEt puis, il est vrai quâelle avait un ronronnement absolument fabuleux, cette voiture !Ă Oui, jâai couchĂ© avec cette fille ! Jâte rappelle que jâavais un sĂ©rieux coup dans le nez. Jâme suis juste rĂ©veillĂ©e dans le lit avec elle, Ă poil, et jâcrois que yâavait un autre gars. Jâsuis plus sĂ»re, jâavais tellement mal Ă la tronche, câĂ©tait horrible ! Mais ce qui mâagace le plus, câest le fait que ce qui te choque, câest pas que je lâai fais, câest que tu nây ai pas participĂ© ! Jamais de la vie on fait un plan Ă plus de deux, tu mâas comprise ? Jamais de la vie une autre fille te touche ! Ă»VoilĂ que Lise jouait le mĂÂȘme jeu que lui, Ă jalouser et Ă imaginer des choses qui ne se passeraient pas. Disons quâelle espĂ©rait quâil nâirait pas jusquâĂ lui proposer la chose, mais avec lui, rien nâĂ©tait jamais assurĂ© par avance. Elle prĂ©fĂ©rait donc prĂ©venir plutĂÂŽt que guĂ©rirâŠManquerait plus quâil cherche une autre nana ou elle un autre mec pour faire une partie de jambes en lâair ! Non, jamais de la vie elle nâaccepterait une chose pareille. Aaron Ă©tait avec ELLE, et sâils faisaient une partie de jambes en lâair, câĂ©tait Ă deux, pas Ă trois Ă quatre ou Ă on ne sait combien !Ă Tu sais, si jâavais continuĂ© le mannequinat, tu mâaurais jamais vue. Jâaurais Ă©tĂ© aux quatre coins du monde pour des dĂ©filĂ©s, signer des autographes ou discuter avec les crĂ©ateurs. Ca aurait Ă©tĂ© shoot sur shoot, dĂ©filĂ© sur dĂ©filĂ©âŠSans compter sur le fait que tâaurais pas tenu une minute en me sachant entourĂ©e surtout de gars. Et moi, jâaurais pas tenu une seconde en sachant que tu Ă©tais tout seul, entourĂ© de toutes ces prĂ©datrices qui en veulent encore et toujours Ă ton corps ! Puis bon, si on voulait fonder une famille, tout çaâŠPas possible non plus. Bref, pas pour moi ce genre de carriĂšre oĂÂč jâaurais Ă©tĂ© loin de toi. Ca mâaurait dĂ©truite. Mais tu as honte que je sois future archĂ©ologue ou quoi ? Au moins, les fossiles et les fouilles te reluquent pas le cul Ă longueur de temps comme les mannequins masculins le faisaient quand j'Ă©tais dans le mĂ©tier! Monsieur le beau mĂ©decin en blouse blanche ! Ă»Lise aimait bien le taquiner sur le fait que sa blouse blanche lui allait bienâŠMais en fait, Ă bien y rĂ©flĂ©chir, tout lui allait Ă ravir. Et tandis quâils Ă©taient Ă un feu rouge, elle en profita pour capturer fougueusement ses lĂšvres. Elle se fichait quâon soit en train de les regarder ou pasâŠĂ Ca me donne envie de conduire tout ça, je pense que je vais reprendre le circuit un peu, me faire plaisir avec la vitesse. Puis refaire de la plongĂ©e, monter sur une grande roue, rouler des heures au volant de ma superbe new beetleâŠAprĂšs tout, puisque ton cabriolet occupe tes pensĂ©es, je vais prendre soin de ma titine aussi, na ! Bon, allez, puisque tu as voulu faire une virĂ©e en cabriolet, surprends moi mon ange ! Ă» InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Mar 4 Mai - 227 Grimpant Ă bord de la voiture, il ne tarda pas Ă retrouver son sourire de gosse en entendant le bruit du moteur. Il en Ă©tait vraiment raide dingue de cette voiture ! ForcĂ©ment ce qui lâindignait le plus nâĂ©tait pas quâelle ai pu coucher avec cette fille, mais simplement le fait de ne pas avoir Ă©tĂ© lĂ ni pour voir, ni pour participer. CâĂ©tait carrĂ©ment de la torture de penser à ça et ça le fut encore plus au moment oĂÂč elle lui avoua quâun autre gars Ă©tait prĂ©sent. Aaron dĂ» lutter de toutes ses forces pour ne rien laisser paraĂtre de ses Ă©motions, imaginer Lise dans ce genre de situation â et surtout sans lui- relevait vraiment de la torture. Non pas quâil soit particuliĂšrement intĂ©ressĂ© par ce genre de plan, Lizzie suffisait amplement Ă faire son bonheur mais disons que si Ă cette Ă©poque il avait Ă©tĂ© le gars en question, ça nâaurait pas Ă©tĂ© plus mal. Ă ForcĂ©ment, comment voulais-tu que je rĂ©agisse ?!! Puis franchement, tu penses vraiment quâil en faut si peu pour me choquer ?! Je suis loin dâĂÂȘtre un ange je te rappelle puis jâavoue que câest pas dĂ©plaisant de penser que tu as pu te trouver dans ce genre de situation. Tâen fais pas, je te proposerai jamais un truc pareil, dĂ©jĂ , parce que ça me viendrait jamais Ă lâidĂ©e et deuxiĂšmement parce que je ne veux que toi dans mon lit. Non disons juste quâĂ lâĂ©poque, si jâavais pu ĂÂȘtre le gars en question, ça nâaurait pas Ă©tĂ© plus mal⊠tâaurais pas prĂ©fĂ©rĂ© que je sois lĂ plutĂÂŽt que ce soit ce type dont tu ne te souviens mĂÂȘme plus sâil a ou non vĂ©ritablement existĂ© ?! Ă» Tout en roulant Ă vive allure, Aaron songea Ă ses propos, rĂ©alisant quâeffectivement, leur vie aurait Ă©tĂ© un vĂ©ritable enfer si Lise avait voulu continuer dans cette voie. Bien entendu, il lâaurait soutenu mais de toute Ă©vidence, ça nâaurait pas marchĂ© sur le long terme. DĂ©jĂ dâune part Ă cause de la distance il ne supportait pas dâĂÂȘtre Ă©loignĂ© dâelle plus dâune heure alors imaginez durant des jours et Ă des milliers de kilomĂštres lâun de lâautre, non, câĂ©tait juste impensable. Puis dâautre part, il y avait cette jalousie et le fait de la savoir entourĂ©e de beaux mannequins tous plus sĂ©duisants les uns que les autres. Aaron se serait montrĂ© vĂ©ritablement insupportable. Quand il lâentendit parler de lâarchĂ©ologie, il tĂÂącha de rapidement lâinterrompre Ă Honte ?! Tâes folle ou quoi ?! Je trouve ça carrĂ©ment gĂ©nial tu veux dire !! Ne me fait pas dire ce que je nâai ni dit, ni pensĂ© mon cĂ
âur. Puis dâabord je nâaurais jamais honte de rien te concernant. Je me disais juste que tu avais Ă©tĂ© un mannequin extraordinaire, rien de plus. Beaucoup de filles auraient tout donnĂ© pour avoir ta chance, jâen suis conscient. En revanche, je veux bien concevoir lâidĂ©e que ce soit un milieu pourri et propice Ă la dĂ©cadence la plus totale mais bon⊠tu as quand mĂÂȘme passĂ© de bons moments je prĂ©sume. Puis tu sais, concernant la blouse blanche⊠je suppose quâen blouse blanche et en plus, au volant du cabriolet, ça doit vraiment valoir le coup dâĂ
âil⊠Ă»Aaron se remit Ă rire et se pencha vers elle, prolongeant ce baiser tandis que le feu repassait dĂ©jĂ au vert. Il entendit les coups de klaxons derriĂšre lui mais nâen fit rien, pas tant que leur baiser nâĂ©tait pas achevĂ© et autant dire que le reste du monde pouvait bien attendre. Regardant dans le rĂ©troviseur, Aaron soupira doucement et appuya dâun seul coup sur lâaccĂ©lĂ©rateur, pris dâun petit coup de folie et dâune soudaine envie de vitesse. Cela faisait des annĂ©es maintenant que Sarah refusait catĂ©goriquement de monter dans une voiture Ă partir du moment oĂÂč il sây trouvait lui aussi et Ă dire vrai, Paul avait confirmĂ© comprendre pourquoi. Ă Putain, elle en a vraiment dans le ventre cette voiture !! On continue ?! Ă»Le jeune homme nâavait toujours pas relĂÂąchĂ© lâaccĂ©lĂ©rateur, au contraire, il continuait de fixer lâaiguille du compteur qui parcourait le cadran tandis quâil passait ses vitesses en se dĂ©lectant du bruit du moteur. Un vrai gamin en pleine partie de jeu vidĂ©o. Il roula ainsi sur plusieurs dizaines de kilomĂštres avant de sâarrĂÂȘter en bord de mer et de descendre de la voiture en sautant par-dessus la porte comme dans les films. Il fit le tour de la voiture, les clĂ©s en main tandis que Lise se trouvait encore assise Ă sa place. Nâallez pas croire quâil faisait ça Ă contre cĂ
âur car au contraire, il pensait quâelle avait le droit de sâamuser un peu elle aussi. Par consĂ©quent, il afficha un large sourire et tendit le bras pour laisser pendre les clĂ©s au bout de ses doigts afin quâelle les prenne. Ă Je ne vois pas pourquoi je devrais ĂÂȘtre le seul Ă mâamuser autant. Tu as envie de conduire, jâadore la vitesse, on a entre nos mains lâengin le plus rapide des Etats-Unis et une route presque dĂ©serte⊠fais toi plaisir. RĂšgle numĂ©ro 2 si je suis assez fou pour accepter de te laisser conduire la voiture, accepte vite avant que je change dâavis. Ă» InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Mar 4 Mai - 256 Il est vrai que la voiture en avait dans le ventre, câĂ©tait un vrai dĂ©lice de le sentir, et ça devait ĂÂȘtre dâautant plus agrĂ©able Ă conduire ! Mais Lise ne se leurrait pas, si Paul avait Ă peine le droit de la regarder, jamais Aaron ne la laisserait la conduire. Elle sâĂ©tait faite Ă lâidĂ©e, mĂÂȘme si elle lâavait conduite une fois pour lâamener jusquâau parking de lâhĂÂŽpital, ce serait probablement la seule et unique fois quâelle aurait pu toucher le volant. Elle quitta donc ce genre de pensĂ©es pour se concentrer sur ce quâil disait. Il nâavait pas honte quâelle soit future archĂ©ologue, câĂ©tait dĂ©jà ça ! Lise nâavait pas vraiment choisi ce mĂ©tier parce quâil lui permettait une vie de famille, qui plus estâŠMais bien parce quâelle Ă©tait une vraie passionnĂ©e dâhistoire et parce que cela lui semblait naturel dâen faire son mĂ©tier. Il ne lâavait jamais vue dans une bibliothĂšque, elle pouvait ĂÂȘtre tout autant excitĂ©e quâen face dâune nouvelle robe magnifique ou de nouvelles chaussuresâŠParfois, Lise nâavait pas lâimpression dâĂÂȘtre une femme, par certains cĂÂŽtĂ©s. CâĂ©tait ce que William sâamusait Ă lui dire dâailleurs ! Elle lâavait souvent Ă©tonnĂ© en prĂ©fĂ©rant aller au musĂ©e plutĂÂŽt quâaller faire du shoppingâŠLes rĂÂŽles Ă©taient parfois inversĂ©s au sein de leur amitiĂ©, puisque William avait plus souvent envie quâelle dâaller faire du shopping. Lise Ă©tait richissime, câest vrai, mais elle nâĂ©tait pas superbement dĂ©pensiĂšre pour autant. Elle joignait lâutile Ă lâagrĂ©able quand il le fallait, et lâachat du cabriolet pour Aaron Ă©tait sa seule vraie folie depuis longtemps. VoilĂ pourquoi elle venait de lui faire part de son envie de faire des choses Ă un peu plus folles Ă». Il pourrait venir sâil en ressentait lâenvieâŠIl ne savait pas Ă quel point Lise Ă©tait une passionnĂ©e de vitesse ! Elle avait une conduite sĂ»re, qui nâĂ©tait pas sĂšche comme chez beaucoup de gens aimant la vitesse, et elle connaissait ses limites. SâĂÂȘtre fait de belles frayeurs sur un circuit les lui avait apprises, et elle ne faisait jamais de choses inconsidĂ©rĂ©es sur une route oĂÂč il pouvait y avoir dâautres gens. Aaron avait lâair dâĂÂȘtre autant amateur de vitesse quâelle, voilĂ pourquoi elle avait tenu Ă lui offrir ce petit bijou. Par amour, on peut faire Ă©normĂ©ment de concessionsâŠEt mĂÂȘme sâil semblait Ă©perdument amoureux de son cabriolet, Lise savait quâil nâavait, avant toute chose, dâyeux que pour Tu sais, des fois, William dit que je suis pas une femme. Je peux passer des jours entiers le nez dans des bouquins dâhistoire, et je passe largement plus de temps Ă la plus grande bibliothĂšque de la ville que je nâen passe dans les magasins. Jâaime le shopping câest vrai, mais William dĂ©pense trois fois plus que moi quand on va faire du lĂšche vitrine ! Dis toi que tâoffrir ce cabriolet est ma premiĂšre folie depuis super longtempsâŠA la place, je me donne des sensations fortes. Je nâai pas besoin de dĂ©penser des milles et des cents pour ĂÂȘtre bien dans mes basketsâŠJe nâagis pas fonciĂšrement comme une gamine pourrie gĂÂątĂ©e, lĂ -dessus. Jâai beaucoup de dĂ©fauts, mais pas ça ! En somme, tout ça pour dire que contrairement Ă ce que certains pensent, je nâai pas choisi de faire archĂ©ologie parce que ça me garantissait une vie de couple et de famille plus Ă calme Ă» mais bien parce que je suis une dingue dâhistoire. Je pourrais tâen parler de maniĂšre inspirĂ©e pendant des heuresâŠMon passage prĂ©fĂ©rĂ© ? Les mythologies. Jâai un examen lĂ -dessus le mois prochain, et je pense que je devrais le rĂ©ussir les doigts dans le nezâŠJâai tellement bossĂ© dessus ! Mais je mâaperçois que finalement, on parle pas Ă©normĂ©ment de ce qui nous plait, on lâa jamais fait en fait. Dommage non ? Pourquoi tu as choisi mĂ©decine, dâailleurs ? Ă»CâĂ©tait humain de vouloir connaĂtre les goĂ»ts et les couleurs de son cher et tendre. En tout cas, pour Lise, câĂ©tait vital. Attention, elle nâavait aucune intention de sâadonner Ă un vrai interrogatoire, mais le laisser en parler Ă©tait dĂ©jĂ un dĂ©but. Et puis, ils avaient toute la vie pour sâapprendre, sâapprivoiser. Lise Ă©tait un mystĂšre Ă elle seule, voilĂ pourquoi elle avait toujours autant aimĂ© les Ă©nigmes et les lĂ©gendes des autres siĂšcles. Mais visiblement, Aaron nâĂ©tait pas aussi passionnĂ© quâelle lĂ -dessus, puisquâil sâarrĂÂȘta sans quâelle ne puisse crier gare, sautant hors de la voiture comme dans les films amĂ©ricains, et fit le tour de la voiture pour mieux lui tendre ses clefs. Il voulait quâelle conduise ?! Rien que cette proposition Ă©tait allĂ©chante ! Lise descendit donc de voiture, lui sautant au cou pour le remercier dâun baiser passionnĂ©. Elle le fit durer quelques instants dâailleurs, partant du principe quâils avaient tout le temps du monde devant eux, et que le fait de conduire ce petit bijou pouvait bien attendre quelques minutes. Lorsquâelle sĂ©para son visage du sien, elle prit dĂ©licatement les clefs comme si elles allaient se briser, et se mit Ă sautiller tout en se dirigeant vers la place du conducteur, bondissant Ă lâintĂ©rieur comme il lâavait fait pour sortir, avec souplesse et attention. Le sourire aux lĂšvres, Lise avait vraiment lâair excitĂ©e rien quâĂ lâidĂ©e de tester le moteur !Ă Je vais lui faire du bien Ă ton bijou, tâinquiĂštes pas ! En plus, tâas jamais Ă©tĂ© le co pilote quand câest moi qui conduitâŠTu vas voir si je suis une femmelette ! Ă»Lise mit illico le contact, avant de passer en marche arriĂšre pour revenir sur la route. Il lui suffit ensuite dâappuyer sur le champignon pour se faire des sensations fortes. Lise conduisait lĂ©gĂšrement plus quâAaron Ă certains momentsâŠElle se testait, et elle testait le cabriolet pour lâinstant. La conduite parfaitement Ă lâaise, elle semblait ne faire quâun avec le volant, quâelle semblait caresser en le tournant. Une as du volant, on vous a dit !Ă Ăâ°NORME !!! Ă»Lise avait exactement la mĂÂȘme rĂ©action quâAaron au moment oĂÂč il lâavait testĂ©e, ce midi. Le sourire jusquâaux oreilles, elle aimait ce test de vitesse sur une ligne droite, lĂ oĂÂč elle ne risquait rien. Ce ne fut que lorsquâelle sentit son cellulaire vibrer quâelle du se garer sur le bas cĂÂŽtĂ© pour dĂ©crocher. CâĂ©tait la rĂ©ceptionniste, qui annonçait que les tenues commandĂ©es seraient Ă leur disposition dâici une demi heure. Ca ne leur laissait pas Ă©normĂ©ment de temps, mais ce nâĂ©tait pas bien graveâŠIl suffisait quâils sachent mettre Ă profit le temps qui leur restait ! Et puis sâils Ă©taient en retard, ce nâĂ©tait pas non plus la Ce sera prĂšs dâici trente minutes. Tu veux occuper le temps comment ? Je continue Ă te procurer des sensations fortes ou bien on sâarrĂÂȘte ici et on reste dans la voiture ? On peut toujours arriver en retard, si tu veux parlerâŠDis moi ce que tu veux mon ange? A moins que tu nâaies en tĂÂȘte que ton bijou ! Auquel cas, je reste aux commandes ! Jâai dĂ©cidĂ© dâĂÂȘtre dominatrice aujourdâhui ! Ă»Lise Ă©clata de rire face Ă sa derniĂšre phrase qui pouvait prĂÂȘter Ă confusion alors que ce nâĂ©tait absolument pas fait exprĂšs. Elle se pencha pour capturer ses lĂšvres, afin qu'il ne puisse pas rĂ©torquer quoi que ce soit. Rien de tel que de le rĂ©duire au silence d'un baiser...Ă Tu sais quoi? J'ai envie de fraises...C'est un truc de fou, mon obsession du jour! J'y pense depuis que je suis levĂ©e! Ă» InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Mer 5 Mai - 133 Aaron semblait particuliĂšrement amusĂ© de voir les rĂ©actions de Lise pendant quâelle conduisait sa petite merveille. Oh il avait confiance en elle et la vitesse ne lui faisait vraiment pas peur donc autant dire quâil se sentait particuliĂšrement Ă son aise. Puis câĂ©tait amusant de voir Lizzie prendre autant de plaisir que lui en conduisant. Ce cĂÂŽtĂ© garçon manquĂ© sur les bords lui avait toujours beaucoup plu et câest aussi ce qui faisait quâil Ă©tait complĂštement fou dâelle. Qui ne rĂÂȘverait pas dâavoir une petite amie diablement sĂ©duisante et en plus fan de vitesse et de sensations fortes ?! Se mettant Ă rire, il Ă©couta ses commentaires et profita de cette petite escapade improvisĂ©e pour se dĂ©tendre, se dĂ©lectant tout aussi bien de la vue qui sâoffrait Ă eux que du spectacle extraordinaire quâil avait sous les yeux. Il avait beau connaĂtre Lizzie par cĂ
âur, il sâextasierait toujours de la mĂÂȘme maniĂšre Ă chaque fois quâil poserait son regard sur elle. Quand elle arrĂÂȘta la voiture, il comprit bien vite quâil sâagissait de la fameuse jeune femme de la boutique, celle avec qui Lise avait osĂ© avoir une expĂ©rience sans lui⊠oh il nâĂ©tait pas prĂÂȘt dâoublier ce dĂ©tail et dâailleurs, il nâallait pas se gĂÂȘner pour remettre ça sur le tapis dĂšs que lâoccasion se prĂ©senterait. Suite Ă ses questions, il pencha la tĂÂȘte sur le cĂÂŽtĂ©, affichant un sourire volontairement provocant quand elle parla de domination et qui trahissait ses pensĂ©es mais il se reprit bien vite au moment oĂÂč elle se penchait vers lui pour sâemparer de nouveau de ses lĂšvres. Aaron passa bien vite une main contre sa nuque afin de lâapprocher davantage de lui, caressant sa langue de la sienne et glissant sa main dans ses cheveux dĂ©licatement. Il aurait tellement adorĂ© que ce sĂ©jour ne sâachĂšve jamais. Retrouver la dure rĂ©alitĂ© des cours, de New York, de leurs familles et du reste allait sâavĂ©rer extrĂÂȘmement difficile, cela ne faisait pas lâombre dâun doute. Quand il se recula, il souffla doucement, comme pour se remettre de ses Ă©motions et enchaĂna Ă Je serais tentĂ© de te rĂ©pondre quâon pourrait facilement faire un mixte des deux⊠du genre combiner un arrĂÂȘt en voiture ET les sensations fortes en tout genre mais une demie heure, ça passe horriblement vite, surtout quand on est ensemble. Puis tu avais lâair de tellement apprĂ©cier dâavoir le volant entre les mains que je ne voudrais pas gĂÂącher ton plaisir. Ă»Câest alors que Lise lui parla de son envie de fraises ce qui ne manqua pas de le faire rire. Pourquoi nây avait-il pas pensĂ©, hum ?! Lizzie Ă©tait une vĂ©ritable mordue de ce dĂ©licieux petit fruit rouge dĂ©clinĂ© sous nâimporte quelle forme. Ă Ca tâĂ©tonne ?! Tu passes ton temps Ă manger des fraises. De ma vie entiĂšre je nâai jamais vu personne consommer une telle quantitĂ© de fraises, je tâassure mon amour, câest impressionnant. Si tu en as tellement envie, on pourrait peut-ĂÂȘtre sâen faire monter dans la chambre ce soir⊠avec de la chantilly et⊠une coupe de champagne, tu en dis quoi ? Ă»Et attention, quand Aaron disait Ă une coupe de champagne Ă», ce nâĂ©tait pas quâune façon de parler, il nâavait pas envie que Lise reprenne goĂ»t Ă lâalcool et encore moins quâelle fasse des folies avec son foie dĂ©sormais en bonne santĂ©. Afin de mieux la convaincre, le jeune homme se pencha vers elle, ponctuant chaque phrase par un petit baiser dĂ©posĂ© Ă la commissure de ses lĂšvres. Une petite brise venait de se lever mais malgrĂ© tout, la chaleur se faisait encore bel et bien ressentir, Ă moins que ce ne soit tout simplement la prĂ©sence de la jeune femme Ă ses cĂÂŽtĂ©s, allez savoirâŠĂ Je te laisse nous reconduire Ă la boutique ?! Je prendrai le relais pour rentrer Ă lâhĂÂŽtel, rien que pour faire rĂÂąler mon copain le voiturier. Ă» Il se remit Ă sourire et attendit quâelle dĂ©marre pour reprendre la conversation quâelle avait lancĂ©e quelques minutes plus tĂÂŽt. Pourquoi avait-il voulu devenir mĂ©decin ? La rĂ©ponse lui semblait Ă©vidente, Aaron nâavait jamais souhaitĂ© faire autre chose, Ă dire vrai, il nây avait mĂÂȘme jamais pensĂ©. Le fait que son pĂšre soit Ă©galement mĂ©decin nâĂ©tait probablement pas un hasard, cependant, ça relevait de son inconscient et pour Aaron, il Ă©tait hors de question dâadmettre un quelconque lien avec le choix de son Tu sais pour rĂ©pondre Ă ta question de tout Ă lâheure concernant la mĂ©decine et bienâŠjâai toujours Ă©tĂ© passionnĂ© par le fonctionnement du corps humain. Et lĂ je parle pas que de lâanatomie fĂ©minine si tu vois ce que je veux dire⊠plus sĂ©rieusement, jâai toujours voulu faire mĂ©decine et ça depuis que je suis gosse. Je crois que la premiĂšre fois que jây ai pensĂ©, câest quand je me suis retrouvĂ© Ă lâhĂÂŽpital pour un mois⊠puis cette idĂ©e ne mâa jamais quittĂ©. Je trouvais ça gĂ©nial de pouvoir guĂ©rir les autres. Quand jâavais six ou sept ans, Sarah mâa posĂ© la mĂÂȘme question et je lui ai rĂ©pondu Ă Tu sais maman, si je veux devenir mĂ©decin, câest uniquement pour pouvoir tâempailler le jour oĂÂč tu seras morte et te garder avec moi le restant de mes jours. Ă» Cette rĂ©plique atroce fait fureur depuis dix-huit ans chaque fois quâon fait un repas de famille !! Puis je crois surtout que jâavais une certaine motivation non nĂ©gligeable Ă la base puis tu sais que jâai toujours eu des facilitĂ©s en cours⊠Mais honnĂÂȘtement je ne pense pas que ça aurait suffit pour mâaider Ă surmonter les deux premiĂšres annĂ©es de mĂ©decine qui sont gĂ©nĂ©ralement horribles Ă vivre pour tout le monde. On te met une pression incroyable. Ce qui mâa poussĂ© Ă rĂ©ussir du premier coup et Ă arriver dans les premiers au classement, câest de ne pas avoir levĂ© le nez de mes bouquins pendant ces deux annĂ©es lĂ . Jâavais de bonnes raisons de ne pas le faire car câĂ©tait soit Ă©tudier, soit penser Ă toi. Le choix me paraissait Ă©vident Ă ce moment lĂ puis de toute maniĂšre, Ă chaque fois que je refermais mes bouquins tu occupais de nouveau mon esprit. Ah oui et jâoubliais !! Si jâai voulu faire mĂ©decine, câest avant tout pour pouvoir me payer toute une collection de cabriolets comme celui-ci. Tâen dis quoi, hum ?! Un de chaque couleur⊠Ă»Il dĂ©tourna la tĂÂȘte en direction de Lise tout en affichant un large sourire. Il avait bien remarquĂ© quâelle Ă©tait presque devenue jalouse de cette voiture â ce qui ne lâempĂÂȘchait visiblement pas de prendre beaucoup de plaisir Ă la conduire- du coup, il nâosait mĂÂȘme pas imaginĂ© sâil en avait toute une collection. Ă Câest vrai, je trouve ça dommage quâon ai jamais pris le temps de parler de nous et de nos rĂÂȘves. Finalement, jâai lâimpression quâon se connaĂt Ă la fois trĂšs bien et trĂšs superficiellement. Non pas que ce soit une mauvaise chose, au contraire, je trouve ça fascinant dâapprendre Ă te dĂ©couvrir. La preuve, je dĂ©couvre des choses intĂ©ressantes comme cette histoire dâexpĂ©rience avec ⊠comment sâappelle-t-elle ?! Tu crois quâelle a prĂ©vu quelque chose pour ce soir ?! Ă» Aaron afficha un nouveau sourire taquin, avant de se pencher vers Lise pour dĂ©poser un baiser sur son Ă©paule pendant quâelle conduisait. Dâailleurs, ils nâallaient plus tarder Ă arriver devant la boutique afin de rĂ©cupĂ©rer leurs tenues, ce qui laissait dĂ©jĂ Aaron relativement perplexe. Ă Tu crois vraiment quâil aura eu le temps de finir ?! Je sais pas si je vais vraiment me sentir Ă lâaise dans cette tenue. Tu sais quâon mâa dĂ©jĂ proposĂ© de poser pour quelques photos ?! Jâai jamais voulu⊠câest dire Ă quel point je me sens Ă lâaise avec le milieu de la mode ! Ă» InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Mer 5 Mai - 203 Entendre Aaron parler de ses rĂÂȘves Ă©tait assez Ă©trange. IntĂ©ressant, fascinant mĂÂȘme, et Ă©trange Ă la fois, parce que Lise avait lâimpression dâignorer tout une partie de lui. Oh, il y avait sĂ»rement des choses quâil ignorait sur elle Ă©galement, mais pour lâinstant, les projecteurs Ă©taient rivĂ©s sur Aaron, et non sur elle. Pour tout dire, ça ne lâĂ©tonnait mĂÂȘme pas quâil ait dit Ă Sarah quâil comptait bien lâempailler Ă sa mortâŠLa connaissant, elle avait du ĂÂȘtre horrifiĂ©e par la chose au premier abord, puis elle devait en rire maintenant. Lise en riait elle-mĂÂȘme, tout en conduisant le magnifique cabriolet quâelle lui avait offert pour les reconduire Ă la boutique. Les sensations Ă©taient lĂ , câĂ©tait certainâŠLise Ă©tait dans son Ă©lĂ©ment, Aaron ne savait pas Ă quel point. VoilĂ bien quelque chose quâil devait ignorer dâelle, puisquâelle nâavait jamais fait de circuit ni de plongĂ©e Ă San Francisco. Elle avait gardĂ© ces activitĂ©s lĂ pour quand elle Ă©tait Ă New York, en vĂ©ritĂ©âŠMais il devait aimer cette idĂ©e, puisquâil ne lui avait fait aucune rĂ©flexion. Son cĂÂŽtĂ© garçon manquĂ© parlait trĂšs fort parfoisâŠElle Ă©tonnait Ă©normĂ©ment de ses connaissances masculines rien quâen matiĂšre de conduite, de vitesse ou mĂÂȘme de boisson. Lise Ă©tait considĂ©rĂ©e comme une warrior dans tous les sens du terme, parce quâelle Ă©tait capable de supporter bien des choses par rapport Ă ses potes. CâĂ©tait sa petite fiertĂ©âŠMais il nây avait rien de tout cela lorsquâelle Ă©tait en prĂ©sence dâAaron Elle se trouvait ĂÂȘtre parfaitement fĂ©minine, fĂ©line mĂÂȘme, portĂ©e avant tout sur le charme, la sĂ©duction et lâamour. Il nây avait pas de cĂÂŽtĂ© garçon manquĂ© qui tienne, sauf peut-ĂÂȘtre lorsquâelle se trouvait au volant de ce magnifique cabriolet, quâelle jalousait presque Ă cause des remarques incessantes dâAaronâŠDâailleurs, il reprit de plus belle en donnant pour derniĂšre raison Ă vouloir devenir mĂ©decin le fait de se payer toute une collection de cabriolet. Rien que pour ça, elle lui donna un coup de poing amical contre son Ă©paule, pour le Ă punir Ă» en quelque sorte. Oh, elle nâavait pas quittĂ© la route des yeux, mais il ne perdait rien pour attendreâŠSâil continuait son manĂšge, elle allait ĂÂȘtre bien plus sĂ©vĂšre !Ă Ah oui, tu veux te faire une collection, hein ? Bah tant pis, ce soir je ferais des bĂ©bĂ©s Ă mes fraises si jamais tu continues Ă mâemmerder avec ta folie des caisses ! Puis dâabord, jâsuis sĂ»re que sur un circuit je te bats. Question dâentraĂnement mon ange ! Et si tâes pas sage, je ferais des folies avec mes fraises et tu seras privĂ© de bisous ! Ă»Lise lui tira la langue, son cĂÂŽtĂ© enfantin ressortant divinement, mĂÂȘme si elle Ă©tait en pleine conduite. CâĂ©tait une question de principe, aprĂšs tout, il dĂ©passait les bornes ! Elle accelĂ©ra dâailleurs un poil pour se donner plus de sensations et oublier cette derniĂšre rĂ©pliqueâŠMais elle ralentit lĂ©gĂšrement tandis quâil la taquina sur son expĂ©rience homosexuelle. Ah, elle ne risquait pas dâoublier cette erreur, diable ! Sâil lui rĂ©pĂ©tait Ă longueur de temps, Lise ne risquait pas dâoublier cette expĂ©rience quâelle aurait prĂ©fĂ©rĂ© ne jamais avoir vĂ©cue. Ă Oh, mais si tu veux je lui donne ton numĂ©ro, et je vais aller voir mes amants hein ! Puis tu sais, jâai eu Ă©normĂ©ment dâexpĂ©riences masculinesâŠDes musclĂ©s, des tatouĂ©s, des romantiques, des plans culsâŠTout ça tout ça ! Jâai une vie sexuelle active moi, mâsieur ! Mais les plans Ă plusieursâŠPfeuh câest juste inintĂ©ressant. Surtout avec cette fille dâailleurs. Puis tu sais, tu es loin de tout savoir sur moiâŠTu nâauras quâĂ me faire subir un dĂ©licieux interrogatoire au restaurant si tu veux, je suis prĂÂȘte ! Ă»Lise eut un petit rire tandis quâelle garait la voiture, prenant sa main pour y dĂ©poser un baiser charmeur comme si câĂ©tait elle lâhomme et lui la femme dans lâhistoire. Pour pousser le bouchon encore plus loin, elle bondit hors de la voiture comme il lâavait fait plus tĂÂŽt dans lâaprĂšs midi, et fit le tour de celle-ci afin de lui ouvrir la porte. Elle aimait bien se moquer de lui parfoisâŠMais elle se fit pardonner avec un baiser lĂ©ger comme une brise dĂ©posĂ© sur ses lĂšvres, en lui murmurant quâil nâavait pas Ă sâinquiĂ©ter. Juste un essayage et ils seraient de retour Ă lâhĂÂŽtel. Dâailleurs, Ă peine Lise avait-elle posĂ© un pied Ă lâintĂ©rieur de la boutique que le couturier bondissait sur elle pour lui dire Ă quel point il Ă©tait ravi quâelle lui ait passĂ© commandeâŠLes vĂÂȘtements Ă©taient prĂÂȘts, bien sĂ»r ! Seulement, ils nâauraient pas le temps de les essayer pour dâĂ©ventuelles retouches, car ils devaient fermer boutique. Lise sâempressa de dire que ce nâĂ©tait pas grave, et quâils repasseraient le cas Ă©chĂ©ant, mĂÂȘme si elle doutait que ce soit nĂ©cessaireâŠEt que dans tous les cas, le couturier aurait un coup de fil dâelle le lendemain pour quâil ait son ressentit sur les vĂÂȘtements. Lise prit donc les paquets, tandis que la rĂ©ceptionniste approchait pour lui dĂ©poser un bisou sur la joue, en rajoutant quâelle avait glissĂ© un magnifique corset rouge et noir en cadeau. GĂÂȘnĂ©e, elle la remercia dâun sourire et poussa presque Aaron Ă lâextĂ©rieur, pour quâils les reconduisent Ă lâhĂÂŽ Mon dieu quâelle est gĂÂȘnante ! Mâenfin, je suppose que tes souhaits ont Ă©tĂ© exaucĂ©s, ce soir jâessayerais ton corset et tu devras me dire sâil me va. Je suppose que ça ne devrait pas ĂÂȘtre une trop dure Ă©preuve pour toi⊠Ă»Lise le taquinait, bien entenduâŠQuel homme nâavait jamais apprĂ©ciĂ© voir une femme en corset ? Mais pour lâinstant, elle avait hĂÂąte de retourner Ă lâhĂÂŽtel, pour voir ce quâil lui avait concoctĂ© pour le reste de la soirĂ©e. AprĂšs tout, Lise avait toujours adorĂ© les surprisesâŠEt tandis quâils rentraient Ă lâintĂ©rieur de la grille de lâhĂÂŽtel, elle ne pu sâempĂÂȘcher la remarque suivante Ă Tiens, ce nâest pas le mĂÂȘme voiturier ! Mais est-ce que tu vas pouvoir supporter de laisser ton fabuleux bijou entre les mains de cet inconnu ? Ca ne va pas te paraĂtre trop insupportable ? Je te laisse lui faire par avance une tĂÂȘte au carrĂ©, je tâattends devant la porte de la chambre. Ă»Lise lui fit un clin dâĂ
âil, suivit dâun bisou sur la joue, avant de descendre et dâeffectivement prendre lâascenseur pour retrouver leur chambre. Elle attendait patiemment devant la porteâŠEn se tenant de maniĂšre sexy AdossĂ©e au mur, lâun de ses pieds contreâŠUn vrai pose digne de Tex Avery. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 1914 Tout en arrĂÂȘtant la voiture devant lâhĂÂŽtel, Aaron Ă©valua attentivement la confiance quâil pouvait accorder Ă ce nouveau voiturier. Humm ouais⊠il lui semblait encore plus suspect que le prĂ©cĂ©dent, Ă la longue, il allait finir par dormir dans la voiture, ce serait beaucoup plus simple pour tout le monde et plus spĂ©cialement pour Lise qui nâaurait plus Ă supporter ses incessantes remarques concernant ce fameux joujou. En sortant de la voiture, Aaron lança un regard sombre en direction du jeune homme qui devait avoir dix-huit ans tout au plus. La moindre Ă©gratignure sur la carrosserie et Aaron lui ferait une tĂÂȘte au carrĂ©, cela ne faisait pas lâombre dâun doute. Cela dit, cinq minutes plus tard⊠â Jâai toujours rĂÂȘvĂ© dâavoir la mĂÂȘme, mĂÂȘme modĂšle, mĂÂȘme couleur. Rien Ă voir avec ma vieille caisse. Je me la suis payĂ©e avec lâargent qui aurait du servir pour mes Ă©tudes. JâĂ©tais pas fait pour ça de toute maniĂšre puis jâaime beaucoup ce job. Je me dis quâen Ă©conomisant un peu, je devrais pouvoir rĂ©ussir un jour Ă me la payer. Ă»Aaron Ă©tait dĂ©sormais Ă la place du passager, main droite pendant de la voiture, grand sourire aux lĂšvres et le jeune voiturier Ă ses cĂÂŽtĂ©s. Et oui, croyez le ou non, il venait de sympathiser avec ce jeune garçon et ce, uniquement car ils Ă©taient aussi irrĂ©cupĂ©rables lâun que lâautre devant cette somptueuse voiture. Le jeune voiturier se nommait Kyle et lui avait fait une adorable remarque au moment oĂÂč il avait aperçu la voiture si bien que tout Ă coup il lui semblait absolument sympathique. Ă Et attends tâas rien vu encore ! AccĂ©lĂšre un peu et Ă©coute le bruit quâelle fait. Un vrai bijou. Vas pas trop vite non plus, tâas pas lâair de tellement maĂtriser⊠ĂȈ Jâai mon permis depuis trois mois seulement. ĂȈ Ok, ça suffit, arrĂÂȘte toi lĂ . Ă»Aaron attendit quâil se gare puis sortit de la voiture avant de jeter un nouveau regard suspect en direction du jeune voiturier. Etait-ce une bonne idĂ©e de le laisser seul avec elle ?! Et si jamais il lui faisait du mal et quâil profitait du fait quâil ai le dos tournĂ© ?! Aaron secoua doucement la tĂÂȘte en rĂ©alisant quâil parlait de sa voiture comme de sa petite amie, ça devenait vraiment grave Ă ce niveau lĂ . Il sâapprĂÂȘtait Ă dire quelque chose, mais Kyle ne tarda pas Ă reprendre Ă Ne vous inquiĂ©tez pas, je vais veiller sur elle. Je lâaime trop pour pas y faire attention, vous avez ma parole. Ă»Aaron ne pu sâempĂÂȘcher de sourire aprĂšs cette remarque. Il venait bel et bien de trouver pire cas que lui. AprĂšs lâavoir remerciĂ© dâun gĂ©nĂ©reux pourboire, Aaron regagna lâhĂÂŽtel et grimpa dans lâascenseur afin dâaller rejoindre Lizzie. Il traversa rapidement le couloir et lorsquâil fut devant la chambre souria niaisement en voyant la position dans laquelle elle lâattendait. Ă Tu as vraiment dĂ©cidĂ© de jouer avec mes nerfs ce soir, hum?! JâĂ©tais avec le voiturier⊠super sympa ce gamin dâailleurs. Bon, Ă partir de maintenant, si je fais encore une quelconque allusion Ă cette voiture, tu as le droit de mâen faire payer le prix. Ă»Il savait que ce ne serait pas facile de passer le reste du week end sans faire la moindre allusion Ă cette merveille, mais il fallait impĂ©rativement quâil passe Ă autre chose. Aaron ouvrit la porte de leur chambre et quand ils furent Ă lâintĂ©rieur, il rĂ©alisa que Kyle ne lui avait pas donnĂ© son ticket pour rĂ©cupĂ©rer la voiture. Ă Merde !! Je vais appeler la rĂ©ception pour demander de⊠pour⊠les..bah pour nos fraises et notre chantilly! Ă»La promesse de ne plus y faire allusion nâaura pas durĂ© bien longtemps et pourtant, il faisait un effort surhumain. Aaron tĂÂącha de dĂ©faire le premier bouton de sa chemise qui le serrait lĂ©gĂšrement, tout en dĂ©visageant Lise. Ă A propos, câĂ©tait quoi ces petites confidences en sortant de la boutique ?! Elle voulait te dire quoi Ă lâoreille ?! JâespĂšre que câĂ©tait pas une proposition indĂ©cente sinon tu vas regretter de ne pas avoir dit oui⊠Ă»Il se remit Ă sourire tout en attrapant le tĂ©lĂ©phone pour appeler la rĂ©ception au sujet de sa voiture. Cependant, Lise Ă©tait toujours Ă quelques pas de lĂ , aussi, il posa une main sur le combinĂ© afin que son interlocuteur ne puisse pas lâentendre et se pinça les lĂšvres avant de reprendre Ă Tâas pas envie dâaller Ă la salle de bain ou de te changer ?! Oh et il y a une vue magnifique du balcon, tu es allĂ©e voir ? Ă» InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 1949 Aaron et cette voiture, câĂ©tait une grande histoire dâamourâŠLise Ă©tait presque tentĂ©e de regretter de lâavoir achetĂ©e, mais il fallait bien accepter quâAaron soit un homme fan de cette voiture. Il en Ă©tait dingue, presque gagaâŠEt Ă peine Ă©taient-ils rentrĂ©s dans la chambre, Ă peine avait-il dit quâelle pourrait lui faire payer le prix dâune quelconque allusion Ă sa voiture que Lise sentit quâil Ă©tait dĂ©jĂ tentĂ© dây refaire allusion. Le fait quâil lâoblige presque Ă aller se changer lui fit faire une moue proprement outrĂ©eâŠIl ne pouvait pas passer cinq minutes sans parler de cette voiture ma parole ! Mais Lise le laissa prendre le tĂ©lĂ©phone, tentant de ne pas hurler dâimpatience avant dâenvoyer Ă la volĂ©e Ă Oh mais si, elle mâa fait tout plein de confidences bien salaces, et si tu continues de parler de ta fichue voiture, je la prends pour aller faire des cochonneries avec cette fille ! Ă»CâĂ©tait ditâŠLise avait trĂšs mauvais caractĂšre, il ne fallait pas lui en vouloir. AprĂšs tout, ils Ă©taient censĂ©s passer un weekend en amoureux et rĂ©sultat, il parlait de sa voiture Ă longueur du tempsâŠCe fut donc avec un soupir non dissimulĂ© que Lise se rendit dans la salle de bain, tout en claquant joyeusement la porte. Elle nâĂ©tait pas vraiment en colĂšre, mais elle nâĂ©tait pas en excellente disposition non plus. Ca lui faisait bizarre de ressentir tout çaâŠSam nâavait jamais parlĂ© de voitures avec elle, câĂ©tait plutĂÂŽt elle qui le saoulait avec ses circuits, et ça lui faisait presque un coup sur le moral de ne plus ĂÂȘtre la seule Ă ĂÂȘtre chiante lĂ -dessusâŠMais passons. Lise avait des choses Ă faire pour ĂÂȘtre radieuse ce soir Remettre la magnifique robe Chanel, se dĂ©barbouiller, se maquiller et mettre les bijoux quâAaron lui avait offerts. Elle passa prĂšs dâune demi heure dans la salle de bain, au bas mot, et encore, elle trouvait quâelle avait Ă©tĂ© particuliĂšrement rapide. Lorsquâelle ressortit, elle Ă©tait coiffĂ©e, maquillĂ©e, habillĂ©e bien sĂ»r et parfumĂ©e. Pour lâoccasion, elle avait fait une sorte de chignon improvisĂ©s avec des petites pinces Ă cheveux, et elle se trouvait parfaite comme ça. Elle eut un soupir lĂ©gĂšrement gĂÂȘnĂ© en se prĂ©sentant Ă Aaron dâailleurs, comme si câĂ©tait la premiĂšre fois quâil la voyait. AprĂšs tout, ce nâĂ©tait pas comme si elle Ă©tait extrĂÂȘmement coutumiĂšre de la chose, surtout en sa prĂ©sence Elle Ă©tait toujours trĂšs bien habillĂ©e, mais elle nâavait jamais portĂ© de tenue pareille devant lui. Pour un peu, Lise se serait mise Ă rougirâŠMais elle se contint en se raclant lĂ©gĂšrement la gorge. Elle ne savait pas sâil allait lâattaquer encore avec sa voiture jusquâĂ la pousser Ă bout ou juste la complimenter, toutefois elle sâavança assez prĂšs pour sentir sa respiration contre son visage. Elle sâavança davantage et captura trĂšs dĂ©licatement ses lĂšvres, sans que son baiser soit profondâŠCâĂ©tait juste un avant goĂ»t. Il nâavait pas tort, elle comptait bien jouer avec ses nerfs autant quâelle le pourrait, peut-ĂÂȘtre pour lui faire payer le fait dâavoir fait allusion Ă sa voitureâŠOu juste pour le plaisir, et parce quâelle aimait le savoir en attente dâelle. CâĂ©tait sa petite fiertĂ© Un baiser pour te faire taire, et pour te faire attendre⊠Puis quâil nây a ni fraises ni chantilly jâen dĂ©duis que tu as appelĂ© pour ta voiture et donc, tu devras supporter mon absence jusquâĂ ce que tu sois prĂÂȘt. PremiĂšre Ă©preuve ! Je tâattends devant la salle de restaurantâŠTĂÂąche de ne pas traĂner, quâun jeune homme ne me kidnappe pas ! Ă»Lise lui donna un autre baiser suivit dâun clin dâĂ
âil, afin de lui prouver quâelle plaisantait. Elle quitta ensuite la chambre dâun pas lent, sachant pertinemment quâil la regarderait jusquâĂ ce quâelle quitte la piĂšce. Sauf que maintenant quâelle avait fermĂ© la porte, il fallait quâelle trouve Ă sâoccuper jusquâĂ ce quâil apparaisse, magnifique comme dâhabitude, dans la salle de restaurant. Comme convenu, elle descendit, presque gĂÂȘnĂ©e par les regards qui se posaient sur elle, regrettant presque de ne pas avoir attendu dans la chambre quâil soit prĂÂȘtâŠElle soupira doucement, tĂÂąchant de rester calme, jusquâĂ ce quâelle nâarrive Ă destination. Il y avait trois siĂšges second empire devant elle, dont deux Ă©taient dĂ©jĂ occupĂ©s par des personnes ĂÂągĂ©es se tenant la main. De toute Ă©vidence, câĂ©tait un coupleâŠMais Ă cĂ
âur vaillant rien dâimpossible, et Lise se risquait Ă sâasseoir Ă cĂÂŽtĂ© dâeux, sans les regarder de peur dâĂÂȘtre impolie. Mais ne pas les regarder ne suffit visiblement pas La dame lui demanda ce quâelle venait faire ici, lâendroit rĂÂȘvĂ© pour quâun homme demande une femme en mariage ! Les battements du cĂ
âur de Lise commencĂšrent Ă sâaccĂ©lĂ©rer doucement, tandis quâelle hochait la tĂÂȘte de maniĂšre polie, sans oser rĂ©pondre. Son couple avec Aaron Ă©tait un peu atypiqueâŠRien que la premiĂšre fois quâelle Ă©tait venue chez lui, elle nâavait pas Ă©tĂ© comme les autres Il avait fait des pĂÂątes, elle sâĂ©tait moquĂ©e de lui, il lâavait aspergĂ©e dâeau et il sâĂ©tait retrouvĂ© avec le contenu de la casserole, dĂ©sormais froid, sur sa belle chemise blanche. Peu commun, nâest-ce pas ? Rien quâĂ cette pensĂ©e, Lise se mit Ă sourire, et le vieux monsieur nâhĂ©sita pas Ă lui dire que câĂ©tait lĂ le sourire dâune femme amoureuseâŠA croire que ça se lisait sur son visage ! Mais il fallait dire quâaprĂšs ce quâils avaient traversĂ©, il y avait de quoi sourire maintenant quâils Ă©taient enfin bien ensemble. Pendant des mois, Lise avait craint que cette histoire ne trouve jamais de fin heureuseâŠEt ces deux personnes ĂÂągĂ©es, mariĂ©e depuis cinquante ans visiblement, ne savaient pas combien elle Ă©tait rassurĂ© Vous ĂÂȘtes mariĂ©s depuis cinquante ans ? Mes fĂ©licitations ! Surtout si vous venez ici pour renouveler vos vĂ
âux chaque annĂ©e, je trouve ça adorable. ĂȈ Oh mais vous savez mademoiselle, un couple câest comme un champ de batailleâŠIl y a des jours de paix et des jours de guerre. Vous trouverez forcĂ©ment un Ă©quilibre entre les deux ! ĂȈ Puissiez vous avoir raisonâŠCependant, contrairement Ă vous, je ne suis pas mariĂ©e. Ă»CâĂ©tait presque triste de le dire. Mais Lise ne se faisait pas dâillusion Aaron avait essuyĂ© une sorte de refus une fois, il ne risquerait sĂ»rement pas de recommencer ! MĂÂȘme si Lise adorerait quâil le fasse, justement. Parce que cette fois, elle Ă©tait sĂ»re de la rĂ©ponse quâelle donnerait. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 2051 A la fois troublĂ©, dĂ©stabilisĂ© et complĂštement dĂ©sarmĂ©, Aaron resta sans voix au moment oĂÂč il vit Lizzie sortir de la salle de bain et sentit trĂšs perceptiblement son cĂ
âur sâemballer dans sa poitrine face Ă cette divine apparition. Incontestablement, il nâavait jamais vu pareille beautĂ© et dâailleurs, il dĂ» faire un effort incroyable pour ne pas bafouiller au moment oĂÂč il la complimenta. Lise avait toujours Ă©tĂ© capable de le dĂ©stabiliser avec une facilitĂ© dĂ©concertante, elle Ă©tait dâailleurs la seule Ă y parvenir car Aaron savait rester de marbre face Ă nâimporte qui dâautre. Un simple mot, un simple regard de sa part et il se retrouvait dans la peau dâun adolescent face Ă son premier flirt. CâĂ©tait assez mignon de le voir agir comme ça, mais Aaron avait plutĂÂŽt lâimpression de perdre totalement le contrĂÂŽle, lui qui dâordinaire restait maĂtre de la situation et jouait au play boy que rien ni personne nâest capable dâimpressionner. Cela dit, il y avait toujours eu entre Lizzie et lui une complicitĂ© incroyable et parfois, il nâavait pas le temps de parler quâelle anticipait dĂ©jĂ ce qui allait venir. CâĂ©tait assez dĂ©sarmant que quelquâun puisse lire dans vos pensĂ©es de la sorte et vous connaisse bien mieux que vous ne vous connaissez vous-mĂÂȘme. Câest fou mais parfois, Aaron avait mĂÂȘme lâimpression que tout deux nâĂ©taient quâune seule et mĂÂȘme personne. Par le passĂ©, Sarah lui disait souvent quâil finirait par trouver quelquâun qui serait son pendant fĂ©minin, car bien que nâayant jamais rencontrĂ© le grand amour elle-mĂÂȘme, elle savait quâil existait et avait essayĂ© de convaincre son incorrigible fils que lâamour ne se limite par Ă une belle paire de seins ou Ă des fesses bien rebondies. Elle lui avait dit que cette fille lĂ le comprendrait mieux que quiconque et quâelle le mĂšnerait par le bout du nez. Jusquâici, il sâĂ©tait toujours mit Ă rire en affirmant que celle qui parviendrait Ă faire chavirer son cĂ
âur nâĂ©tait pas encore nĂ©e sauf que cette fois, il Ă©tait contraint dâadmettre que si Lizzie lui demandait de dĂ©crocher la Lune, non seulement, il le ferait mais en plus de ça, il lui ramĂšnerait les Ă©toiles avec. Câest alors quâaprĂšs un baiser bien trop court Ă son goĂ»t, la jeune femme lui annonça quâelle irait lâattendre devant le restaurant. Manifestement, Aaron ne pouvait quâĂ©prouver une sentiment de frustration et de dĂ©ception Ă lâidĂ©e de la laisser sâen aller sans mĂÂȘme prendre la peine de lâattendre. Il aurait Ă©tĂ© bien trop fiĂšre de lui donner son bras et descendre les escaliers en sa compagnie, pĂ©nĂ©trant dans le restaurant tel un couple glamour, parfait et parfaitement assorti. Sans compter quâAaron ne pouvait dĂ©tacher son regard de Lizzie et se doutait bien quâil en serait de mĂÂȘme pour tous les hommes qui croiseraient son chemin entre la chambre et le restaurant. CâĂ©tait sans doute le prix Ă payer pour avoir osĂ© porter toute son attention envers le cabriolet plutĂÂŽt quâenvers la femme quâil aimait et il lâavait certainement bien mĂ©ritĂ©. CâĂ©tait plus fort que lui, il ne lâavait pourtant pas fait dans le but de lâoffenser, mais simplement car il Ă©tait complĂštement fou de son nouveau joujou. Ca lui passerait probablement au fil du tempsâŠDĂšs quâelle referma la porte, il se leva pour Ă son tour, se prĂ©parer. Aaron se devait dâĂÂȘtre parfait, il fallait quâil soit Ă la hauteur de celle qui serait Ă son bras ce soir. Quand il arriva dans le hall, Aaron ne pu sâempĂÂȘcher de soupirer doucement en apercevant son reflet dans le miroir. Il faut dire quâainsi vĂÂȘtu, la ressemblance avec son pĂšre Ă©tait particuliĂšrement frappante ce qui avait le don de le dĂ©ranger. VĂÂȘtu dâun costume qui lui allait Ă la perfection, Aaron avait pourtant des airs de James Bond des temps modernes et dâailleurs, les regards troublĂ©s de quelques femmes quâil croisa le firent sourire. En dâautres circonstances, Aaron nâaurait pas hĂ©sitĂ© Ă en rajouter un peu, mais depuis quâil avait retrouvĂ© Lise, il nâen Ă©prouvait ni lâenvie, ni le besoin, sans doute parce quâelle Ă©tait la seule Ă qui il avait envie de plaire⊠Quand il lâaperçu enfin, il remarqua quâelle Ă©tait en train de parler avec un couple dâun certain ĂÂąge. Aaron se rapprocha, salua poliment le couple et glissa sa main dans celle de Lise avant de dĂ©poser un baiser sur sa joue. Ă Ne sont-ils pas mignons Georges ? Jâai lâimpression de nous voir Ă leur ĂÂąge. Lâamour est un bien prĂ©cieux, ne lâoubliez jamais. Ă»Aaron ne tarda pas Ă comprendre quâils Ă©taient tout deux ici pour fĂÂȘter leur anniversaire de mariage, le cinquantiĂšme pour ĂÂȘtre exact et Ă dire vrai, la perspective dâune telle relation le laissait rĂÂȘveur et perplexe Ă la fois. Tandis que Lizzie et lui suivaient un jeune serveur jusquâĂ la table qui leur Ă©tait rĂ©servĂ©e, Aaron pencha lĂ©gĂšrement la tĂÂȘte sur le cĂÂŽtĂ©, visiblement songeur. Ă Cinquante ans, tu te rends compte ?! Câest magnifique je trouve. Tu crois que tu pourrais me supporter aussi longtemps ?! Je veux dire, cinquante ans, câest pas rien. Câest ça le vĂ©ritable amour, pas les histoires foutues en lâair au moindre coup de vent. Passer toute une vie avec la mĂÂȘme personne⊠câest quelque chose qui mâaurait sans doute effrayĂ© jusquâĂ aujourdâ Le mot Ă©tait faible. DĂ©jĂ quand une fille avait le malheur de le rappeler aprĂšs un premier rendez vous, Aaron prenait la fuite sans rĂ©flĂ©chir alors imaginez-le envisager une relation sur le long terme, câĂ©tait carrĂ©ment impossible ! Pourtant, Lise Ă©tait une vĂ©ritable Ă©vidence Ă ses yeux, il savait quâil Ă©tait capable de changer pour elle et dâailleurs, il en avait envie car il ne se voyait pas passer le restant de ses jours avec une autre personne quâelle. Ă Tu as dĂ©jĂ pensĂ© à ça ?! A ce qui pourrait advenir de nous dans quelques annĂ©es, dans quelques mois ?! Jâai jamais vraiment cru quâon pouvait sâaimer toute une vie. A mes yeux, il Ă©tait possible dâavoir plusieurs grands amours dans une vie, des histoires qui te font changer du tout au tout et qui te marquent dĂ©finitivement. Enfin, ça câĂ©tait avant⊠depuis jâai eu le temps de mĂ»rir et de comprendre que quand on aime, ce nâest quâune fois et pour de bon. Ă»Il dĂ©tourna son regard vers elle, serrant un peu plus sa main dans la sienne avant dâembrasser de nouveau sa joue tendrement tandis que le serveur leur indiquait leur table avec un large sourire, les invitant Ă prendre place. Câest ce quâils firent. Aaron le remercia et le serveur leur proposa alors quelques rafraĂchissements pour commencer le repas. Connaissant les goĂ»ts de Lise et parce que cette soirĂ©e se devait dâĂÂȘtre spĂ©ciale, Aaron commanda une bouteille de vin blanc et quand le serveur fut parti, il dĂ©posa sa main sur celle de la jeune femme dâun geste tendre. Ă Et ne tâen fais pas mon ange, je veille sur ce tout nouveau foi. Tu as un mĂ©decinâŠbon... futur mĂ©decin⊠rien que pour toi. Ă»Il se pencha dĂ©licatement, tout en approchant la main de Lise de ses lĂšvres pour y dĂ©poser un baiser et songea Ă nouveau Ă cette histoire de mariage. Ă DâaprĂšs toi, quâest-ce qui fait quâon peut sâaimer durant cinquante ans de la sorte ?! Ă»DerniĂšre Ă©dition par Aaron J. Cooper le Jeu 6 Mai - 2141, Ă©ditĂ© 2 fois InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 2122 Lise eut un sourire radieux face aux remarques de la vieille dame. Pour un peu, elle se serait imaginĂ©e dans quelques annĂ©es, autant en formeâŠCâĂ©tait Ă©trange de sâimaginer dans quelques annĂ©es comme ça, au bras du mĂÂȘme mari depuis cinquante ans. Avant, Lise aurait Ă©tĂ© pĂ©trifiĂ©e face Ă cette idĂ©eâŠMaintenant, elle la laissait rĂÂȘveuse. CâĂ©tait merveilleux dâĂÂȘtre aussi Ă©quilibrĂ©e dans un couple qui dure, qui reste solide. Ce fut la premiĂšre chose Ă laquelle elle songea tandis quâAaron arrivait, fringuant quâil Ă©tait, accueillit par un immense sourire de la part de Lise. Elle le dĂ©vorait littĂ©ralement des yeux, nâosant quâĂ peine imaginer le nombre de regards qui devaient sâĂÂȘtre posĂ©s sur lui depuis quâil Ă©tait entrĂ©. Mais elle sâen fichait, il nây en aurait que pour eux ce soir. Au diable les anciennes histoires, les anciens rĂ©flexes, Lise nâĂ©tait pas lĂ pour sĂ©duire nâimporte qui, elle voulait uniquement plaire Ă Aaron. Ce fut pourquoi elle eut un sourire non moins radieux face Ă la derniĂšre rĂ©plique de cette vieille dame, comprenant bien mieux le sens de ses mots maintenant quâil y a quelques annĂ©es. Avant, Lise nâĂ©tait quâune tĂÂȘte brĂ»lĂ©e souhaitant sâamuser sans jamais se prĂ©occuper du lendemain. Le reste nâavait pas dâimportanceâŠEn cela, son pĂšre nâavait pas tort, elle avait Ă©tĂ© une enfant sans responsabilitĂ©s, sans conscience. Ce nâĂ©tait pas dit forcĂ©ment de la maniĂšre la plus aimable, mais elle devait reconnaĂtre quâentre Sam et elle, leur pĂšre avait eu du fil Ă retordre. Mais elle quitta bien vite ce genre de pensĂ©es, manquant dâĂ©clater de rire tandis quâAaron Ă©tait Ă©berluĂ© par les cinquante ans de mariage du couple quâil venait de voir. Il nâavait pas tort, câĂ©tait impressionnant. A bien y rĂ©flĂ©chir, Lise Ă©tait totalement prĂÂȘte Ă vivre autant dâannĂ©es quâil lui permettrait Ă ses cĂÂŽtĂ©s. Dire que ce serait facile serait un pur mensongeâŠMais elle se plaisait Ă croire que malgrĂ© les difficultĂ©s, ils seraient capable de ne pas sâentretuer et de sâaimer, tout simplement. DĂ©jĂ , ils avaient retrouvĂ© leur ancienne complicitĂ©, et rien quâĂ entendre Aaron commander lâun des vins blancs quâelle prĂ©fĂ©rait la fit sourire. Il la connaissait vraiment bienâŠEt il souhaitait prendre soin dâelle. Oh, elle nâavait pas lâintention de laisser ses anciens dĂ©bordements alcooliques sâexprimer ce soirâŠCe serait inconvenant et Lise nâavait aucune envie de gĂÂącher la soirĂ©e. Elle serra dâautant plus fortement sa main, goĂ»tant ses lĂšvres avec autant de dĂ©lice quâautrefois. Rien nâavait changĂ©, câĂ©tait comme si leur rupture nâavait jamais eu lieuâŠEt elle revivait rien quâen le Oui, sans conteste, si on a trouvĂ© sa moitiĂ©, on peut vivre cinquante ansâŠMĂÂȘme plus, dâailleurs. Le mariage peut effrayer, mais il peut aussi consolider un couple, et le faire vivre jusquâĂ la mort des deux conjoints. Avant, je ne cessais de rĂ©pĂ©ter Ă Sam que je ne voulais pas avoir la corde au cou, que je nâĂ©tais pas assez sage pour çaâŠCâest vrai que jâaurais trompĂ© nâimporte qui si jâen avais eu lâoccasion, mais avec toi, jamais je nâaurais osĂ© faire une chose pareille. Parce que dans cinquante ans, je tâaimerais toujours pareillement, Ă en rompre les battements de mon cĂ
âur. Ă»La discussion Ă©tait trĂšs diffĂ©rente de tout Ă lâheureâŠIl nây avait plus son expĂ©rience homosexuelle qui revenait sur le tapis, il avait oubliĂ© pour un temps sa voiture, il y avait juste cette histoire de mariage. HĂ©las, dâun cĂÂŽtĂ©, cela lui faisait mal, car cela lui rappelait que lors du NoĂl dâil y a trois ans, elle aurait pu se fiancer Ă Aaron. Douloureuse rĂ©alitĂ©, mais dont elle ne laissa rien paraĂtreâŠDu moins, elle essayait, et lâarrivĂ©e du serveur avec le vin fut Ă point nommĂ© Il dĂ©bouchona la bouteille et mit un fond de vin dans un grand verre, afin de lui faire goĂ»ter. Honneur aux dames, comme dit le proverbeâŠLise en huma tout dâabord le parfum, avant de tremper seulement ses lĂšvres pour le goĂ»ter. Il Ă©tait absolument divinâŠĂ Huuum, il est parfait. Tu vas lâadorer mon ange. Ă»Lise reposa son verre afin que le serveur la serve un peu plus, attendant quâAaron soit aussi servit et le serveur partit pour trinquer. Elle leva son verre sans le quitter des yeux, choquant trĂšs lĂ©gĂšrement leurs deux verres avant de trinquer vĂ©ritablement Ă A nous, Ă lâamour, et aux mariages qui durent toute une vie. Ă»CâĂ©tait un peu son souhait, en vĂ©ritĂ©, mais Lise Ă©tait trop fiĂšre pour le dire ouvertement. Elle se contenta donc de boire une lĂ©gĂšre gorgĂ©e de ce vin absolument fabuleux avant de reposer le verre, sans quitter Aaron une seconde des yeux. Elle se souvenait tellement bien de la premiĂšre fois quâil lâavait invitĂ©e chez luiâŠEt de la maniĂšre dont elle avait Ă©tĂ© certaine quâil nây aurait plus que lui ! Tous ces Ă©vĂšnements entre eux avaient fait quâelle ne se voyait avec nul autre que lui. CâĂ©tait Aaron, ou bien elle finirait vieille filleâŠLise lâavait toujours Tu te souviens, la premiĂšre fois que tu mâas invitĂ©e chez toi ? On se connaissait depuis trois semaines et on arrĂÂȘtait pas de se balancer des piques Ă la figure. Tu aimais mon rĂ©pondant autant que jâapprĂ©ciais le tiensâŠEt tu avais fait des pĂÂątes. AprĂšs manger, il en restait dans la casserole, tu nâavait pas tout Ă©goĂ»tĂ© et il restait de lâeau. Je me suis moquĂ©e de toi parce que tu avais les rĂ©flexes culinaires de tous les autres gars que je connaissaisâŠTu tâes faussement vexĂ© et tu mâas aspergĂ© avec ton robinet. Et moi, je tâai balancĂ© le contenu de la casserole dessus, Ă savoir lâeau froide et les pĂÂątes restantes. Tu mâas soulevĂ©e et emmenĂ©e sous la douche, on sâest battus comme des chiffonniers, et tu as dit que tu te rendais, que jâavais gagnĂ©. Jâai criĂ© victoire, tu mâas embrassĂ©e. Parce que tu nâĂ©tais pas comme les autres et que tu as attendu un certain moment avant de le faire, je me suis dit que je ne voulais personne dâautre que toi dans ma vie. Tu Ă©taisâŠJuste toi. Original, sans barriĂšre de mensonges. En pĂ©nĂ©trant dans ton antre, je savais que je tâaimais dĂ©jĂ . Et aujourdâhui, alors que je suis en face de toi, je tâaime plus que je ne pourrais le dire. Je voulais que tu le sachesâŠCâest un peu ma rĂ©ponse Ă ta question de tout Ă lâheure. Ă»Et Lise souriait, de maniĂšre Ă©nigmatique. Ils Ă©taient originaux tous les deuxâŠComme sâils Ă©taient chacun une moitiĂ© de lâautre. A cet instant, elle prit sa main dĂ©licatement, nâayant plus conscience du reste du monde. Elle savait bien que ce ne serait pas facile tous les jours, mais quâimporte !Ă Aaron, jâai une question Ă te poser. Tu nâes pas obligĂ© dây rĂ©pondre tout de suite, mais je veux quand mĂÂȘme le faire. Puisque Kitty veut visiblement aller vivre chez Jenny parce quâelle est trĂšs maternelle avec elle, et parce que je suis convaincue que cet environnement est bien meilleur pour une fillette de onze ansâŠEst-ce que tu viendrais habiter avec moi ? Tous les jours, toutes les nuitsâŠTu devras me supporter, maisâŠJâen ai marre dâĂÂȘtre sĂ©parĂ©e de toi. Je veux ĂÂȘtre avec toi jour et nuit. Je veux ĂÂȘtre lĂ quand tu rentres, que ce soit des cours ou de ton stage, je veux pouvoir te faire des bisous dans le cou quand tu travailles, je veux pouvoir tâobliger Ă rester dans le lit quand tu es pressĂ©, je veuxâŠVivre avec toi. Ă» InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 2242 Aux mariages qui durent toute une vie⊠voila une affirmation pleine de sous-entendus on ne peut plus explicites. Aaron esquissa un lĂ©ger sourire et bu une gorgĂ©e de vin blanc, dĂ©tournant le regard un instant tant la question du mariage se faisait prĂ©sente, presque gĂÂȘnante. CâĂ©tait un vĂ©ritable terrain glissant dâaborder ce point ensemble, il en avait conscience. Bien sur, câest lui qui les avait amenĂ© Ă aborder ce sujet lĂ tout simplement car il Ă©tait important pour lui de connaĂtre le point de vue de la jeune femme, cependant, il ne voulait pas prĂ©cipiter les choses et mĂÂȘme sâil lui paraissait Ă©vident quâun jour, il ferait sa demande, ce nâĂ©tait pas pour maintenant. Lorsque Lise changea de sujet, parlant de leur premier repas chez lui, Aaron grimaça lĂ©gĂšrement, se souvenant de cette soirĂ©e Ă la fois magique et catastrophique. Ce quâil ne lui avait jamais avouĂ©, câest quâil avait Ă©tĂ© contraint de faire des pĂÂątes aprĂšs avoir tentĂ© un repas un peu plus sophistiquĂ© et manquĂ© de mettre le feu Ă la cuisine. Câest donc en catastrophe quâil avait choisi de changer son programme et de mettre de lâeau sur le feu. Pas vraiment romantique pour un rendez vous, mais depuis, il avait eu lâoccasion de lui prouver Ă maintes reprises ses talents culinaires ; pizzas, pĂÂątes et plats surgelĂ©s. Il dĂ©clarait forfait, il ne pouvait vraiment pas mieux faire. Ă Comment pourrais-je oublier !! JâĂ©tais dĂ©jĂ un piĂštre cuisinier Ă lâĂ©poque mais quoi quâil en soit, câĂ©tait une soirĂ©e magnifique. Puis tu nâas jamais osĂ© mâavouer que mes pĂÂątes Ă©taient immangeables, tu as mĂÂȘme eu lâaudace de prĂ©tendre que câĂ©tait dĂ©licieux alors que moi, jâavais lâimpression de manger du carton en sauce. Puis câĂ©tait notre premier baiser Ă©changĂ©⊠jâai attendu longtemps avant de me lancer avec toi. Non pas que je ne voulais pas le faire, au contraire, jâen mourrais dâenvie depuis un bout de temps dĂ©jĂ . Tu nâimagines mĂÂȘme pas Ă quel point dâailleurs. Jâai juste⊠parfois besoin de temps avant de me lancer. Ă»Etait-il toujours en train de parler de leur premier rendez vous ?! Pas si sĂ»r. Aaron avait compris que la grande question du mariage Ă©tait le point fondamental de cette soirĂ©e mais il ne voulait pas que Lise sâimagine quâil allait lui demander sa main Ă la fin de ce repas, il nâen avait pas lâintention. Pas maintenant et pas ici. Il savait quâelle comprendrait le message quâil Ă©tait en train de lui faire maladroitement passer, aussi, il caressa doucement sa main dans la sienne tout en reprenant Ă Je tâaime plus que de raison et ça ne changera jamais. Je nâai aucun doute concernant notre avenir et surtout je nâen ai aucun concernant mes sentiments. Ă»Peut-ĂÂȘtre que lâexpĂ©rience dâil y a trois ans lâavait un peu refroidi mais ce nâest pas vraiment la raison qui le poussait Ă lui dire tout ça. Aaron se souvenait de la maniĂšre dont il avait organisĂ© cette soirĂ©e de NoĂl, tout devait ĂÂȘtre parfait, magique et inoubliable. Il voulait que cette soirĂ©e reste Ă tout jamais gravĂ©e dans leurs mĂ©moires. Oh, de toute Ă©vidence, ils nâoublieraient jamais ce fameux 24 dĂ©cembre mais pas pour les mĂÂȘmes raisons malheureusement. Voyant son sourire Ă©nigmatique, Aaron compris bien vite quâil y avait quelque chose dont elle souhaitait lui faire part et Ă dire vrai, changer de conversation ne pu que lui procurer le plus grand des soulagements. Aaron ne rĂ©pondit pas immĂ©diatement, esquissant un lĂ©ger sourire en coin, ce sourire quâil adoptait chaque fois quâil Ă©tait sur le point de la taquiner. Ă Il y aura de la place pour ma voiture aussi ?! ⊠Ă»Il lui lança un petit clin dâĂ
âil et ne lui laissa pas le temps de rĂ©pliquer quoi que ce soit. Bien sur quâil souhaitait vivre avec elle, câĂ©tait une Ă©vidence Ă ses yeux. Ă A partir du moment oĂÂč cela implique de devoir passer plus de temps Ă tes cĂÂŽtĂ©s, de mâendormir avec toi chaque soir et de me rĂ©veiller en te serrant dans mes bras chaque matin, je ne peux que vouloir. Mais je te prĂ©viens, je ne suis pas facile Ă vivre au quotidien, tu crois que tu pourras me supporter ?! Plus sĂ©rieusement, câest tout ce que je souhaite mon amour⊠ça devient trop difficile de te voir par intermittence. Jâai besoin de ta prĂ©sence Ă mes cĂÂŽtĂ©s et je ne veux plus que nous soyons sĂ©parĂ©s aussi longtemps. Ă»Ces derniers temps, Aaron avait dâailleurs complĂštement dĂ©sertĂ© son appartement puisquâil passait le plus clair de son temps chez Lise, ne pouvant dĂ©sormais plus se passer dâelle. La distance, aussi infime soit-elle Ă©tait devenue insupportable, il avait besoin dâelle, câĂ©tait un besoin vital. Aaron prit un air soudainement plus sĂ©rieux, se rendant compte que Lise faisait des efforts afin de stabiliser leur relation alors quâil venait de lui faire comprendre quâil nâĂ©tait pas prĂÂȘt Ă la demander en mariage. LĂ©gitimement, elle pourrait croire quâil nâĂ©tait pas certain de ses choix et de son engagement envers elle, ce qui nâĂ©tait pourtant pas le cas, car Aaron Ă©tait certain de ses sentiments et de son envie de passer le restant de ses jours Ă ses cĂÂŽtĂ©s. Ă Tu sais⊠je ne voudrais pas que tu crois que ce qui sâest passĂ© il y a trois ans a une quelconque influence sur ce que je tâai dit tout Ă lâheure. Ca nâa mĂÂȘme strictement rien Ă voir. Jâai mis longtemps avant de tâembrasser, encore plus longtemps Ă te dire Ă quel point je tâaime et⊠çaâŠĂ§a viendra aussi. Ă» InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Jeu 6 Mai - 2308 Il est vrai que Lise avait toujours parlĂ© de la Ă cuisine Ă» dâAaron de maniĂšre trĂšs mĂ©liorativeâŠA raison ou pas, elle sâen fichait, elle voulait simplement quâil ait lâimpression quâelle Ă©tait ravie de passer ce moment avec lui, ce qui Ă©tait le cas. Il nâavait pas connu cette fille tĂÂȘte brĂ»lĂ©e qui faisait nâimporte quoi juste pour rendre son pĂšre comme son frĂšre complĂštement dingues. Insupportable mais indispensable, voilĂ ce que Sam disait dâelle. Il fallait dire quâelle avait Ă©tĂ© pĂ©nible dĂšs sa venue au mondeâŠMĂÂȘme sa mĂšre le lui disait lorsquâelle Ă©tait petite ! Mais aujourdâhui, les choses Ă©taient bien diffĂ©rentes Lise avait grandit, mĂ»rit, mĂÂȘme si ce nâĂ©tait pas toujours flagrant, elle faisait Ă©normĂ©ment dâefforts pour ne pas agir de maniĂšre Ă©goĂÂŻste, comme elle lâavait fait trois ans auparavant. Cela dit, elle dĂ©glutit difficilement en entendant quâAaron avait besoin de temps pour se lancer dans ce genre de situationâŠLĂ©gitime, mais un peu dur Ă avaler. Lise Ă©tait un peu impatiente, qui ne lâaurait pas Ă©tĂ© ? Mais elle ne fit aucune mine déçue. Juste un sourire trĂšs lĂ©ger, un peu gĂÂȘnĂ©, avant de reprendre une petite gorgĂ©e de vin. Non seulement il Ă©tait bon, mais en plus il lâaidait Ă cacher son malaiseâŠOh bien sĂ»r, elle nâavait aucune envie de se vider la bouteille Ă elle toute seule comme elle lâaurait fait dans nâimporte quelle autre soirĂ©e ! Mais il ne savait pas Ă quel point elle Ă©tait mal Ă lâaise sur ce genre de terrain glissant. Lise nâavait jamais Ă©tĂ© trĂšs douĂ©e pour le romantisme, et dâautant plus lorsquâon lui faisait remarquer quâelle devenait romantique. Elle nâaimait pas ĂÂȘtre dĂ©masquĂ©eâŠCâĂ©tait insupportable de se prendre pour une fille, parfois. Lise Ă©tait une fille spĂ©ciale, on ne cessait de lui dire, mais elle aimait lâĂÂȘtre. Faire des trucs de mecs, conduire trop vite, trop boireâŠTout ça, ce nâĂ©tait pas un genre quâelle se donnait, juste une maniĂšre de penser quâelle avait toujours eue. Aaron ne lâavait jamais vue ainsi car Ă San Francisco elle sâĂ©tait considĂ©rablement assagie, surtout aprĂšs avoir rencontrĂ© le jeune homme. Mais Ă son retour Ă New York, la tĂÂȘte brĂ»lĂ©e Ă©tait revenue Ă la chargeâŠLise craignait presque quâil ne la voit ainsi, bien que la complicitĂ© se soit instaurĂ©e Ă nouveau. Elle Ă©tait trop Ă sage Ă» en sa prĂ©sence, et elle savait quâĂ un moment donnĂ© son cĂÂŽtĂ© aventurier, aimant le danger finirait par revenir. Restait Ă espĂ©rer que ce grand retour de flamme nâaurait pas lieu ce soir ! Mais il eut le rĂ©flexe de parler de place pour sa voiture, et le visage de Lise se ferma lâespace dâun instant. Il Ă©tait incorrigible, ce nâĂ©tait pas possible ! Il se rattrapa bien sĂ»r, mais la demoiselle prit un air offusquĂ© pendant quelques secondesâŠLâentendre lui dire quâil ne supportait plus de la voir par intermittences lui fit plaisir, bien sĂ»r, mais dâun autre cĂÂŽtĂ©, elle Ă©tait tentĂ©e dâavoir peur que cette fichue voiture ne vienne toujours sâimmiscer !Ă Tu ne peux pas arrĂÂȘter de parler de ta fichue voiture pendant un moment pareil ?! Rhaaa, ça me fiche le bourdon ! Pourquoi je te lâai offerte hein ? Pourquoi je tâai pas offert une voiture miniature ! Et puisâŠCe qui sâest passĂ© il y a trois ans a forcĂ©ment une incidence, tu le sais aussi bien que moi. Tu te sentais prĂÂȘt Ă ce moment lĂ , et si tu ne lâest plus aujourdâhui câest bien parce que jâai merdĂ© Ă ce moment lĂ , non ? Bien que les apparences soient trompeuses, je suis pas romantique, tâinquiĂštes pas. Ă»Difficile de mentir lĂ -dessus, mais Lise avait dĂ©cidĂ© de cacher tout cela Ă lâintĂ©rieur dâelle. Ca lui ferait un sujet de Ă discussion Ă» lorsquâelle irait au cimetiĂšre pour mettre des fleurs sur les tombes de sa mĂšre et de son frĂšre. Mais elle serra dâautant plus fortement sa main quâelle avait un peu de mal Ă dĂ©glutirâŠElle nâaimait pas ce malaise qui la prenait soudainement, comme si elle vivait son tout premier flirt et quâelle ne savait pas quoi faire. En lâoccurrence, ce nâĂ©tait pas son premier flirt, mais câĂ©tait sa seule et unique histoire dâamour. Elle nâen voulait pas dâautre et nâen aurait jamais eu dâautre si jamais ils ne sâĂ©taient pas rabibochĂ©sâŠMais ça, Aaron le savait dĂ©jĂ . Du moins, câĂ©tait ce quâelle Oh, je pourrais trĂšs bien te supporter h24 mon amourâŠMais je te prĂ©viens, je suis une tĂÂȘte brĂ»lĂ©e finie. Je mâĂ©tais assagie en allant sur San Francisco et en te rencontrant, mais quand tu nâes pas lĂ , je suis un peu dangereuse comme fille. Jâaime faire nâimporte quoi, surtout des choses dangereuses qui me donneront des sensations fortes. Je vais tout le temps sur les circuits, et jâadore la plongĂ©e sans masque, parce que je suis relativement forte en apnĂ©e. Je suis pas une fille sage, câest clairâŠInsupportable mais indispensable, voilĂ ce que disait ma mĂšre de moi. Mais je suis exactement comme elleâŠVoilĂ pourquoi jâai toujours rendu mon pĂšre et mon frĂšre complĂštement dingos. Je ne rentrais pas de la nuit sans prĂ©venir, dĂšs lâĂÂąge de quinze ans. Je suis partie Ă Paris pour mon premier dĂ©filĂ© sans rien dire Ă ce moment lĂ . Jâai reçu le pire savon de ma vie en rentrant, mais jâai continuĂ© mes conneries. Pas forcĂ©ment dangereuses, mais comme je me sens un peu inutile, je fais des choses qui me prouvent que je suis vivante. Bah, câest con, je sais. Maintenant que William sâest assagit, ça risque dâĂÂȘtre pireâŠIl va mâabandonner pour sa petite femme et câest normal, mais quelque part, ça me fait baliser sĂ©vĂšrement. Je vais avoir lâimpression dâĂÂȘtre un fossile ! Tu vas pouvoir supporter une horreur pareille toi ? Rien quâune fille capable dâaller courir dans tout New York Ă trois heures du matin pour trouver la seule Ă©picerie ouverte qui pourrait avoir des fraises ? Ă»Lise se mit Ă rire doucement. Cherchait-elle Ă lui faire peur ? Non, il la connaissait, il savait trĂšs bien comment elle Ă©tait. Une fille pas comme les autres, qui cherche son identitĂ© dans la diffĂ©rence justement. Et cette diffĂ©rence sâexprimait aussi ici, au restaurant, alors que le serveur venait de revenir pour prendre la commande. Ăâ°tant donnĂ© quâils nâavaient jamais Ă©tĂ© au restaurant ensemble, elle nâavait jamais agit comme ça avec luiâŠMais elle prenait toujours son dessert avant. Elle commanda donc un fraisier sous une montagne de chantilly dâabord, puis un doublĂ© de carpaccio aux truffes et pour finir, une salade royale. Peu commune, cette LizzieâŠA peine le serveur avait-il quittĂ© leur table pour aller passer la commande en cuisine quâelle sâapprĂÂȘta Ă lui expliquer pourquoi elle agissait comme ça Ă Puisque tu nâas jamais Ă©tĂ© au restaurant avec moi, sache que je prends toujours mon dessert avant. Jâavais prĂ©venu les serveurs pendant que tu te prĂ©parais, et je crois que jâai Ă©gayĂ© leur soirĂ©e, car ils ont bien rit. Mais imagine quâun astĂ©roĂÂŻde tombe sur ce restaurant et que je meurs, on mâaura privĂ©e de la chose que je prĂ©fĂšreâŠAlors je prends toujours ce que je prĂ©fĂšre avant ! Logique presque mathĂ©matiques, sinon digne dâune Lise Abbygail Hawkins. Ă»Lise Ă©tait presque morte de rire, mais se retenait. Au moins, elle avait relĂ©guĂ© son malaise aux oubliettes pour un petit temps ! InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 008 En rĂ©sumĂ©, la fin de ce somptueux week-end sâĂ©tait relativement bien dĂ©roulĂ©e bien quâAaron ai eu beaucoup de mal Ă digĂ©rer les paroles de Lise durant le repas. A croire quâil y avait encore pas mal de choses quâelle ignorait Ă son sujet et il fut difficile de lui faire comprendre que ce qui sâĂ©tait passĂ© trois ans auparavant nâavait vraiment plus la moindre importance Ă ses yeux. Sâil refusait de la demander en mariage pour lâinstant, câĂ©tait avant tout pour des raisons personnelles, parce quâil avait vĂ©ritablement besoin de faire un travail sur lui-mĂÂȘme. Lise nâavait strictement rien Ă voir avec cette dĂ©cision, bien au contraire, puisquâil savait que dâune maniĂšre ou dâune autre, elle Ă©tait la femme de sa vie et quâil voulait terminer ses jours Ă ses cĂÂŽtĂ©s. DĂšs lors, Aaron tĂÂącha de ne plus faire la moindre remarque concernant la vie de couple, le mariage et surtoutâŠla voiture. Sa derniĂšre plaisanterie Ă ce sujet Ă©tait plutĂÂŽt mal passĂ©e et de son cĂÂŽtĂ©, il avait compris le message. Tout nâest pas rose⊠Retour Ă New York. Faisant dâincessants allers retours entre la cuisine et le salon de son appartement, un bouquin de neurobiologie entre les mains, Aaron rĂ©pĂ©tait en boucle les mĂÂȘmes phrases, se prĂÂȘtant au rituel fatidique du bourrage de crĂÂąne avant les examens de fin dâannĂ©e. Son expĂ©rience sur le terrain lâavait certes, beaucoup enrichi, mais la thĂ©orie reste la thĂ©orie et cette annĂ©e encore, il nâallait pas y Ă©chapper. Tandis quâil abordait un nouveau chapitre concernant la migration des neuroblastes, il entendit sonner Ă la porte avec insistance, chose dont il avait horreur. Quand il ouvrit la porte, il reconnu presque immĂ©diatement la jolie blonde qui se trouvait devant lui, Rachel. Aaron avait fait sa connaissance deux ans plus tĂÂŽt, ils avaient fait leur deuxiĂšme annĂ©e de mĂ©decine ensemble et il savait que Rachel dansait dans une boite de nuit afin de payer ses cours. A plusieurs reprises, elle avait dĂ©clarĂ© sa flamme Ă Aaron, affirmant ĂÂȘtre amoureuse de lui, quâil Ă©tait le grand amour de sa vie et autre baratin fĂ©minin quâil entendait une bonne dizaine de fois par mois et qui nâavait pas le moindre effet sur lui. Autant dire les choses clairement, Ă ses yeux, Rachel nâĂ©tait rien de plus quâun plan cul. Ils avaient couchĂ© ensemble rĂ©guliĂšrement jusquâau jour oĂÂč elle nâavait plus donnĂ© de nouvelles et arrĂÂȘtĂ© les cours. Aaron nâavait jamais su pourquoi. En lâoccurrence, il commençait vaguement Ă comprendre la raison de cette brutale disparition⊠Rachel tenait dans ses bras un bĂ©bĂ© de quelques mois, visiblement, un petit garçon. Du moins, câest ce quâil en dĂ©duisit en le voyant vĂÂȘtu de bleu de la tĂÂȘte aux pieds. Ă Rachel ?! ĂȈ Salut Aaron⊠euh⊠je peux entrer une minute ?! Ă Bien sur, je tâen prie, entre. Je ne mâattendais vraiment pas Ă te voir, surtout aprĂšs tout ce temps. Ă»Allez savoir sâil ne sâagissait que dâune vague impression mais Aaron avait la vague sensation que Rachel lui cachait quelque chose. Elle semblait mystĂ©rieuse, mal Ă lâaise, confuse, de plus, que faisait-elle ici aprĂšs plus dâun an passĂ© sans donner de nouvelle ?! Afin de briser le silence qui venait de sâinstaller et surtout, comprendre ce que Rachel venait faire chez lui en plein milieu de la journĂ©e avec un gamin entre les bras, Aaron dĂ©cida de reprendre la Tu ne me prĂ©sentes pas ? ĂȈ Câest Tyler, mon fils. Est-ce que tu veux le prendre ?ĂȈ C'est-Ă -dire que ⊠jâai jamais Ă©tĂ© douĂ© avec les bĂ©bĂ©s. Câest mignon mais je⊠non. ĂȈ Comme tu voudras. ĂȈ Câest pour lui que tu as arrĂÂȘtĂ© les cours ? Il est mignon comme tout. Il a le mĂÂȘme sourire que sa maman. ĂȈ Et les yeux de son pĂšre. Puis pour rĂ©pondre Ă ta question, jâai en effet dĂ©cidĂ© dâarrĂÂȘter les cours en dĂ©couvrant que jâĂ©tais enceinte. Je lâai appris au cours du quatriĂšme mois en rĂ©alitĂ©, du coup, jâai Ă©tĂ© prise au dĂ©pourvu et tout sâest enchaĂnĂ© Ă une vitesse folle. Cela dit, je suis heureuse dâavoir Tyler. Jâai toujours voulu devenir maman trĂšs jeune, câest dĂ©sormais chose faite. ĂȈ Rachel⊠excuse moi mais, jâai du mal Ă comprendre ce que tu viens faire ici. Attention, ça me fait vraiment plaisir de te voir mais⊠ĂȈ Oui je sais, jâaurais sĂ»rement dĂ» tâappeler plus tĂÂŽt, je suis dĂ©solĂ©e Aaron. En fait, jâai un petit service Ă te demander. Est-ce que tu voudrais bien garder Tyler pour la journĂ©e ? Jâai un entretien dâembauche et la nounou mâa fait faux-bond Ă la derniĂšre minute pour se rendre Ă un enterrement, câest la panique. Je ne peux pas me rendre Ă cet entretien avec Tyler, tu imagines bien. ĂȈ C'est-Ă -dire que⊠jây connais rien moi en bĂ©bĂ©. Jâavais dĂ©cidĂ© de passer la journĂ©e Ă la bibliothĂšque, mes examens commencent la semaine prochaine. Il nây a vraiment personne dâautre qui puisse te rendre ce service ? ĂȈ Non personne. ĂȈ Rachel, je suis vraiment pris de court lĂ . Et son pĂšre ?! Il ne peut pas sâen occuper le temps dâune journĂ©e ?ĂȈ Justement⊠ĂȈ Comment ça justement ? ĂȈ Justement Aaron, je te demande de garder Tyler pour la journĂ©e. Je te demande de tâoccuper de ton fils. Ă»Comment expliquer ce qui se passa dans la tĂÂȘte dâAaron Ă cet instant prĂ©cis ?! Disons quâil eu dâabord lâimpression que le monde Ă©tait en train de sâĂ©crouler autour de lui, sâen suivit un petit rire nerveux et un mouvement de tĂÂȘte signifiant clairement quâil nây croyait pas et quâil ne pouvait ĂÂȘtre le pĂšre de cet enfant. Ă Oh non non non non non !! Tu ne me feras pas croire que cet enfant est le mien pour la simple et bonne raison que je nâai rien Ă voir avec lui. Tâes cinglĂ©e ou quoi ?! ĂȈ Aaron Ă©coute moi !! Tyler est ton fils. Jâen suis absolument certaine, ça ne fait pas lâombre dâun doute. ĂȈ QUOI ?! Comment ça pas lâombre dâun doute ?! Bien sur quâil y a de quoi douter !! Tu disparais comme ça du jour au lendemain pour revenir un an plus tard et me coller un mouflet dans les bras en prĂ©tendant que câest le mien ?! Tu crois vraiment que je vais accepter de gober ça ? ĂȈ Mais putain Aaron ouvre les yeux !! ĂȈ Ouvrir les yeux sur quoi ??!! Tu voudrais que je rĂ©agisse comment ?! ĂȈ Bon crois ce que tu veux ça mâest Ă©gal. En attendant⊠Ă»Rachel ne lui laissa pas le temps dâajouter quoi que ce soit, elle avait dĂ©jĂ mis Tyler dans les bras dâAaron et dĂ©posĂ© les affaires du petit sur la table du salon, biberon, couches, doudou, bref, tout le matos qui le faisait frĂ© Jâai pas le temps de discuter avec toi, jâai un entretien dans une heure et je suis dĂ©jĂ en retard. On en reparle plus tard dâaccord ?! Donne lui son biberon, il doit avoir faim. ĂȈ Non !! Rachel attends !! Ă»Trop tard, Rachel Ă©tait dĂ©jĂ partie. Aaron prit le bĂ©bĂ© Ă bout de bras, comme sâil tenait un paquet cadeau empoisonnĂ© ce qui semblait beaucoup amuser le petit Tyler puisquâil souriait tout en gazouillant. Que faire maintenant ?! Aaron lâemmena avec lui jusquâau salon et prit son tĂ©lĂ©phone portable pour appeler Lise et lui dire qu'il ne pourrait pas venir comme il le lui avait promis. Lui expliquer pourquoi, ça c'Ă©tait encore tout autre chose...Ă Câest moi mon cĂ
âur⊠euh⊠je vais pas pouvoir venir immĂ©diatement⊠un empĂÂȘchement de derniĂšre minute on va dire⊠tu ne mâen veux pas trop ?... ce serait trop long Ă tâexpliquer en fait⊠oui⊠je tâappelle plus tard⊠Lizzie ?! Je tâaime⊠Ă» InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 036 La fin du weekend sâĂ©tait trĂšs bien dĂ©roulĂ©e, et autant dire que le retour Ă la rĂ©alitĂ© avait Ă©tĂ© difficile pour Lise. Dâune part, parce que sa petite sĂ
âur arrivait le soir de son retour, et parce quâelle avait eu Ă peine le temps de souffler aprĂšs. Il fallait dĂ©faire les valises, lâĂ©couter lui raconter son sĂ©jour, ouvrir les cadeaux quâelle avait apportĂ©sâŠEn somme, Lise passa le plus clair de son temps Ă discuter avec sa sĂ
âur, sans oublier de ranger lâappartement, bien peu en ordre. Oh bien sĂ»r, elle aurait pu laisser la gouvernante sâen occuper, mais Lise nâĂ©tait pas comme çaâŠAu contraire, câĂ©tait quelquâun dâordonnĂ©, et Kitty nâaurait jamais acceptĂ© que lâappartement soit dans un tel Ă©tat. Une fois que lâappartement fut en ordre, Lise fit Ă manger, et elles se remirent toutes deux Ă discuter. Sauf quâĂ la fin du repas, la demoiselle fut aussitĂÂŽt prise dâhorribles vomissements, qui ne se calmĂšrent pas pendant la nuit. Le lendemain, elle avait le visage trĂšs pĂÂąle, et nâosait rien avaler de peur de toute rĂ©gurgiter. Elle conduisit Kitty Ă lâĂ©cole, avant dâaller jusquâĂ lâappartement de Jenny pour lui donner une grosse valise pleine dâaffaires. Ăâ°videmment, il fallait que le dĂ©mĂ©nagement se fasse en douceur, Lise ne souhaitant pas que sa petite sĂ
âur se sente chassĂ©e de la maison. Elle avait donc dĂ©cidĂ© dâĂ©taler ça sur plusieurs semaines, et Kitty resterait le weekend Ă lâappartement pour lâinstant. DĂšs quâelle fut sortie de chez Jenny, Lise constata que son iphone sâĂ©tait mis Ă vibrer lui annonçant un messageâŠMessage quâelle Ă©couta, et qui eut pour effet de lâinquiĂ©ter Aaron semblait perdu, paniquĂ© mĂÂȘme, et le fait quâil ne vienne pas la voir sans mĂÂȘme lui donner de vraie raison nâĂ©tait pas pour la rassurer. Ni une ni deux, elle prit sa prĂ©cieuse voiture pour se rendre Ă son appartement, juste pour voir sâil allait bien, et ensuite elle partirait dĂšs quâelle sâen serait assurĂ©e. Elle gara donc sa voiture juste en face de son immeuble, sortant de son sac la clef de lâappartement dâAaron. Ils sâĂ©taient mutuellement donnĂ©s leurs clefs respectives, en cas dâurgenceâŠNĂ©anmoins, Lise nâhĂ©sita pas Ă frapper avant dâentrer, pour signaler sa prĂ©sence et ne pas lui faire choper une crise cardiaque non plus. Elle referma peu aprĂšs la porte derriĂšre elle, essuyant ses pieds sur le tapis de lâentrĂ©e, afin de ne pas dĂ©gueulasser tout son appartement Ă cause du fait quâil pleuvait Ă©normĂ©ment Mon ange, câest moi ! Jâai eu ton message, je passe juste en coup de vent pour savoir si tout va bien, je te retiens pas longtemps ! Ă»Lise sâĂ©tait approchĂ©e, un sourire sur le visage, qui se transforma bientĂÂŽt en expression horrifiĂ©e. Il faut dire que ce nâest pas commun de trouver son cher et tendre en plein milieu de son salon, un beau bĂ©bĂ© dans les bras. Elle en fit tomber son sac Ă main, dâailleursâŠIl Ă©tait Ă qui ce bĂ©bĂ© ? Ăâ°tait-ce le sien ? Pourquoi ne lui avait-il rien dit ? Tant de questions se bousculaient dans sa tĂÂȘte quâelle en avait presque la migraineâŠSans oublier que ses nausĂ©es ne semblaient pas dĂ©cidĂ©es Ă la laisser tranquille. Le visage de Lise pĂÂąlit dâautant Ă cause de la surprise qui se dĂ©roulait sous ses yeux, et elle nâosa rien dire tellement câĂ©tait soudain. Elle nâosait pas croire que câĂ©tait lui le pĂšre du bĂ©bĂ©, mais pourtant, il fallait bien avouer que la ressemblance Ă©tait frappante Ils avaient les mĂÂȘmes yeux, tous les deux, et Lise baissa volontairement la tĂÂȘte pour mettre de lâordre dans ses idĂ©es. Mais tout ce quâelle fut capable dâarticuler fut ceci Ă Tu mâexcuses, il faut que jâaille vomir. Ă»Charmant, mais câĂ©tait la vĂ©ritĂ© Lise avait Ă peine fini de parler quâelle sâenfermait dĂ©jĂ dans les toilettes pour rendre un grand pas grand-chose. Elle nâavait rien avalĂ© depuis la veille, nâavait pas cessĂ© de vomir toute la nuit, et pourtant, ses nausĂ©es ne cessaient pas. La surprise nâavait en rien aidĂ© son Ă©tat, câest vraiâŠEt quand elle ressortit, elle Ă©tait encore plus pĂÂąle quâavant. Elle ne pouvait pas croire quâil lui avait fait ça Ă elle, aprĂšs tout ce quâils avaient traversĂ©. Elle osait Ă peine regarder ce foutu mioche devant elle, et pourtant dieu sait quâil Ă©tait mignon ! Mais Lise nâĂ©tait pas lĂ pour sâextasier sur le visage de ce bĂ©bĂ©, elle Ă©tait juste lĂ pour prendre de ses nouvelles, chose qui Ă©tait tout bonnement inutile. Quant Ă Lise, elle Ă©tait Ă deux doigts de la crise de nerfsâŠPour un peu, elle se serait mise Ă chialer, mais elle Ă©tait rĂ©solue Ă ne rien laisser paraĂtre de tout cela. A la place, elle Ă©coutait ce pauvre petit bout de chou qui nâavait rien demandĂ© Ă personne et qui pleurait de grosses larmes de crocodile, sĂ»rement parce quâil avait faim. Lise Ă©tait sidĂ©rĂ©e quâil ne fasse rien, elle se rua donc sur les sacs qui se trouvaient sur le sol, se mettant Ă fouiller dedans pour en sortir une boĂte de lait maternelle, ainsi que le biberon. Lise avait lâhabitude, il ne fallait pas oublier quâelle avait Ă moitiĂ© Ă©levĂ©e sa sĂ
âur depuis sa naissance. Elle mit donc de lâeau Ă chauffer pour quâelle soit tiĂšde, et mit le dosage de lait en pourdre indiquĂ© sur la boĂte. Elle referma le biberon avant de le secouer Ă©nergiquement, pour que le tout se mĂ©lange. Elle testa ensuite la tempĂ©rature du lait sur sa main, puis, constatant que le liquide nâĂ©tait pas trop chaud, se dirigea vers Aaron pour prendre le bĂ©bĂ©. Elle nâallait pas le laisser crever de faim aprĂšs tout ! Elle lui donna donc le biberon, avec de vrais gestes maternels, alors quâelle nâavait rien Ă voir avec ce rejeton. Lise se trouvait vraiment trop bonne ĂÂąmeâŠCa nâaurait tenu quâĂ elle, elle aurait fuit Ă toutes jambes et nâaurait plus jamais adressĂ© la parole Ă Aaron. AprĂšs tout, puisquâil Ă©tait papa, il nâavait plus besoin dâelle ? Oui, elle en Ă©tait Ă cette analyse lĂ , ne sachant plus ce quâelle devait penser au juste. Le bĂ©bĂ© mangeait de son cĂ
âur, serrant lâun de ses doigts entre sa petite main, comme si elle Ă©tait sa mĂšre. Pour un peu, Lise se serait laissĂ©e attendrirâŠMais il ne fallait Il est mignonâŠComme son pĂšre, je suppose. Jâallais pas le laisser mourir de faim ce bout de chou, mĂÂȘme si je suis en droit de penser que sa mĂšre est une grosse salope de pouffiasse ! Ă»Lise nâavait aucune envie dâĂ©pargner quelquâun, Ă commencer par la mĂšre du petit. AprĂšs tout, mĂÂȘme si elle ne connaissait pas lâhistoire, il nâĂ©tait pas dur de faire des conclusions. Lise ne voulait pas connaĂtre lâhistoire, en vĂ©ritĂ©âŠCa lui faisait dĂ©jĂ bien assez mal dâĂÂȘtre en train de nourrir un bĂ©bĂ© qui nâĂ©tait pas le sien, il ne manquerait plus quâelle soit au courant de sa conception ! Une fois quâil eut fini son biberon, elle se mit Ă le serrer contre elle, lui tapotant doucement le dos pour quâil fasse son rot. Il ne lui fallut pas plus dâune minute, preuve quâil Ă©tait rapide ce petit ! Elle continua Ă jouer les mĂšres poules en le berçant dans son petit couffin, attendant quâil sâendorme. A croire que Lise avait quelque chose dâapaisant, parce quâil sâendormit comme un loir en Ă peine quelques minutes. Mais elle nâavait pas envie de se rĂ©jouir de tout çaâŠPour lâinstant, elle posa dĂ©licatement le couffin sur la table, avant de se tourner vers Aaron, le regardant droit dans les yeux pour sâapprocher. Dire quâelle avait envie de lâembrasser, elle Ă©tait vraiment complĂštement folleâŠElle se mit Ă murmurer Ă la place, serrant ses poings pour tenter de contrĂÂŽler sa colĂšre Ă Visiblement tu es plus rapide en besogne avec dâautres plutĂÂŽt quâavec moi. Je ne veux pas entendre le fin mot de lâhistoire, câest ta vie visiblement, et pour cette fois, je nâen fais pas partie. Sâil se rĂ©veille, tu nâas quâĂ lui donner le second biberon que jâai prĂ©parĂ©. Bonne chance. Ă»Lise sâĂ©tait dĂ©jĂ Ă©lancĂ©e vers la porteâŠMais elle revint sur ses pas pour rĂ©cupĂ©rer son sac. Aaron ne la retiendrait probablement pas, sâil avait dĂ©cidĂ© de faire sa vie avec une autre. Du moins, câĂ©tait ce que Lise pensait, et toutes les preuves le lui laissait penser du reste. Mais Lise Ă©tait pĂÂąle, elle Ă©tait faible aprĂšs n'avoir rien mangĂ©, et pas vraiment en Ă©tat de reprendre la voiture. Tant pis, elle pourrait toujours pleurer Ă l'intĂ©rieur de celle-ci en attendant d'ĂÂȘtre en Ă©tat de conduire. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 116 Assis sur le canapĂ© du salon, Aaron agitait nerveusement sa jambe, coudes appuyĂ©s contre ses genoux et mains jointes contre sa bouche. Le regard sombre et les sourcils froncĂ©s, il observait chacun des gestes de Lise sans vraiment y prĂÂȘter attention en fait. Pour lâinstant, il nâĂ©tait pas en mesure de lui fournir la moindre explication dâune part parce quâil nâen avait pas et dâautre part, car il Ă©tait tout aussi paumĂ© quâelle semblait lâĂÂȘtre. Dans lâimmĂ©diat, toutes ses pensĂ©es convergeaient autour dâune seule et mĂÂȘme question se pouvait-il quâil soit bel et bien le pĂšre de cet enfant ? Bon dâun point de vue technique, oui bien entendu. Cependant, Rachel Ă©tait tout aussi volage quâil avait pu lâĂÂȘtre et par consĂ©quent, Aaron Ă©tait en droit de douter de la parole de la jeune femme. Cela dit, il y avait quelque chose dans le regard de cet enfant qui lui Ă©tait familier, un peu trop mĂÂȘme et dâailleurs, ce dĂ©tail nâavait pas Ă©chappĂ© Ă Lizzie. Que faire ?! Les gestes de Lise Ă©taient prĂ©cis, sĂ»rs et il Ă©manait dâelle une douceur incroyable Ă croire quâelle avait un instinct maternel surdĂ©veloppĂ©. Durant quelques secondes, Aaron se surprit mĂÂȘme Ă rĂÂȘver dâune famille avec elle mais Ă©tait-il seulement en droit dâespĂ©rer quoi que ce soit dĂ©sormais ?! Si Tyler Ă©tait effectivement son fils, il savait que les consĂ©quences seraient terribles et que jamais Lise nâaccepterait de lui pardonner. Ce nâest que lorsque la jeune femme fut sur le point de partir quâil dĂ©cida enfin de lui exposer les faits. Il ne voulait pas quâelle sâimagine que cet enfant Ă©tait le sien⊠bon, câĂ©tait peut-ĂÂȘtre le cas, mais il nâen avait pas la certitude. Aaron sâempressa de la rattraper, glissant subtilement entre la porte et celle quâil aimait, afin de sâassurer quelques secondes durant lesquelles il pourrait tenter un semblant dâexplication. Ă Attends Lise⊠je te promets que je suis tout aussi perdu que tu peux lâĂÂȘtre. Je connais pas ce gamin⊠je lâai jamais vu de ma vie !! Jâen avais mĂÂȘme encore jamais entendu parlĂ© ! Sa mĂšre qui avait totalement disparu de la circulation a dĂ©barquĂ© ce matin en me demandant de le garder et en me balançant Ă la tronche quâil Ă©tait mon fils. Je⊠jây comprends rien Lise. Cette fille je lâai pas vu depuis plus dâun an⊠il faut que tu me crois. Ă»A quoi bon ?! Tout collait Ă la perfection ! Rachel et lui sâĂ©taient frĂ©quentĂ©s il y a environ un an et demi, Tyler devait avoir environ six ou sept mois, alors pourquoi pas ! Sauf quâAaron avait toujours fait extrĂÂȘmement attention Ă ce que ce genre dâindicent ne se produise pas et quâil ne comprenait toujours pas pourquoi, sâil Ă©tait bel et bien son fils, Rachel ai attendu tout ce temps avant de lui en parler. Le jeune homme passa une main sur son front, cherchant Ă se remettre les idĂ©es en place, tout Ă©tant affreusement confus dans son esprit. Ă Sa mĂšre et moi avons eu une aventure il y a environ deux ans. Elle Ă©tait Ă©tudiante en mĂ©decine et on sâest rapidement rapprochĂ©s. Mais câĂ©tait rien de sĂ©rieux, simple histoire de sexe⊠il nous arrivait dâaller prendre un verre ensemble aprĂšs les cours puis ça se terminait toujours au lit. Mais jamais de sentiment, rien que du sexe. Puis au fil du temps, elle est tombĂ©e amoureuse de moi et jâai dĂ©cidĂ© quâon ne se verrait plus. Jâai toujours pris la fuite de cette maniĂšre, je veux pas quâon sâattache Ă moi Ă part⊠enfin quâimporte. Rachel et moi on a pris nos distances un certain temps puis le soir de lâanniversaire de Paul, jâai dĂ©connĂ©. On avait bu, jâĂ©tais plus dans mon Ă©tat normal et Rachel est revenue Ă la charge⊠câest la derniĂšre fois que je lâai vu. AprĂšs, elle a disparu et arrĂÂȘtĂ© les cours. Au dĂ©but, je pensais quâelle avait fait ça Ă cause de ses examens, elle les avait loupĂ© donc je ne me suis pas vraiment posĂ© de questions. Puis Ă dire vrai, jâavais pas vraiment envie dâen savoir davantage, ça ne mâintĂ©ressait pas, câĂ©tait quâune aventure, rien dâautre. Ă»Aaron savait que Lise nâaccepterait aucune excuse, pas mĂÂȘme celle du cĂ©libataire macho qui enchaĂnait les histoires dâun soir. Le jeune homme soupira doucement, dĂ©tournant le regard un instant en direction du bĂ©bĂ© qui Ă prĂ©sent, Ă©tait profondĂ©ment endormi. Il Ă©tait mignon comme tout mais Aaron refusait que cet enfant soit le sien, non, ça ne se pouvait pas, il ne voulait pas que ce soit possible. Ă Puis elle a dĂ©barquĂ© ce matin. Elle mâa demandĂ© de le garder et quand jâai refusĂ© elle mâa demandĂ© dâouvrir les yeux et dâassumer mes responsabilitĂ©s. Putain de merde Lise je te promets que jâĂ©tais pas au courant !! Ce gamin nâest peut-ĂÂȘtre mĂÂȘme pas le mien !! Rachel, câest une version de moi au fĂ©minin, comprends quâelle couche avec tout ce qui lui passe Ă portĂ©e de main, je vois pas pourquoi yâaurait un seul con dans lâhistoire ! Jâai toujours Ă©tĂ© hyper vigilent avec çaâŠil peut pas ĂÂȘtre mon fils !! Enfin techniquement oui, mais je sais quâil ne lâest pas ! Ă»Non, il nâen savait rien en fait, câest uniquement ce quâil voulait croire. Aaron Ă©tait visiblement paumĂ© et ne sâĂ©tait jamais senti aussi impuissant de toute sa vie. Il ne voulait pas que Tyler soit son fils, sâil lâĂ©tait, cela impliquait de perdre Lise dĂ©finitivement, de perdre son amour et tout ce quâils Ă©taient en train de construire ensemble. Il ne voulait pas ĂÂȘtre le pĂšre de cet enfant. Ă Je ferai des tests⊠je ferai⊠Ă»Il cessa de parler, totalement dĂ©sabusĂ© par cette situation qui Ă©tait en train de le rendre malade et cette fois-ci, câest sur ses yeux que sa main se plaqua. Aaron ne pleurait pas, non, il essayait juste de sâempĂÂȘcher de songer Ă ce qui allait se passer dĂ©sormais. Lizzie allait partir, il en Ă©tait Ă prĂ©sent certain. Ă Tâas raison de tâen aller⊠je suis vraiment quâun con et surtout, douĂ© pour tout foutre en lâair. Tu mĂ©rites pas ça. Si câest bien mon fils et bienâŠje prendrais mes responsabilitĂ©s en main et⊠je comprends tâas pas Ă payer le prix de mon inconscience et de ma connerie. Si tu veux tâen aller, vas-y, mais saches que jâai Ă©tĂ© honnĂÂȘte avec toi. Ă» InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 145 Lise nâeut pas le temps de partir, car une fois quâelle eut son sac en main, Aaron se mit entre la porte et elle, lâempĂÂȘchant pour ainsi dire de sâen aller. Le fait de lâĂ©couter raconter ce genre dâĂ©vĂšnement la dĂ©truisaitâŠOh, elle savait quâil avait enchaĂnĂ© les histoires dâune nuit Ă la mĂÂȘme vitesse quâelle pendant ces trois ans oĂÂč ils ne sâĂ©taient pas vus, peut-ĂÂȘtre mĂÂȘme plus vite quâelle, mais câĂ©tait une partie de son histoire quâelle ne voulait pas entendre. Lise ne pouvait pas supporter de lâimaginer ne serait-ce quâune seconde dans les bras dâune autre femmeâŠAlors elle Ă©tait en colĂšre, trĂšs en colĂšre. Sâil la laissait partir, elle aurait probablement un accident, Ă cause du choc mĂÂȘlĂ© Ă lâhypoglycĂ©mie dont elle Ă©tait la victime, nâayant rien mangĂ© depuis pratiquement douze heures. Mais si elle restait ici, cela induisait entendre tout ce quâil avait Ă lui dire, et ça, elle nâĂ©tait pas du tout prĂÂȘte Ă le faire. Pourtant, elle du endurer tout ça. Pas parce quâelle lâavait dĂ©cidĂ©, mais parce quâil lâobligeait. Doucement mais sĂ»rement, Lise ne pu retenir ses larmes, plaquant ses mains sur ses oreilles pour ne plus rien entendre. Diable ce que ça pouvait faire malâŠAprĂšs tout ce quâils avaient endurĂ© ensemble, aprĂšs sa tentative de suicide, son opĂ©ration, Lise aurait espĂ©rĂ© quâils soient un peu en paix. Mais il nâen Ă©tait rien, comme si quelque chose ou quelquâun Ă©tait toujours sur leur chemin Ă mettre Ă lâĂ©preuve le sentiment quâils ressentaient lâun pour lâautre. Ce nâĂ©tait pas ça qui allait faire en sorte que Lise cesse de lâaimer, bien au contraireâŠMais câĂ©tait lâapocalypse dans ses pensĂ©es. Lise avait peur, peur de le perdre au profit dâune fille avec qui il avait eut un bĂ©bĂ© ! Ca, câĂ©tait tellement difficile Ă accepter pour elleâŠPourquoi fallait-il toujours quâelle soit abandonnĂ©e par ceux quâelle aimait le plus ? Lise aurait voulu partir, mais elle Ă©tait pĂ©trifiĂ©e sur place. Incapable de faire un mouvement, incapable de mettre de lâordre dans ses idĂ©esâŠElle Ă©tait juste capable de pleurer, et rien dâautre. Lise tenta de lever la main, comme si elle allait le gifler pour essayer de calmer sa colĂšre, mais sa main retomba lourdement contre son corps. Incapable de le frapper, comme quoi. Lise qui avait toujours la gifle si facile, la voilĂ complĂštement rĂ©duite au silence Ă cause de ce foutu bĂ©bĂ© ! BientĂÂŽt, sa nausĂ©e la reprit, et ses courbatures furent lĂ©gĂšrement plus violentes. Lise Ă©tait pĂÂąle, on aurait dit quâelle allait sâĂ©crouler si elle faisait ne serait-ce quâun pas. Elle ne comptait pas faire un malaise ici, mais par contre, elle fut contrainte de retourner illico dans les toilettes pour plonger la tĂÂȘte dans la cuvette. Dieu quâelle dĂ©testait ĂÂȘtre dans un tel Ă©tat ! Surtout que la situation Ă©tait trĂšs mal choisie, et quâelle ne savait toujours pas quoi faire. Une partie dâelle savait pertinemment quâelle nâĂ©tait pas en Ă©tat de conduire, tandis quâune autre partie lui ordonnait de prendre le volant, que les sensations fortes empĂÂȘchent son esprit de se remĂ©morer cet horrible moment. Lorsquâelle ressortit des toilettes, Lise Ă©tait encore un peu plus pĂÂąle. Elle prit le couffin pour aller le placer dans la chambre dâAaron, nâayant aucune envie de continuer Ă murmurer. Puisquâelle ne pouvait pas partir tout de suite, et bien elle ne partirait pas. Elle rĂ©apparut aprĂšs avoir refermĂ© la porte de la chambre derriĂšre elle, le regard brillant et les pensĂ©es trĂšs troublĂ© Tu mâexcuseras, mais jâai besoin dâun verre. Ă»RĂ©flexe purement typique chez Lise, mais pour une fois, elle nâavait aucune envie dâĂÂȘtre raisonnable. Puisquâelle ne pouvait pas conduire, elle allait rester ici et se souler. CâĂ©tait peut-ĂÂȘtre la meilleure idĂ©e quâelle ait eu jusque lĂ , Ă son sens. Elle se dirigea donc vers le frigo, constatant avec bonheur quâil y avait lâair une bouteille de vodka. Comme elle nâavait pas mangĂ©, quelques shooters et elle serait incapable de tenir debout. Elle commença Ă lâouvrir, saisissant un shooter dans son placard, ayant de plus en plus de mal Ă contenir ses Et si jâĂ©tais pas venue, hein ? Tu mâaurais menti, tu mâaurais cachĂ© lâexistence de ce foutu mioche ? Mais quâest-ce que je peux ĂÂȘtre conne, franchement ! Finalement, jâaurais mieux fait de rester au fond de mon lit Ă soigner cette putain de grippe qui mâempĂÂȘche dâavaler quoi que ce soit, plutĂÂŽt que de venir me faire chier ici ! Et maintenant quoi hein ? La mĂšre va revenir, et si elle tâautorise Ă faire un test et que tu es le pĂšre ? Tu vas lâĂ©pouser aussi ? Putain, je peux pas lâavaler celle lĂ ! Ă»Lise Ă©tait complĂštement dĂ©sorientĂ©e, la colĂšre et la tristesse prĂÂŽnant sur tout le reste. Elle ne pu se rĂ©soudre Ă ne pas boire, tant pis si son foie Ă©tait effectivement neuf. Elle se servit un shooter, un seul, et le but cul sec. Pour lâinstant, elle referma la bouteille, lâalcool lui faisait dâors et dĂ©jĂ tourner la tĂÂȘte. DĂ©cidĂ©ment, elle Ă©tait encore dans un Ă©tat pathĂ©tique, sauf que cette fois ce nâĂ©tait pas sa faute, Ă©tant donnĂ© quâelle nâavait pas bu une goutte dâalcool depuis leur soirĂ©e au restaurant. Elle se mit Ă soupirer, peinant Ă atteindre un fauteuil sur lequel sâasseoir. Elle respirait vite, mais elle nâavait pas de fiĂšvre. Pourtant, elle croyait dur comme fer Ă une grippe, ça ne pouvait ĂÂȘtre que ça. Ou bien Ă©tait-ce la tristesse ?Ă Que tu aies Ă©tĂ© au courant ça ne change rien, ce bĂ©bĂ© existe et si tu es son pĂšre il va bien falloir que tâassumes ! Je crois quâil vaut mieux que je mâen aille avant que cette abrutie revienne, parce que je te jure que tu ne vas pas la reconnaĂtre si jamais je la croise ! Je vais appeler mon pĂšre, quâil vienne me chercher, si je prends le volant je vais me planter. Je sais pas ce qui mâen empĂÂȘche dâailleurs ! Finalement, tu auras pas mis longtemps Ă mâabandonner toi aussi ! Putain de vie de MERDE ! Ă»Lise ne criait pas, de peur sans doute de rĂ©veiller le bĂ©bĂ©, mais tout son corps tremblait Ă cause de la colĂšre. Elle plongea son visage entre ses mains, partant du principe que câĂ©tait sĂ»rement la meilleure chose Ă faire. Dâun cĂÂŽtĂ©, elle nâavait aucune envie dâappeler son pĂšre, pour sâentendre dire quâelle nâest quâune idiote inconscienteâŠMais dâun autre cĂÂŽtĂ©, malade ou pas, elle avait effectivement toute lâenvie du monde de refaire le portrait Ă lâautre conne qui venait la gueule enfarinĂ©e aprĂšs un an dâabsence ! Celle lĂ , câĂ©tait vraiment le pompon, plus que Lise ne pouvait Je voulais pas savoir ce qui sâĂ©tait passĂ© entre vous, ça me regarde pas ! Rien que te savoir dans les bras de cetteâŠFille ! Ahh je vais lâĂ©trangler ! Le pire, câest que tu te fais Ă lâidĂ©e que je pourrais partir. Tu es si peu combattif que ça, Aaron ?! Putain, si câĂ©tait moi qui Ă©tait enceinte, tu fuirais aussi ?! Tu pouvais toujours me reprocher dâĂÂȘtre Ă©goĂÂŻste et fuyante, câest exactement ce que tu es aujourdâhui ! Quand je pense que tâas passĂ© le plus clair de ton temps Ă parler de cette putain de voiture ce weekend, alors quâĂ lâautre tu lui as fais un gosse ! Yâa pas un problĂšme quelque part non ?! Putain jâai encore la gerbe⊠Ă»Retour case dĂ©part, Ă savoir aux toilettes. Lise nâavait quâune envie, sâenfoncer dans le trou et ne plus jamais en ressortir, quitte Ă sentir les Ă©gouts pour le restant de sa vie. Lorsquâelle rĂ©apparut, elle se dirigea vers la bouteille de vodka. Tant pisâŠUn deuxiĂšme shooter ne lui ferait pas de mal avant dâappeler son pĂšre. Elle but le second verre cul sec, avant de saisir son cellulaire dans son sac. Lise nâaurait jamais imaginer que composer le numĂ©ro de son pĂšre serait aussi difficile que les douze travaux de ce bon HerculeâŠEt Aaron Ă©tait dĂ©cidĂ© Ă se complaire dans ses problĂšmes, pour sĂ»r, il ne lâempĂÂȘcherait pas cette fois. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 220 Aaron fixa la bouteille de vodka quâelle venait de sortir du frigo et soupira doucement. Il ne voulait pas quâelle replonge Ă cause de ses conneries Ă lui, dâautant que sur ce coup lĂ , il nâavait vraiment rien anticipĂ©. Peut-ĂÂȘtre quâau final, un verre ne pourrait pas lui faire de mal Ă lui non plus⊠Non surtout pas !! Il fallait quâil ai les idĂ©es claires afin de comprendre les Ă©vĂšnements et surtout, dâĂ©viter dâempirer la situation comme il avait lâhabitude de le faire ces derniers temps. Ă ArrĂÂȘte de dire des conneries !! Tu voudrais que je fasse quoi ? Que je prenne la fuite et que je ferme les yeux peut-ĂÂȘtre ? DĂ©solĂ© mais câest quelque chose que je ne peux pas faire. Sâil sâavĂšre que ce gamin et bel et bien mon fils, jâassumerais entiĂšrement mes responsabilitĂ©s. Faut que je te le dise comment ? Yâa rien eu entre sa mĂšre et moi ! Ă»Sentimentalement parlant bien entendu. La derniĂšre remarque de Lise lâavait vraiment piquĂ© au vif, il la savait dĂ©sorientĂ©e et dĂ©stabilisĂ©e autant quâil pouvait lâĂÂȘtre mais ce nâĂ©tait pas une raison pour lâattaquer de la sorte. Tandis quâil marchait de long en large dans le salon, il rĂ©alisa ce que Lise venait de dire. La grippe ? Pourquoi parlait-elle de grippe ?! Elle serait bien la seule Ă lâattraper en cette saison puis les symptĂÂŽmes de la grippe Ă©taient discriminables entre mille, Lizzie ne prĂ©sentait rien de tout ça. Toutefois, les pensĂ©es mĂ©dicales lui Ă©chappĂšrent bien vite lorsque Lise parla dâappeler son pĂšre et surtout, du fait quâil ai pu lâabandonner. Ă Bon sang mais tu vas arrĂÂȘter de dire des choses aussi insensĂ©es ?! Je tâai pas abandonnĂ© et jâai jamais eu lâintention de le faire !! Es-tu aveugle Ă ce point ?! Tu vois pas que je suis dans la merde, que je suis complĂštement perdu, que je me retrouve avec un gamin sur les bras et que je ne sais pas quoi faire ?! Alors ouais putain de vie de merde comme tu dis !! Sauf que lĂ , tâes en train de me reprocher des choses qui nâont pas le moindre sens !! Puis merde, je vois pas pourquoi on essaie de discuter, on en est visiblement plus capables ! Ă»Se faisait-il vraiment Ă lâidĂ©e de pouvoir la perdre ? Bien sur que non !! Jamais il ne pourrait lâaccepter en revanche, Lise ne semblait pas vraiment disposĂ©e Ă rester, que pouvait-il faire ? La sĂ©questrer ? Il Ă©tait en mesure de comprendre que la nouvelle ne soit pas facile Ă digĂ©rer pour elle non plus, aussi, si elle voulait partir, elle Ă©tait libre de le faire voila tout !! Aaron ne pensait pas pour autant que cela puisse vouloir dire quâil puisse se faire Ă lâidĂ©e de la perdre !! Voila donc pourquoi, toilettes ou non, il la suivi tout en continuant son argumentation sur un ton relativement Ă©levĂ© et peu importe si le bĂ©bĂ© Ă©tait ou non en train de dormir, câĂ©tait bien le dernier de ses soucis en lâoccurrence. Naturellement, sous le coup de la colĂšre, il ne mesura pas lâampleur de ses paroles, aussi lorsquâelle lui posa la question fatidique pour savoir sâil serait ou non restĂ© si elle avait Ă©tĂ© enceinte, la rĂ©ponse se fit En lâoccurrence câest pas moi qui suis parti en apprenant quâon allait avoir un bĂ©bĂ©⊠tâas pas de leçon Ă me donner de ce cĂÂŽtĂ©-lĂ . Ă»Peut-ĂÂȘtre que dans le fond, il lui en voulait toujours de lui avoir cachĂ© cette grossesse. A vrai dire, il ne savait plus vraiment quoi penser, ses idĂ©es Ă©taient confuses, il Ă©tait terriblement angoissĂ© dâune part Ă lâidĂ©e que Tyler soit son fils mais aussi Ă lâidĂ©e que Lise sâen aille, quâelle le quitte. Ă Et putain, bien sur que non je ne me fais pas Ă lâidĂ©e que tu puisses partir !! Tâas pas le droit de me dire des choses pareilles Lise !! Tâimagine mĂÂȘme pas ce que jâai vĂ©cu durant ton absence ni mĂÂȘme Ă quel point ça mâa fait souffrir de te perdre !! Je suis terrorisĂ© Ă lâidĂ©e que tu puisses me quitter, Ă lâidĂ©e que cette histoire puisse tout foutre en lâair entre nous !! Je dis juste que si ce gosse est bien mon gamin, tâes pas obligĂ©e dâen payer les frais !! On dirait que tu te complais Ă lâidĂ©e de me faire passer pour la derniĂšre des pourritures alors que jâessaie simplement de me sortir de cette situation de merde dans laquelle je suis embourbĂ© jusquâau cou !! Ă»Bon tant quâil y Ă©tait, autant Ă©voquer le reste puisquâelle voulait impĂ©rativement remettre sur le tapis cette histoire de voiture dont il avait parlĂ© tout le week-end. " Câest quoi ton problĂšme avec cette voiture ?! Tu mâas fait un putain de cadeau de fou, tâas rĂ©alisĂ© mon rĂÂȘve de gosse en mâoffrant cette bagnole, je la conduis pour la premiĂšre fois, tu voudrais que je rĂ©agisse comment ?! CâĂ©tait juste Ă©clatant pour moi ! Excuse moi de ne pas ĂÂȘtre Ă cent pour cent attentif Ă tout ce que tu me dis !! Puis merde !! AprĂšs tout ce quâon a vĂ©cu ces derniĂšres semaines, jâestime que jâavais le droit de prendre un peu du bon temps moi aussi !! Et tâas pas de dire que je lui ai fait un gosse⊠dĂ©jĂ on en sait rien et mĂÂȘme si câĂ©tait le cas, Rachel est bien la derniĂšre personne au monde avec qui je voudrais des gamins !! Je comprends que tu sois en colĂšre contre moi mais putain ouvres les yeux !! Si yâa bien un moment dans ma putain de vie oĂÂč jâai besoin de toi, câest maintenant !! Câest ça, appelle ton pĂšre, descends toi une bouteille de vodka, flingue ton foie et on sera revenu Ă la case dĂ©part comme ça ! Lise⊠jâai besoin de toi⊠Jâai la trouille tu comprends ? "Son ton sur cette derniĂšre phrase avait radicalement changĂ©, sans doute parce quâeffectivement, Aaron Ă©tait mort de peur. CâĂ©tait bien la premiĂšre fois de sa vie quâil Ă©prouvait un tel sentiment, il avait lâimpression dâĂÂȘtre impuissant et que la situation lui Ă©chappait totalement. Il ne pouvait rien faire de plus quâespĂ©rer que ce gamin, aussi mignon soit-il, ne soit pas le sien. Pour rien au monde il ne souhaitait perdre Lise et pourtant, câest exactement ce qui Ă©tait en train de se produire. Sâapprochant de la bouteille de vodka, il lâempoignant avec virulence, non pas pour en boire une gorgĂ©e, mais surtout pour que Lise arrĂÂȘte dây toucher. InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 311 Lise fut Ă©bahie du flot de paroles qui sâĂ©chappĂšrent de la bouche dâAaronâŠMais celles qui la heurtĂšrent le plus, ce fut de toute Ă©vidence ce qui avait un rapport avec son avortement. Il lâavait dictĂ©e avec une telle colĂšre froide que le sang de la demoiselle se serait presque glacĂ© sur place. Elle avait peur de le perdre, peur de voir Ă quel point il lui en voulait encoreâŠFondamentalement ils Ă©taient loin dâincarner lâimage du couple parfait, puisque Aaron nâĂ©tait pas capable de lui pardonner des choses qui appartenaient, selon ses dires, au passĂ©. Lise avait aimĂ© en parler, mais avait acceptĂ© le fait dâoublier, tout simplement. Le fait quâil lui balance ça dans les gencives lâanesthĂ©sia soudainement, tandis quâelle sortait encore une fois des toilettes, prĂÂȘte Ă appeler son pĂšre. Jusquâau moment oĂÂč elle vit Aaron se saisir de la bouteille de vodka, espĂ©rant quâelle allait arrĂÂȘter dâen boire. Mais pour lâinstant, ce qui occupait toujours son esprit, câĂ©tait la phrase quâil avait dite alors quâelle avait la tĂÂȘte dans la cuvette. Ca, elle ne parvenait tout bonnement pas Ă le digĂ©rerâŠTout comme lui, dâaprĂšs ce quâelle avait pu comprendre. Lise laissa donc son portable sur la table, saisissant Aaron violemment par le poignet pour finir par plaquer ses poignets contre le canapĂ©. Elle Ă©tait trĂšs en colĂšre...Mais les mots lui manquaient. Cela dit, ils Ă©taient en train de se monter lâun contre lâautre, et Lise ne voyait pas lâintĂ©rĂÂȘt. Alors oui, si jamais ce foutu bĂ©bĂ© Ă©tait son fils, elle nâarriverait jamais Ă lâaccepter. Elle serait probablement dĂ©truite par cette nouvelle, mais elle disparaĂtrait de sa vie uniquement Ă sa demande, câĂ©tait chose certaine. Seulement, elle ne doutait pas que cette fille avait qui il avait couchĂ© et qui clamait ĂÂȘtre la mĂšre de son enfant cherche Ă tout prix Ă rayer Lise de la vie dâAaron, elle en mettrait facilement sa main Ă couper. Mais maintenant quâelle le maintenant par les poignets, quâelle le regardait dans les yeux pour la premiĂšre fois depuis plusieurs minutes, elle Ă©tait prĂÂȘte Ă sâeffondrer. Elle trouvait tout bonnement monstrueux ce quâil venait de direâŠMĂÂȘme si elle Ă©tait grandement en tort dans lâaffaire, le fait de lui rappeler nâĂ©tait pas forcĂ©ment Câest monstrueux ce que tu viens de direâŠAi-je rĂÂȘvĂ© ou as-tu dit que lâon faisait table rase du passĂ© ? Et maintenant, tu viens me balancer Ă la gueule que je ne tâai rien dit au sujet de mon avortement ?! Tu te fous de moi, Aaron ?! Jâai fais une grossiĂšre erreur, mais jâai essayĂ© de tout te dire et tu mâas rĂ©torquĂ© que le passĂ© appartenait au passĂ©, et quâil fallait avancer. Ah bah ouais, on a vachement avancĂ© ! Je te balance pas de vieux dossiers Ă la gueule moi ! Jâanalyse la situation, pas de la meilleure maniĂšre câest vrai, mais toi tu me balances la pire erreur de ma vie Ă la gueule ! Tu penses sans doute que çâa Ă©tĂ© une partie de plaisir, ce putain de curetage ? Jâai pas le droit de mâen plaindre, mais puisque tu remets ça sur le tapis, la douleur a Ă©tĂ© horrible ! Aussi bien celle de ton absence dont jâĂ©tais la seule cause que lâintervention elle-mĂÂȘme ! Alors la FERME alors que tu ne sais rien de cet instant lĂ ! Ă»Lise avait lĂÂąchĂ© son emprise, se laissa retomber sur le mĂÂȘme fauteuil que tout Ă lâheure. Elle Ă©tait encore au point de dĂ©part, dĂ©cidĂ©mentâŠIl avait besoin dâelle, autant quâelle avait besoin de lui, mais la colĂšre les dominait lâun comme lâautre. Encore un peu et Lise retournerait se cacher aux toilettes, pour la troisiĂšme fois depuis son arrivĂ©e. Son regard Ă©tait pointĂ© vers le bas, elle semblait rĂ©flĂ©chir mais ce nâĂ©tait pas le cas. Elle nâespĂ©rait quâune chose, quâil dit quoi que ce soit qui pourrait lui effacer ce quâil venait de dire. Pour le coup, elle nâavait plus envie de lui faire le moindre reproche, de peur de se prendre une autre remarque sur le passĂ© en pleine figure. CâĂ©tait lĂÂąche, mais il avait bien rĂ©ussi Ă lui couper le siffletâŠPuisquâelle ne pouvait pas conduire et quâelle nâĂ©tait pas en Ă©tat dâappeler son pĂšre Ă lâaide, elle restait lĂ , comme inerte, le visage toujours aussi pĂÂąle que la neige. Elle ne savait pas combien de temps elle tiendrait Ă ce rythme, mais elle tiendrait. Elle se leva donc pour aller ranger son cellulaire dans son sac, plaçant de la mĂÂȘme occasion le shooter quâelle avait utilisĂ© dans lâĂ©vier. Tout ça sans un motâŠJuste avant de retourner illico aux toilettes. Cette fois, elle y resta un certain tempsâŠQuinze bonnes minutes au moins, dâune part pour vomir certes, mais pour se plonger la tĂÂȘte sous lâeau, histoire de se remettre les idĂ©es en place. Elle prit le temps de sâessuyer, et lorsquâelle ressortit, la sentence fut sans appel Ă TrĂšs bien, je reste. Tu as besoin de moi alors je resteâŠMais je nâoublie pas ce que tu viens de dire. Ah, elle est loin lâimage du couple parfait, si le passĂ© te rappelle toujours Ă lâordre. Bah, je ne vais pas me plaindre. Je vais attendre que sa putain de mĂšre revienne, puis je reprendrais la voiture si jâen suis capable. Aucune envie de subir les foudres de mon pĂšre en plus de tout le reste. Faut que je rentre soigner cette grippe aprĂšs. Ă»Juste Ă ce moment lĂ , le bĂ©bĂ© pleurait Ă nouveau. Il Ă©tait rĂ©glĂ© comme une horloge, celui lĂ ! Lise saisit le second biberon quâelle avait posĂ© sur la table pour mieux aller chercher le petit Tyler ensuite. Elle lui donna le biberon avec douceur, une douceur presque maternelle bien que ce bĂ©bĂ© ne soit nullement le sien. Comme la fois prĂ©cĂ©dente, elle lui fit faire son rot, et en profita pour lui changer la couche, le nettoyant avec douceur avant de lui en mettre une propre. Quand tout ceci fut fait, elle le recoucha doucement, le berçant en chantonnant la premiĂšre chanson qui lui vint Ă lâesprit Au clair de la lune. Bateau comme chanson, mais ĂÂŽ combien efficace ! Il sâendormit en Ă peine cinq minutes, et Lise pu rĂ©apparaĂtre dans le salon, se rasseyant toujours sur le mĂÂȘme fauteuil. Ă Pour info, je nâai pas de problĂšme avec la voiture. Tu en as juste parlĂ© tout le weekend, câest tout. Mais bon, oublie, je suppose que câĂ©tait normal. Effectivement, jâai pas de leçons Ă te donner, je vais juste te donner les rĂ©flexes que tu devras avoir, je peux rien faire de plus. Jâai Ă©levĂ© Kathryn avec Sam, je sais trĂšs bien ce quâil faut faire. Alors monsieur butĂ© numĂ©ro un, tâauras quâĂ suivre Ă la lettre ce que je vais tâĂ©crire. Oh, et nâessaye mĂÂȘme pas de mâempĂÂȘcher de lui dĂ©foncer la tronche Ă celle lĂ . Avant de partir, je peux tâassurer que je vais faire en sorte quâelle se souvienne de moi ! Quand je pense que je m'occupe d'un gamin qui est mĂÂȘme pas le mien...Putain Lise, tu te ramollis ma pauvre, c'est pathĂ©tique. Ă»Lise se leva, un peu tremblante encore, avant de sortir une feuille de son sac et de se mettre Ă rĂ©diger tout ce quâelle avait acquis dâexpĂ©rience. Il pourrait toujours brĂ»ler la feuille, elle sâen foutaitâŠElle nâavait plus la capacitĂ© de se mettre en colĂšre aprĂšs tout ça. Au contraire, ses larmes se remirent Ă couler tandis quâelle les essuyait au fur et Ă mesure, dâun geste rageur. Ce nâĂ©tait pas le moment de craquer, non vraiment pas. Il fallait quâelle ait toute sa force pour mettre son poing dans la gueule de cette saloperie dĂšs quâelle passerait le pas de la porte. Elle ne doutait pas quâAaron allait lâen empĂÂȘcher, mais il ne pourrait pas lâempĂÂȘcher longtemps. Lise avait de la ressource et de lâexpĂ©rience en la matiĂšre ! InvitĂ© Empire State of MindInvitĂ© n="shâil faisait. Cela e te balance qpait t;Ă©tait le cas,tĂ©s7;Ă© poing ad mbooir;"> Empire Strrsati ichiers/2ijivant de partfallait bien qoot pas en Ă©tsttps//2fenter>e vatoutetcsME ale la grippe. Elle odisienne' rtittar"ers/2> 8217ola nei'it libr- 1414Sujet Re Comme un air de dĂ©ja vu... {PV Lise} Ven 7 Mai - 1414 Effectivement, câĂ©tait monstrueux et dâailleurs, Aaron avait parfaitement conscience du poids de ses mots et de lâeffet quâils auraient sur Lizzie. Il savait quâil allait la piquer au vif et câest sans doute pour cette raison quâil avait remis sur le tapis cet Ă©pineux sujet. CâĂ©tait peut-ĂÂȘtre facile de ressortir les vieux dossiers du passĂ©, cependant, il nâen restait pas moins quâil nâapprĂ©ciait guĂšre la façon dont elle avait mis en doute sa rĂ©action dans lâhypothĂšse oĂÂč elle serait enceinte. Il ne serait jamais parti, câĂ©tait lâĂ©vidence mĂÂȘme Ă ses yeux et Ă dire vrai, il Ă©tait particuliĂšrement peinĂ© que Lise ne sâen rende pas compte. Puis il faut dire que vu les circonstances, le jeune homme nâĂ©tait plus vraiment dans son Ă©tat normal, ses pensĂ©es avaient du mal Ă se faire nettes dans son esprit, il avait lâimpression dâĂÂȘtre au beau milieu dâun cauchemar et nâosait mĂÂȘme pas imaginer ce qui pourrait se passer dans lâĂ©ventualitĂ© oĂÂč Tyler serait bel et bien son enfant. Il savait quâil nây aurait rien de tel pour foutre en lâair leur couple, un peu comme sâil avait pu prĂ©mĂ©ditĂ© dâune part que Rachel tomberait enceinte et dâautre part, que Lise ferait de nouveau partie de sa vie. Ă Non mais tu tâes entendu ?! Ca tâĂ©tonne que je ressorte les vieux dossiers du passĂ© vu les circonstances ? Tu te demandes quelle aurait Ă©tĂ© ma rĂ©action alors que tu sais trĂšs bien ce que jâaurais fait et la maniĂšre dont jâaurais rĂ©agi ! Pourtant, tu persistes en disant que jâaurais pris la fuite et tu voudrais que je reste les bras croisĂ©s ?! DĂ©solĂ© mais si tâas fait des conneries par le passĂ©, tâes la seule et unique responsable ! Tu peux pas me reprocher dâavoir Ă©tĂ© absent, ta foutue solitude, tu lâas bien cherchĂ© Ă ce moment lĂ ! Jâen ai marre de faire comme si tout ça ne mâatteignait pas car câest faux ! Tâas foutu en lâair ce quâon avait, tâas foutu en lâair nos fiançailles et tâas choisi dâavorter de MON enfant alors les leçons de vie, tu te les gardes. Ă»Aaron regretta aussitĂÂŽt mais il avait toujours eu une maniĂšre extrĂÂȘmement stupide de rĂ©pondre aux attaques on le blessait, il blessait en retour en tĂÂąchant de faire bien plus de mal quâon ne lui en avait fait. Lise Ă©tait pourtant la derniĂšre personne au monde quâil souhaitait rayer de sa vie, il lâaimait plus que tout et bon sang, ce quâil pouvait se sentir nul de lui faire ce genre de reproches, pourtant, il fallait bien que ça sorte Ă un moment donnĂ©. CâĂ©tait le seul moyen quâil avait trouvĂ© de lâatteindre directement, car il savait pertinemment que cela marcherait. Pitoyable. Absolument pitoyable. Aaron prĂ©fĂ©ra laisser tomber la conversation pour lâinstant, inutile de rĂ©veiller Tyler qui venait de sâendormir. CâĂ©tait trop facile dâattaquer Lise sur ce sujet mais Aaron nâavait pas rĂ©flĂ©chi ni Ă ce quâil disait, ni Ă ce quâil faisait. Cela dit, ça ne lâempĂÂȘcha pas de remarquer les incessants allers-retours de Lise aux toilettes et inutile de dire quâil avait la certitude quâil ne sâagissait pas de la grippe. Elle avait sans doute mangĂ© quelque chose qui lui Ă©tait restĂ© sur lâestomac, rien de plus. AppuyĂ© contre la table du salon, il ne tarda pas Ă voir Lise refaire son apparition, affirmant quâelle allait rester et aussitĂÂŽt, il sentit une vague de soulagement lâenvahir. Il avait envie de sâexcuser, de lui dire quâil ne pensait pas un traĂtre mot de ce quâil venait tout juste de lui jeter Ă la figure mais câĂ©tait trop tard. Le mal Ă©tait dĂ©jĂ fait et sâil voulait se faire pardonner, câĂ©tait loin dâĂÂȘtre gagnĂ©. Quand le bĂ©bĂ© se remit Ă pleurer, il sâapprĂÂȘta Ă aller dans la chambre mais Lise le devança, ce qui, Ă dire vrai, le soulagea bien plus quâil ne lâaurait imaginĂ©. Aaron ne sâĂ©tait encore jamais occupĂ© dâun bĂ©bĂ© de toute sa vie, il ne savait pas comment sây prendre et Ă dire vrai, ça lâeffrayait un peu. De lĂ oĂÂč il se trouvait, il lui Ă©tait possible dâentendre Lise calmer le bĂ©bĂ©, lui parler, lui fredonner une chanson⊠elle ferait une mĂšre fabuleuse, il nây avait aucun doute. La pensĂ©e quâils pourraient avoir dĂ©jĂ un enfant Ă lâheure actuelle lui traversa de nouveau lâesprit, jusquâau moment oĂÂč il se trouva ridicule dâavoir pu remettre ça sur le tapis. A croire quâil nâavait rien trouvĂ© dâautre Ă dire Ă ce moment lĂ et quâil ferait bien de respecter un peu le proverbe qui dit quâil vaut mieux tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler. Peu Ă peu, les pleurs de Tyler diminuĂšrent jusquâau moment oĂÂč Lise fut de nouveau Ă ses cĂÂŽtĂ©s. Se calmant Ă son tour, Aaron secoua lĂ©gĂšrement la tĂÂȘte face aux reproches de Lise et comprnt conscience dut en trases conneries Ă 8217;excuser, de lui dire quferait8217ofois depi, cbarien faire dee cela quÌ”n> Empire State of MindInvitĂ© c son poer-top1vetax-widthte onscdiv">que çâpn, puisque genrdes grĂ©sentait rir-proa l& class="spnter" /> grĂ©s d&onscdait lui eff/>InvitĂr.821 la;exheightass="e n&son me moudrais df4SifuÌ”r3lencee p1g="0" cellpaddinagement l& pan>8217ola nei'it libr- 1414="lapei821c cette vu vifuÌ”ttion m/e om/fic7;u8217;pacing="0" cellyn avec Sosent sur plus qer-po, etâur2178s .applepas le caoe que nthityt di lcenterbsentle="mapettesste. 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Sommaire Choisir le bon moment pour faire un bĂ©bĂ© la date d'ovulationCombien d'essais faut-il pour tomber enceinte ?Comment gĂ©rer l'attente ?Faut-il s'inquiĂ©ter quand ça ne fonctionne pas ?Lorsque lâon souhaite avoir un bĂ©bĂ©, il est naturel dâespĂ©rer que la grossesse arrive au plus vite. Pour optimiser ses chances de tomber enceinte rapidement, il est important de calculer sa date dâovulation afin de connaĂźtre le moment propice Ă la le bon moment pour faire un bĂ©bĂ© la date d'ovulationPour faire un bĂ©bĂ©, il faut quâil y ait fĂ©condation. Et pour quâil y ait fĂ©condation, il faut dâun cĂŽtĂ© un ovocyte, de lâautre un spermatozoĂŻde. Or cela nâarrive que quelques jours par cycle. Pour maximiser ses chances de grossesse, il est donc important de dĂ©tecter cette fenĂȘtre de fertilitĂ© », moment propice Ă la cela, il est indispensable calculer sa date dâovulation. Sur des cycles rĂ©guliers, elle a lieu au 14Ăšme jour du cycle, mais certaines femmes ont des cycles plus courts, dâautres plus longs, voire des cycles irrĂ©guliers. Difficile alors de savoir quand survient lâovulation. On peut alors recourir Ă diffĂ©rentes mĂ©thodes pour connaĂźtre sa date dâovulation la courbe de tempĂ©rature, lâobservation de la glaire cervicale et les tests dâovulation â ceux-ci Ă©tant la mĂ©thode la plus fois la date dâovulation connue, il est possible de dĂ©terminer sa fenĂȘtre de fertilitĂ© qui prend en compte dâune part la durĂ©e de vie des spermatozoĂŻde, dâautre part celle de lâovocyte fĂ©condĂ©. A savoir une fois libĂ©rĂ© au moment de lâovulation, lâovocyte nâest fĂ©condable que 12 Ă 24 heures ;les spermatozoĂŻdes peuvent quant Ă eux rester fĂ©condants dans les voies gĂ©nitales fĂ©minines durant 3 Ă 5 spĂ©cialistes recommandent dâavoir des rapports au moins tous les deux jours autour de lâovulation, y compris avant. Sachant toutefois que ce bon timing ne garantit pas Ă 100% la survenue dâune d'essais faut-il pour tomber enceinte ?Il est impossible de rĂ©pondre Ă cette question tant la fertilitĂ© dĂ©pend de nombreux paramĂštres la qualitĂ© de lâovulation, de la muqueuse utĂ©rine, de la glaire cervicale, lâĂ©tat des trompes, la qualitĂ© des spermatozoĂŻdes. Or de nombreux facteurs peuvent influer sur ces diffĂ©rents paramĂštres lâĂąge, lâalimentation, le stress, le tabagisme, la consommation dâalcool, le surpoids ou la maigreur, des sĂ©quelles opĂ©ratoires, peut cependant donner, Ă titre purement indicatif, des moyennes. Ainsi selon les derniers chiffres de lâINED 1, sur 100 couples de fertilitĂ© moyenne dĂ©sirant un enfant, 25% seulement obtiendront une grossesse dĂšs le premier mois. Au bout de 12 mois, 97% y seront parvenus. En moyenne, les couples mettent 7 mois pour obtenir une donnĂ©e importante Ă prendre en compte est la frĂ©quence des rapports sexuels plus ils sont nombreux, plus les chances de concevoir augmentent. Ainsi sur une pĂ©riode d'une annĂ©e, il a Ă©tĂ© calculĂ© que en faisant l'amour une fois par semaine, les chances de tomber enceinte sont de 17% ;deux fois par semaine, elles sont de 32 % ;trois fois par semaine 46 % ;plus de quatre fois par semaine 83 %. 2Ces chiffres sont cependant Ă moduler en fonction dâun facteur clef de la fertilitĂ© lâĂąge de la femme, car la fertilitĂ© fĂ©minine diminue fortement aprĂšs 35 ans. Ainsi, la probabilitĂ© dâavoir un enfant est de 25% par cycle Ă 25 ans ;12% par cycle Ă 35 ans ;6% par cycle Ă 40 ans ;presque nulle au-delĂ de 45 ans 3.Lorsquâun couple se lance dans les essais bĂ©bĂ©s », la survenue des rĂšgles peut sonner, chaque mois, comme un petit Ă©chec. Il faut cependant garder Ă lâesprit que mĂȘme en programmant au moment de lâovulation ses rapports sexuels, les chances de grossesse ne sont pas de 100% Ă chaque cycle, sans que cela ne soit le signe dâun problĂšme de les spĂ©cialistes conseillent de ne pas trop y penser », mĂȘme si cela est difficile lorsque le dĂ©sir dâenfant se fait de plus en plus s'inquiĂ©ter quand ça ne fonctionne pas ?Les mĂ©decins parlent dâinfertilitĂ© lorsque, en lâabsence de contraception et avec des rapports rĂ©guliers au moins 2 Ă 3 par semaine, un couple ne rĂ©ussit pas Ă concevoir un enfant au bout de 12 Ă 18 mois si la femme est ĂągĂ©e de moins de 35-36 ans. AprĂšs 37-38 ans, il est conseillĂ© dâĂ©tablir un premier bilan aprĂšs un dĂ©lai dâattente de 6 Ă 9 mois, car la fertilitĂ© dĂ©croit rapidement Ă cet Ăąge, et avec elle lâefficacitĂ© des techniques dâ Des lecteurs ont trouvĂ© cet article utile Et vous ?Cet article vous-a-t-il Ă©tĂ© utile ?Ă lire aussi
Forum / BĂ©bĂ©s Votre navigateur ne peut pas afficher ce tag vidĂ©o. Tes cycles sont rĂ©guliers? 1 - J'aime Ca dĂ©pend de la durĂ©e de tes cycles et si ceux ci sont rĂ©guliers. J'aime En rĂ©ponse Ă Anonyme Merci !Oui mes cycles sont rĂ©guliers , ils durent 28 jours , merci J'aime Non je ne prend pas la pillule , aucune contraception . J'aime En thĂ©orie non puisque ce n'est pas la pĂ©riode oĂč on est fertile, mais le corps humain n'Ă©tant pas une machine, ça peut arriver d'ovuler prĂ©cocĂ©ment par exemple... Donc oui c'est possible. J'aime Pas besoin de tergiverser oui tu peux tomber enceinte J'aime En rĂ©ponse Ă Anonyme Merci !oui bien sĂ»r car notre corps n'est pas une machineil y a la thĂ©orie et il y a tout le reste double ovulation notammentme croyant protĂ©gĂ©e, j'ai couchĂ© sans protection le 2iĂšme jour de mes rĂšgles et je suis tombĂ©e enceinte J'aime Vous ne trouvez pas votre rĂ©ponse ? En rĂ©ponse Ă Anonyme Non je ne prend pas la pillule , aucune contraception .Et donc? Tu souhaites ĂȘtre enceinte ou non? J'aime En rĂ©ponse Ă titesobiboun Et donc? Tu souhaites ĂȘtre enceinte ou non?Non je ne souhaite pas ĂȘtre enceinte et je vous remercies pour vos explications . J'aime En rĂ©ponse Ă Anonyme Non je ne souhaite pas ĂȘtre enceinte et je vous remercies pour vos explications .Et donc, sans contraception aucune, il reste la capote non ? Donc pas de risques en toute logique. J'aime En rĂ©ponse Ă mellezebulon Et donc, sans contraception aucune, il reste la capote non ? Donc pas de risques en toute bien .... non . J'Ă©spĂšre ne pas ĂȘtre moquĂ©e mais je vais m'expliquer ... mon mari n'arrive pas Ă avoir d'erection avec un preservatif , pourtant il b'a jamais eu de soucis autrement . Je ne peux plus prendre d'hormone et j'ai donc fait le necessaire poir avoir un sterilet cuivre .... Sauf que manque de bol autre problĂšme et la pose ne s'effctuera pas avant encore 2 mois . Rajoutez Ă cela que ça fait dĂ©jĂ 4 mois que je n'ai plus de rapport par peur d'ĂȘtre enceinte , ça pĂšse sur notre couple .... J'aime En rĂ©ponse Ă Anonyme Et bien .... non . J'Ă©spĂšre ne pas ĂȘtre moquĂ©e mais je vais m'expliquer ... mon mari n'arrive pas Ă avoir d'erection avec un preservatif , pourtant il b'a jamais eu de soucis autrement . Je ne peux plus prendre d'hormone et j'ai donc fait le necessaire poir avoir un sterilet cuivre .... Sauf que manque de bol autre problĂšme et la pose ne s'effctuera pas avant encore 2 mois . Rajoutez Ă cela que ça fait dĂ©jĂ 4 mois que je n'ai plus de rapport par peur d'ĂȘtre enceinte , ça pĂšse sur notre couple ....Ah oui quand mĂȘme... Enfin le prĂ©servatif se pose sur le sexe dĂ©jĂ en Ă©rection, le fait d'en mettre un lui fait perdre son Ă©rection? Si une grossesse n'est pas envisageable, il reste la pilule du lendemain, mais forcĂ©ment ce sont des hormones... J'aime En rĂ©ponse Ă titesobiboun Ah oui quand mĂȘme... Enfin le prĂ©servatif se pose sur le sexe dĂ©jĂ en Ă©rection, le fait d'en mettre un lui fait perdre son Ă©rection? Si une grossesse n'est pas envisageable, il reste la pilule du lendemain, mais forcĂ©ment ce sont des hormones...Oui voilĂ , ça lui fait perdre son erection ..... ça doit ĂȘtre psychologique je ne sais pas .... On est pas des obsĂ©dĂ©s mais enfin bon c'est pĂ©nible de ne pas pouvoir avoir de sexualitĂ© " normal " . Pour la pillule du lendemain je ne sais pas si c'est raisonnable , j'ai des risques de tromboses en fait . J'aime En rĂ©ponse Ă Anonyme Oui voilĂ , ça lui fait perdre son erection ..... ça doit ĂȘtre psychologique je ne sais pas .... On est pas des obsĂ©dĂ©s mais enfin bon c'est pĂ©nible de ne pas pouvoir avoir de sexualitĂ© " normal " . Pour la pillule du lendemain je ne sais pas si c'est raisonnable , j'ai des risques de tromboses en fait .Sinon, il existe des prĂ©servatifs fĂ©minins aussi. 1 - J'aime
Beaucoup de femmes se demandent aprĂšs avoir donnĂ© naissance Ă un bĂ©bĂ© si câest possible de tomber enceinte aprĂšs lâaccouchement, juste aprĂšs le retour des rĂšgles. Bien que plusieurs femmes craignent le fait de retomber enceinte rapidement suite Ă un accouchement et donner naissance Ă un deuxiĂšme enfant, on remarque que d'autres ont du mal Ă concevoir de nouveau malgrĂ© des essais rĂ©pĂ©titifs. Une grossesse peut-elle survenir directement aprĂšs un accouchement ? Quelles sont les consĂ©quences dâune telle grossesse sur la production du lait chez une femme allaitante ? Quels sont les risques dâune seconde grossesse qui survient juste aprĂšs lâaccouchement ? Quelles sont les mĂ©thodes possibles pour prĂ©venir une deuxiĂšme grossesse non planifiĂ©e ? Tomber enceinte aprĂšs lâaccouchement les probabilitĂ©s chez la femme qui allaite Plusieurs femmes allaitantes refusent de prendre des contraceptifs car elles pensent que lâallaitement provoque Ă lui seul une baisse de fertilitĂ© et que ça sera presque impossible de tomber enceinte aprĂšs lâaccouchement lorsquâon allaite. Cette idĂ©e nâest pas vraie Ă 100% parce que lâallaitement nâinhibe pas toujours lâovulation, donc câest tout Ă fait possible de concevoir de nouveau suite Ă un accouchement mĂȘme si on allaite au sein. En rĂ©alitĂ©, lâallaitement maternel peut prĂ©venir la survenue dâune grossesse indĂ©sirable seulement si certaines conditions sont respectĂ©es Ă savoir le bĂ©bĂ© est ĂągĂ© de moins de 6 mois, la femme allaite son bĂ©bĂ© jour et nuit, les rĂšgles sont encore absentes aprĂšs lâaccouchement. Selon les spĂ©cialistes de santĂ©, le nombre et la frĂ©quence des tĂ©tĂ©es favorisent ou empĂȘchent le retour du cycle chez la femme. Lâallaitement exclusif est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© comme un moyen de contraception car lâhormone de la lactation appelĂ©e prolactine, qui est secrĂ©tĂ©e par lâorganisme de la femme allaitante, empĂȘche la sĂ©crĂ©tion des hormones qui favorisent lâovulation. Selon les statistiques, 90% des femmes qui pratiquent lâallaitement exclusif ne tombent pas enceintes durant les 6 premiers mois qui suivent lâaccouchement Ă condition que les menstruations soient toujours absentes. Une femme qui allaite son nouveau-nĂ© jour et nuit Ă sa demande et entre 6 et 7 fois par jour, aura alors un minimum de chances de tomber enceinte aprĂšs lâaccouchement. De toute façon, il est recommandĂ© de se fier Ă un moyen de contraception plus efficace que lâallaitement maternel pour empĂȘcher une grossesse si vous ne dĂ©sirez pas avoir le bonheur de tomber enceinte une seconde fois juste aprĂšs lâaccouchement. Tomber enceinte aprĂšs lâaccouchement les probabilitĂ©s chez la femme qui nâallaite pas Une femme qui nâallaite pas au sein son petit aprĂšs quâelle ait accouchĂ© sĂ©crĂšte gĂ©nĂ©ralement des hormones qui favorisent lâovulation et le retour des rĂšgles. Par consĂ©quent, elle redevient fertile dans les 4 Ă 6 semaines aprĂšs lâaccouchement et sera capable de concevoir de nouveau. En outre, il faut signaler que les femmes ne se ressemblent pas. La fertilitĂ© peut alors ne pas revenir rapidement mĂȘme si la femme nâallaite pas au sein et le temps pour tomber enceinte de nouveau peut dans des cas trĂšs rares ĂȘtre plus long. Tomber enceinte aprĂšs lâaccouchement quels sont les risques ? Si vous souhaitez faire une planification familiale et espacer les naissances, il est alors crucial de suivre certaines rĂšgles pour ne pas tomber enceinte aprĂšs lâaccouchement. La reprise des contraceptifs est fortement recommandĂ©e que ce soit pour les femmes qui allaitent au sein ou qui utilisent les prĂ©parations infantiles pour nourrir leurs bĂ©bĂ©s. Il faut toutefois choisir une mĂ©thode de contraception qui sâadapte Ă la nouvelle situation, surtout lorsque vous allaitez au sein, pour bien vous protĂ©ger. Voici certains moyens contraceptifs disponibles les pilules contraceptives, les prĂ©servatifs, le stĂ©rilet, le diaphragme. Il est Ă signaler que la pose dâun stĂ©rilet se fait 4 semaines aprĂšs lâaccouchement par voie basse et 2 mois aprĂšs lâaccouchement par cĂ©sarienne. Durant la pĂ©riode qui suit lâaccouchement, il est conseillĂ© dâemployer une autre mĂ©thode contraceptive pour minimiser les risques. Lisez aussi Comment tomber enceinte dâune fille des astuces qui marchent Quand faut-il commencer Ă utiliser les contraceptifs pour ne pas tomber enceinte aprĂšs lâaccouchement ? Bien que la prĂ©vision de la date de lâovulation reste une chose impossible, il sera mieux de commencer lâutilisation des contraceptifs dĂšs que possible. La fertilitĂ© de la femme qui nâallaite pas au sein peut revenir trĂšs tĂŽt aprĂšs lâaccouchement parce que lâovulation peut avoir lieu entre deux et trois semaines. Mais la prise des pilules contraceptives doit ĂȘtre reportĂ©e jusquâau retour des rĂšgles. Entre temps, il est recommandĂ© dâutiliser un autre moyen de contraception. Tomber enceinte aprĂšs lâaccouchement y a-t-il des risques ? Durant la pĂ©riode de grossesse, lâorganisme subit Ă©normĂ©ment de changements et de modifications qui peuvent fatiguer la future maman. Plusieurs transformations physiques et physiologiques apparaissent pendant les mois de la grossesse comme la modification du volume utĂ©rin, lâaugmentation de la rĂ©sistance Ă lâinsuline, la dilatation des uretĂšres, lâaugmentation du volume sanguin, des modifications au niveau de lâappareil respiratoire, lâaugmentation du taux de triglycĂ©rides, etc. Ces changements ne sont pas permanents et tout revient dans lâordre aprĂšs lâaccouchement mais ça demande un peu de temps. Câest pour cette raison que les spĂ©cialistes recommandent dâattendre au moins 6 mois pour tomber enceinte aprĂšs lâaccouchement. En ce qui concerne les femmes qui ont accouchĂ© par cĂ©sarienne, les experts conseillent dâattendre entre un an et un an et demi avant de tomber Ă nouveau enceintes parce que lâutĂ©rus doit se remettre avant la deuxiĂšme grossesse. Il faut aussi que la cicatrisation de lâutĂ©rus soit complĂšte avant de penser Ă concevoir. Pour les femmes allaitantes, il faut signaler que la production du lait chez la femme qui allaite peut baisser si elle tombe enceinte une deuxiĂšme fois aprĂšs un accouchement. Les hormones qui maintiennent la grossesse peuvent entrer en conflit avec la lactation et par la suite empĂȘcher la production du lait. Tomber enceinte aprĂšs lâaccouchement comment le prĂ©venir naturellement ? Si pour une raison ou une autre, vous prĂ©fĂ©rez ne pas utiliser de moyens contraceptifs alors que vous ne dĂ©sirez pas tomber enceinte aprĂšs lâaccouchement, vous devez alors prĂ©venir une Ă©ventuelle grossesse Ă lâaide de mĂ©thodes naturelles. Dans ce cas, Ă©vitez tout simplement les rapports sexuels pendant la pĂ©riode de fertilitĂ©. Vous pouvez la calculer en vous basant sur la durĂ©e de votre cycle menstruel. Sinon, demandez Ă votre conjoint dâĂ©jaculer Ă lâextĂ©rieur de votre vagin pour que son sperme nâentre pas en contact avec vos ovocytes. Tomber enceinte aprĂšs lâaccouchement avec le miracle de la grossesse Vous essayez de tomber enceinte aprĂšs lâaccouchement mais quelque chose ne va pas ? Quâest-ce qui vous empĂȘche de retomber enceinte aprĂšs le retour du cycle normal ? Est-ce que les problĂšmes dâinfertilitĂ© peuvent apparaĂźtre aprĂšs lâaccouchement ? Vous voulez dĂ©couvrir les rĂ©ponses et parvenir Ă tomber enceinte une seconde fois aprĂšs lâaccouchement ? Consultez le fameux ouvrage de Lisa Olson Le Miracle De La Grossesse » pour vous renseigner sur les mĂ©thodes qui permettent dâavoir dâautres enfants directement aprĂšs lâaccouchement. Cliquez ici pour plus de dĂ©tails sur Le Miracle De La Grossesse !
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Lâimmense intĂ©rĂȘt de cette histoire â notamment lorsquâon sây intĂ©resse Ă lâaune du livre que Mary Kay, Vili Fualaau et la mĂšre de celui-ci, Soona Fualaau ont publiĂ© ensemble en 1998, aprĂšs le second procĂšs qui a envoyĂ© Mary Kay pour sept ans et demi en prison â est quâil sâagit dâune histoire dâamour Ă©vidente, parfaitement incontestable, qui de plus ne se prĂ©sente absolument pas comme une histoire de pĂ©dophilie. Je voudrais ici rendre compte de cette histoire oubliĂ©e en citant le plus possible le livre Ă©crit alors que Mary Kay Letourneau Ă©tait en prison, de façon Ă leur donner la parole. Ce qui est absolument terrible en ce moment est la façon dont le rĂ©el du dĂ©sir et des rencontres est recouvert par des propos extĂ©rieurs, par du bricolage idĂ©ologique totalement creux, la parole et la pensĂ©e des gens Ă©tant violemment niĂ©e, barrĂ©e, parfois par ceux-lĂ mĂȘme qui ont vĂ©cu une histoire et qui dĂ©cident rĂ©troactivement de la renier et de ne plus y voir quâun mal, corrompant par lĂ dĂ©finitivement la beautĂ© intrinsĂšque de ce qui avait pu avoir lieu. Je propose donc ici de mĂ©diter la possibilitĂ© radicale dâun amour vrai entre un adulte et un enfant. Que Mary nâĂ©tait absolument pas pĂ©dophile, nombre de ses propos lâatteste, et la mĂšre de Vili, Soona, en a elle-mĂȘme rapidement pris conscience En Ă©coutant Mary, jâai bien compris quâelle nâavait pas prĂ©mĂ©ditĂ© de se retrouver au lit avec mon fils. Elle nâavait pas du tout ce genre dâintention, mais voilĂ , une Ă©tincelle a allumĂ© le feu de bois, et une chose en amĂšne une autre. Jâignore ce qui sâest passĂ© dans sa tĂȘte, pour que ça arrive, tout ce que je sais, câest quâelle nâĂ©tait pas assez forte pour refuser ce que mon fils voulait dâelle. Et, Dieu me pardonne, quand il veut faire quelque chose, si je ne suis pas lĂ pour le surveiller, il le fait. » 42, 43 La raison de faire ressurgir cette histoire plus de vingt ans aprĂšs est quâil apparaĂźt vite quâĂ lâaune de celle-ci, la situation a empirĂ© au dernier degrĂ©, au point que le puritanisme amĂ©ricain est en passe, avec les mouvements fĂ©ministes actuels, de sâinstaller dĂ©finitivement en France. Alors quâelle Ă©tait en prison, Mary Kay a reçu un certain nombre de lettres Jâai reçu Ă©galement beaucoup de lettres et dâappels venant du monde entier et notamment dâEurope. Lâhistoire avait Ă©tĂ© publiĂ©e en France dans certains journaux, et en lâespace de quelques semaines jâai reçu une centaine de lettres de France. Pas une nâĂ©tait nĂ©gative Ă mon sujet. Chacun de mes correspondants mâapportait son soutien et pensait que jâĂ©tais victime dâune injustice. Il nây avait pas de lettres dâinjure⊠» Aujourdâhui, la situation semble avoir bien changĂ©, et pour le pire. Il est fort Ă parier que si cette histoire avait lieu actuellement, Mary Kay recevrait de France une centaine de lettres dâinsultes et non plus de soutien. Mary Kay Letourneau a grandi dans une famille amĂ©ricaine bourgeoise conservatrice, rĂ©publicaine et catholique. Son pĂšre, John Schmitz, pour qui elle a toujours vouĂ©e une grande admiration, nâĂ©tait pas tout Ă fait nâimporte qui aprĂšs avoir Ă©tĂ© membre du CongrĂšs sous Nixon, il sâest prĂ©sentĂ© aux Ă©lections prĂ©sidentielles amĂ©ricaines de 1972. RĂ©publicain trĂšs conservateur, un jour, Ă lâoccasion de la visite historique de Nixon en Chine, il a dĂ©clarĂ© quâil ne voyait pas dâobjection Ă ce que Nixon aille en Chine, sa seule objection Ă©tait quâil en revienne ». Quant Ă Mary Kay elle-mĂȘme, elle sâest trĂšs tĂŽt, dĂšs lâenfance, envisagĂ©e comme mĂšre et institutrice, ce quâelle est devenue. Elle a eu quatre enfants de Steve Letourneau, et est devenu institutrice. Il nâest peut-ĂȘtre pas inutile de souligner quâoutre son implication quasiment sans limite dans son travail auprĂšs des Ă©lĂšves, pour lesquels elle se dĂ©pensait sans compter, disposant dâune vaste expĂ©rience scolaire du fait des incessants dĂ©placements dus aux activitĂ©s politiques de son pĂšre durant toute son enfance, elle sâest forgĂ©e trĂšs tĂŽt une orientation et une conception trĂšs affirmative et engagĂ©e de son mĂ©tier dâinstitutrice. Un des points Ă©tait le suivant QuatriĂšmement mes plans Ă court terme pour une Ă©ducation rĂ©ussie comprennent des cours prĂ©paratoires en langue, une formation particuliĂšre pour les Ă©lĂšves douĂ©s âŠ. Je mâintĂ©resse beaucoup aux Ă©lĂšves qui possĂšdent des dons particuliers. Nombre de mauvais Ă©lĂšves sont douĂ©s dans des domaines non conventionnels, talents quâen ma qualitĂ© dâenseignante je peux repĂ©rer et encourager ». Vili Fualaau sera un cas typique de mauvais Ă©lĂšve » dont elle dĂ©cĂšlera des dons immenses, en particulier pour le dessin. Mais de tous les Ă©lĂšves quâelle a eu et auquel elle sâest consacrĂ©e pendant plusieurs annĂ©es, on sent que Vili est celui qui a poussĂ© son travail jusquâĂ son point dâimpossible, et cela a Ă©tĂ© la condition du basculement dans la rencontre amoureuse. Elle raconte la façon dont, dĂ©jĂ trĂšs fragilisĂ©e par lâĂ©chec total de son mariage, il lui arrivait de quitter sa classe en pleurant devant ses Ă©lĂšves, ne pouvant supporter les Ăąneries interminables de son Ă©lĂšve malgrĂ© tout son dĂ©vouement professionnel. Elle disait aussi jâai toujours pensĂ© que Vili serait un jour un grand artiste, peut-ĂȘtre mĂȘme le futur Picasso. Ce qui mâagaçait et me mettait parfois en colĂšre, câest que son parcours scolaire ne lâaidait pas ». Dâune certaine maniĂšre, la situation dâenseignement Ă©tait avec lui une situation Ă©vĂ©nementielle, oĂč lâenseignement est au bord du vide, confrontant lâenseignant Ă un choix tout Ă fait radical ou bien abandonner la partie, abandonner lâenfant Ă son sort, ou bien accepter de basculer dans un autre registre, complĂštement diffĂ©rent, capable de franchir lâobstacle, de forcer lâimpossible par la crĂ©ation dâune possibilitĂ© existentielle entiĂšrement neuve et insoupçonnĂ©e. Câest un point crucial Mary Kay nâest pas tombĂ©e amoureuse de son Ă©lĂšve parce quâelle Ă©tait sexuellement attirĂ©e par les enfants, mais prĂ©cisĂ©ment parce quâelle Ă©tait une vraie enseignante, une pĂ©dagogue hors pair. Sans cela, il est clair quâune femme de sa trempe ne se serait jamais aventurĂ©e dans une telle relation. Cependant, lâautre facteur dĂ©terminant a Ă©tĂ© lâĂ©chec de son mariage avec Steve Letourneau, quâelle raconte en dĂ©tail et sur lequel je ne mâattarderai pas, et donc le fait quâelle se soit Ă cette occasion dĂ©couverte une question mĂ©taphysique » commune avec celle de Vili Fualaau oĂč mĂšne le chemin ? ». La difficultĂ© dâorienter Vili dans lâexistence se nouait intimement avec sa propre dĂ©sorientation existentielle. Au-delĂ de son enseignement, câĂ©tait donc en quelque sorte sa vie entiĂšre qui se retrouvait dâune certaine maniĂšre au bord du vide ». Le destin de Vili Fualaau est lui-mĂȘme trĂšs singulier. Il raconte que lui et toute sa famille sont des Samoans, des PolynĂ©siens amĂ©ricains, mĂȘme sâil est nĂ© Ă HawaĂŻ, oĂč sa mĂšre a grandi. Sa mĂšre est venue vivre aux Etats-Unis aprĂšs avoir quittĂ© son mari. Ici Ă Seattle, la communautĂ© sâest installĂ©e surtout en banlieue sud, prĂšs des usines Boeing, dans des quartiers comme Burien et White Center qui sont trĂšs proches lâun de lâautre. Je ne crois pas que nous ressemblons aux autres habitants des Ăźles du Pacifique Sud, ou aux Asiatiques, qui eux aussi vivent en communautĂ© Ă Seattle, comme les Cambodgiens, les Vietnamiens ou les Philippins. Ils ont toujours lâair de se battre entre eux ces types. Les Samoans, eux, forment une vraie communautĂ© soudĂ©e et fraternelle. Tout le monde sait que les Samoans sont des types costauds, et personne va leur chercher de crosse. On appelle Hood » le coin oĂč nous vivons. Un raccourci de neighborhood en amĂ©ricain. Ce nâest pas vraiment un ghetto, ou un endroit de ce genre, mais il y a des gangs et tout ça, et chacun a son propre territoire dans le Hood ». Le mien sâappelle Roxbury Hood », un genre de banlieue ouvriĂšre, oĂč lâon trouve beaucoup dâethnies diffĂ©rentes. Il y a des gens qui louent leur maison, pas trĂšs cher, mais aussi beaucoup de gens propriĂ©taires. Des gangs se sont formĂ©s dans le coin, câest comme ça quâon se sent forts. Il se passe des tas de trucs dans le Hood », des vols de voiture, de magasins, des bagarres, toutes ces choses. JâĂ©tais dans un gang qui piquait des bagnoles, Ă un moment, juste pour rouler avec pendant quelques jours. Si des concurrents Ă©trangers se pointent dans le quartier, ou mĂȘme des flics, on est trĂšs vite au courant, on surveille. Si un autre gang essayait de sâinstaller dans le Hood », il y aurait sĂ»rement de la bagarre. Mais je ne crois pas que ce soit dĂ©jĂ arrivĂ©. Parfois les choses peuvent tourner Ă la violence, mais ce nâest pas souvent, quoique, une fois, jâĂ©tais dans une voiture, et quelquâun a carrĂ©ment tirĂ© dessus. Ce sont des jeunes pour la plupart, mais quand on a vingt et un ans ou plus, on peut tomber dans le vol Ă main armĂ©e, la drogue et mĂȘme se retrouver mort. Câest ça grandir dans le Hood ». MalgrĂ© tout ça je prĂ©fĂšre grandir ici que dans des quartiers de Blancs, comme Bellevue ou Renton, lĂ oĂč sont les gosses de riches. Câest pas une histoire de racisme, parce que dans les gangs que je frĂ©quente, il y a aussi des Blancs, comme mon copain Chris. Mais il vaut mieux grandir dans le Hood », moi je dis que ça ouvre les yeux dâun mec vite fait, alors que si on grandit dans les quartiers riches, on est des singes, on apprend rien sur la façon dont le monde tourne. Câest ce que je pense. Des fois on descend en ville, juste rigoler aprĂšs les singes, ces jeune Blancs gosses de riches, rien que des nuls. Quand on est arrivĂ©s ici, jâavais environ quatre ans, et maman Ă©tait seule pour Ă©lever et nourrir quatre gosses. La maison Ă©tait toujours emplie de monde, des tantes, des oncles, des cousins, des amis. Maman travaillait tout le temps dehors, et il fallait presque que je me dĂ©brouille tout seul Ă mon Ăąge. Ăa mâa fait grandir vite. Il y avait des jours oĂč la maison Ă©tait tellement pleine de monde, quâon entendait discuter et crier et rĂąler dans tous les coins. Jâaurais bien voulu me trouver un endroit pour dessiner tranquillement. Jâai commencĂ© Ă dessiner tout ce qui me passait par la tĂȘte, quand on est venus de Hawaii. Je fais ça facilement, et les gens disent toujours que câest super. Je sais que câest bien, et que jâai un vrai talent, pas seulement parce que les gens le disent, mais parce que je regarde aussi ce que font les autres artistes, et bien souvent je trouve ça nul. » 61-62 Le rapport Ă son pĂšre, avant dâen ĂȘtre sĂ©parĂ©, Ă©tait fait Ă la fois de haine et dâadmiration. Haine contre sa violence, mais admiration envers un homme qui lui paraissait ĂȘtre un chef important de lâĂźle, un chef de gang ou de mafia. Il lâa en fait trĂšs peu connu, sa mĂšre Soona sâĂ©tant sĂ©parĂ©e de lui pour Ă©chapper Ă sa violence je crois bien quâil Ă©tait dans le trafic des drogues, il devait livrer par-ci par-lĂ , brutaliser et cogner les gens et tout ça. Il avait lâair de tout contrĂŽler sur cette putain dâĂźle dâHawaii. Je suppose que jâai dĂ» fantasmer sur lui, je croyais que câĂ©tait quelquâun Ă qui il fallait ressembler. Je me souviens quâune fois, on Ă©tait sur la plage et mon frĂšre Perry sâest fait prendre par un mauvais courant, il Ă©tait entraĂźnĂ© de force. Mon pĂšre a foncĂ© dans les vagues, il lâa arrachĂ© de lâeau comme un rien. Ce jour-lĂ , il a sauvĂ© Perry de la noyade. Je suis retournĂ© Ă Hawaii depuis, la famille mâa aidĂ© Ă remplir un peu les trous Ă propos de mon pĂšre, moi je savais pas vraiment qui câĂ©tait. Il paraĂźt que câĂ©tait un sale mec finalement, quâil Ă©tait tout le temps en prison, et en plus quâil y a fumĂ© du crack. Un truc que jâaime pas du tout. » La figure dĂ©terminante de la vie de lâenfant Vili a Ă©tĂ© non son pĂšre, mais sa mĂšre, Soona, que manifestement il aimait, respectait et craignait tout Ă la fois. Figure dâautoritĂ© et figure centrale de la famille. Les choses sâĂ©claircissent dans le rĂ©cit que fait Mary du temps qui a suivi lâaccouchement, Ă lâhĂŽpital Quelques temps plus tard, jâai eu lâimpression que le peuple samoan tout entier surgissait dans ma chambre. Soona, Leni et Seni, la sĆur et la tante de Vili, sont arrivĂ©s. Lâambiance dans la chambre a aussitĂŽt changĂ©. Vili, rĂ©fugiĂ© prĂšs de la fenĂȘtre, sâest fait tout petit sur sa chaise, tandis que Soona occupait le centre de la scĂšne, installĂ©e dans un rocking-chair, le bĂ©bĂ© dans les bras. La maniĂšre dont Vili se rapetissait ainsi devant sa mĂšre me contrariait. Les Samoans ont, il me semble, un systĂšme matriarcal qui Ă©crase les hommes. Voir lâĂȘtre que lâon aime se retrouver brusquement dans cette situation est assez bouleversant. On avait dĂ©libĂ©rĂ©ment mis de cĂŽtĂ© Vili, tassĂ© sur sa chaise contre la fenĂȘtre, et sa mĂšre avait pris la situation en main. Heureusement, nous avions eu le temps dâĂȘtre un peu seul, Vili avait pu prendre le bĂ©bĂ© dans ses bras et lui parler comme un pĂšre. » 247 Mais le plus intĂ©ressant est le rapport de Soona Ă son fils. Câest dâelle que lui vient son surnom de Bouddha, et elle a trĂšs tĂŽt considĂ©rĂ© que Vili Ă©tait une vieille Ăąme dans un jeune corps ». Soona tient son fils pour responsable de ce qui sâest passĂ© avec Mary. Or, quâune mĂšre puisse tenir son fils mineur pour responsable de sa relation avec une femme adulte est dĂ©terminant, car cela signifie la possibilitĂ© de lâamour aux yeux de la mĂšre elle-mĂȘme, ou plus prĂ©cisĂ©ment la capacitĂ© dâĂȘtre sujet dans le registre de lâamour. Bien sĂ»r, cela ne va pas au dĂ©part sans une profonde incomprĂ©hension, mais elle finit par lâaccepter, et par se rallier Ă lâamour de Mary et Vili contre la loi et le jugement Soona Il y a une pĂ©riode oĂč jâaurais volontiers Ă©tranglĂ© Mary pour ce quâelle avait fait. Dâabord, je ressentais de la colĂšre en tant que mĂšre, elle avait trompĂ© la confiance que jâavais en elle. Non seulement Mary est aussi une mĂšre, mais nom dâun chien, elle Ă©tait lâinstitutrice de Vili ! Pourtant aujourdâhui, assise sur ce banc de la salle dâaudience, je la regarde et jâai envie de lui tendre les bras. Si je pouvais seulement ĂȘtre Ă ses cĂŽtĂ©s et lui montrer que je la soutiens. Si je pouvais mâavancer pour lâembrasser devant tous ces gens, la rassurer, lui dire que tout ira bien. Je sais bien pourtant, au fond de moi, que rien nâira bien, quâelle va les prendre, ces sept ans et demi de prison, mais ça ne fait rien, elle a mon soutien, et jâaurais voulu montrer aux autres quâils auront beau lâenfermer, la punir autant quâils voudront, mon cĆur est avec elle, et je ne ressens plus aucune colĂšre envers elle. Je suis sincĂšrement dĂ©solĂ©e Ă prĂ©sent, je mâen veux de ne pas avoir le cran de la prendre dans mes bras, lĂ , devant tout le monde. Je crains tous ces journalistes, et leurs rĂ©actions. Beaucoup ont dĂ©jĂ entendu parler de moi, ils connaissent mon nom, mais personne ne connaĂźt mon visage, et il vaut mieux que ça reste ainsi. En allant au tribunal ce matin, je me demandais encore comment je rĂ©agirais vis-Ă -vis de Mary. La colĂšre ou le pardon ? Je nâĂ©tais sĂ»re de rien, jusquâau moment oĂč je lâai vue arriver dans la salle dâaudience, avec ses boucles blondes, ses grands yeux dâenfant Ă©carquillĂ©s, lâair tellement perdu et dĂ©sorientĂ©. A cette minute jâai compris que mon cĆur Ă©tait avec elle. Je me suis assise dans un coin, loin des regards insistants des journalistes, en essayant de contenir ma rage aprĂšs eux⊠Câest la maniĂšre dont il la traite qui me met en rogne. Je suis une femme simple, je comprends des choses simples. Et ce que jâentends ici ne me plaĂźt pas. La cour dit quâelle a commis un crime. Le viol de mon fils, quâils disent, mais moi je nâai jamais vu ça comme un viol. Ou alors ce viol est une drĂŽle de chose. Jâai toujours cru que le viol, câĂ©tait prendre quelquâun contre sa volontĂ©. Et quâest-ce quâon a dans cette histoire ? On a deux parties consentantes, deux personnes conscientes de ce qui sâest passĂ© entre eux, et qui le dĂ©siraient. Je sais bien, moi, que ce nâest pas un viol, et Dieu le sait aussi. SĂ»r que câĂ©tait un adultĂšre, ça, je ne peux pas dire le contraire, mais pas un viol ! Ils ne connaissent pas mon fils ! En Ă©coutant les avocats et le juge, les choses se compliquent encore dans ma tĂȘte. Je finis par me demander Ă quoi servent nos lois. Jâai toujours pensĂ© quâelles Ă©taient faites pour nous protĂ©ger, mĂȘme si je sais quâil est impossible de traiter chaque cas sĂ©parĂ©ment, de lâexaminer individuellement, selon ses caractĂ©ristiques propres. Mais il faudrait aussi admettre que certaines choses sont particuliĂšres dans la vie. On ne peut pas toujours suivre la loi Ă la lettre. A mon avis, câest le cas pour Mary et Vili. CâĂ©tait un mercredi, quand les policiers mâont appelĂ©e pour la premiĂšre fois Ă cause de tout ça. Le lendemain, ils arrĂȘtaient Mary et lâinculpaient. Un tas de gens voyaient le problĂšme diffĂ©remment, chacun avait son idĂ©e, et moi, jâavais dĂ©jĂ les idĂ©es confuses, tout embrouillĂ©es. Quand il se passe quelque chose, je tente toujours de comprendre par moi-mĂȘme comment câest arrivĂ©, et pourquoi. Câest ce que jâai essayĂ© de faire. Jâai tĂ©lĂ©phonĂ© Ă Mary pour quâon se rencontre quelque part dans la marina, un endroit Ă peu prĂšs tranquille. Câest assez drĂŽle, car jâai appris plus tard que câĂ©tait lĂ que Vili et elle se rencontraient souvent. Jâavais dĂ©cidĂ© dâemmener une amie avec moi pour ce rendez-vous. A cause de lâĂ©tat dâesprit dans lequel jâĂ©tais Ă ce moment-lĂ , en colĂšre, inquiĂšte, et aussi parce que je ne savais pas comment les choses allaient tourner. On est arrivĂ©es Ă la marina vers 9 heures du soir, il faisait dĂ©jĂ sombre, Mary Ă©tait en retard, et quand elle sâest enfin montrĂ©e, le parking Ă©tait dĂ©jĂ fermĂ©. Nous sommes allĂ©es de lâautre cĂŽtĂ© de la route, dans le parking du restaurant, chez Anthony. Il y avait beaucoup de monde, avec tous ces gens qui entraient et sortaient, et personne ne nous a prĂȘtĂ© attention. On est restĂ©es dans la voiture de mon amie, pour discuter. Je nâavais vraiment quâune seule question Ă lui poser Pourquoi ? » Et je lâai rĂ©pĂ©tĂ©e plusieurs fois Dis-moi seulement pourquoi câest arrivĂ©, Mary ? Lâambiance a chauffĂ© par moments, quand jâĂ©levais la voix. Parce quâelle me parlait dâamour, et de son intime conviction, au plus profond de son Ăąme⊠Moi, je nâĂ©tais pas lĂ pour entendre ces salades. Je lui rĂ©pĂ©tais Non, Mary, dis-moi pourquoi, câest tout. Dis-moi comment câest arrivĂ© ! Elle Ă©tait incapable de me fournir une explication, et jusquâĂ ce jour, alors que le tribunal va lâenvoyer en prison pour la deuxiĂšme fois, pour sept ans et demi, elle ne mâa toujours pas dit pourquoi. Ce soir-lĂ , recroquevillĂ©e dans la voiture sur le siĂšge du passager, Mary mâa fait pitiĂ©, elle Ă©tait pathĂ©tique, enfantine, Ă sangloter en marmonnant tous ces trucs sur lâamour et le reste. Jâai essayĂ© de mây prendre autrement Pourquoi tu nâes pas venue me voir ? On aurait pu sâen sortir ensemble ! Jâaurais peut-ĂȘtre piquĂ© une colĂšre, fulminĂ© aprĂšs vous deux, sĂ»rement mĂȘme, mais ça ne serait pas sorti de ma maison ! On se serait dĂ©brouillĂ©es, on aurait trouvĂ© une solution. CâĂ©tait la meilleure façon de faire, jâen suis toujours persuadĂ©e. » 9-11 Elle ajoute Je lui disais tout ça, et elle hochait la tĂȘte, en mâimplorant toujours de comprendre que lâamour quâils avaient lâun pour lâautre Ă©tait exceptionnel. Ăa mâa fichue en rogne Ă nouveau, jâavais pas besoin de ce genre de parenthĂšse romantique pour le moment ! Comme tout le monde, comme nâimporte qui, je ne voyais que le problĂšme de lâĂąge. Mary, il faut que tu regardes les choses en face, câest un gosse de treize ans ! Et tu es une femme mariĂ©e, avec un tas de gosses dĂ©jĂ . Tâas un fils qui a pratiquement le mĂȘme Ăąge que Vili⊠Mais elle arrĂȘtait pas de dire Je sais, je sais, je sais⊠Câest toi la plus vieille dans tout ça, tu le savais bien, tu nâaurais pas dĂ» te laisser faire⊠dis-le moi maintenant, de mĂšre Ă mĂšre, entre quatre yeux, hein ? Pourquoi ? Pourquoi câest arrivĂ© ? On est restĂ©es lĂ dans la voiture, peut-ĂȘtre deux heures, et je nâai pas eu de rĂ©ponse. Mais au moment de la quitter, mĂȘme si mon cĆur ne comprenait toujours pas, jâavoue quâil lui avait au moins pardonnĂ©. Une mĂšre ne peut que prier quand son enfant aime vĂ©ritablement celui ou celle quâil a choisi. Pour que leur union ne soit pas superficielle, mais basĂ©e sur des sentiments profonds, sur ce quâils peuvent sâapporter lâun Ă lâautre. Et je commençais Ă comprendre quâelle aimait vraiment mon fils, mĂȘme sâil nâavait que treize ans. Jâai toujours dit, et je lâai rĂ©pĂ©tĂ© bien des fois depuis, Vili, câest une vieille Ăąme dans un jeune corps ». Et Mary lâa en quelque sorte prouvĂ©. ⊠A prĂ©sent, je vais ĂȘtre tĂ©moin, dans cette cour, dâune parodie de justice. Je ne suis venue lĂ que parce que lâavenir des enfants me concerne. Dâabord, il y a Audrey, le bĂ©bĂ© de Mary et Vili. Ma prĂ©occupation est quâelle devra grandir sans connaĂźtre sa mĂšre. Les autres enfants de Mary, qui sont avec leur pĂšre, auront tous des souvenirs de Mary en tant que mĂšre, ils auront toujours des petites choses en commun, des choses faites ensemble, des images dâenfance. Mais les souvenirs dâAudrey ne viendront que de sa grand-mĂšre, de son arriĂšre-grand-mĂšre et de la famille de son pĂšre. Dans le meilleur des cas, elle ne saura que peu de choses Ă propos de sa mĂšre. Jâai bien essayĂ© de convaincre les gens de la prison de me laisser lui emmener lâenfant, mais ils se sont montrĂ©s inflexibles. Ne voient-ils pas quâils sont tout simplement en train de dĂ©possĂ©der une petite fille de sa mĂšre ? Le silence est pesant. Au moment oĂč le juge Ă©nonce la sentence, je suis sous le choc. A ce moment prĂ©cis, je voudrais ĂȘtre avec elle. Jâavais beau mâattendre Ă ce quâelle Ă©cope des sept ans et demi quâon lui avait promis la premiĂšre fois, jâavais malgrĂ© tout gardĂ© un petit espoir et je suis triste pour Mary Ă prĂ©sent. Je suis triste aussi pour tous ceux qui sont embarquĂ©s dans ce pĂ©trin. Pour elle, pour sa famille, son avocat, mon fils, ma petite-fille, et ses quatre autres enfants. La seule personne pour laquelle je ne ressens rien, câest son mari. Mais pour Mary, câest comme si quelquâun de ma famille venait de mourir. Câest tellement dommage, elle avait tant de cartes en main, et elle a tout perdu. Elle a dĂ©jĂ sacrifiĂ© sa libertĂ© une fois et, pour la retrouver, elle devait dĂ©jĂ payer un certain prix ne plus revoir mon fils et ses enfants. Je pense que Mary sâĂ©tait dit que, mĂȘme hors de prison, elle resterait une prisonniĂšre, car le prix quâon lui demandait, en particulier de ne plus revoir ses propres enfants, Ă©tait bien trop Ă©levĂ©. Ăa, je peux dire que je nâarrive pas Ă y croire ! MĂȘme un meurtrier a le droit de voir ses gosses, un meurtrier peut coller les photos de tous ceux quâil aime sur les murs de sa cellule. Pas Mary. Si un mari tue sa femme, il a toujours le droit de voir ses enfants, et il a le droit de les retrouver dĂšs lâinstant oĂč il sort de prison. Pas Mary. La loi, dans sa grande sagesse, a dĂ©cidĂ© quâelle nâĂ©tait pas capable de voir ses enfants et Vili sans leur faire de mal, alors quâelle les aime du fond du cĆur. » 41-44 On voit bien, si on laisse pour lâinstant de cĂŽtĂ© la question de la justice et de la loi, que la difficultĂ© pour Soona est quâelle ne peut que se convertir Ă lâamour de son fils sans jamais avoir la rĂ©ponse Ă sa question pourquoi ? », pour la simple et bonne raison que lâamour est sans pourquoi. Lâamour est en quelque sorte comme la rose de la sentence mystique dâAngelus Silesius que commente longuement Heidegger dans Le principe de raison La rose est sans pourquoi, fleurit parce quâelle fleurit, Nâa souci dâelle-mĂȘme, ne dĂ©sire ĂȘtre vue ». 104 Lâamour est sans pourquoi, il ne saurait relever dâaucun principe de raison suffisante, puisque son origine est Ă©vĂ©nementielle et bouleverse la ligne de partage entre le possible et lâimpossible. Lâabsence de pourquoi caractĂ©rise certainement tout Ă la fois ce quâil y a de meilleur et ce quâil y a de pire dans la vie humaine. Aux antipodes de lâincomprĂ©hension de Soona, on trouve lâhistoire racontĂ©e par Primo Levi dans Si câest un homme, au moment oĂč il dĂ©couvre en tant que dĂ©tenu juif le camp de concentration et dâextermination dâAuschwitz Et justement, poussĂ© par la soif, jâavise un beau glaçon sur lâappui extĂ©rieur dâune fenĂȘtre. Jâouvre, et je nâai pas plus tĂŽt dĂ©tachĂ© le glaçon, quâun grand et gros gaillard qui faisait les cent pas dehors vient Ă moi et me lâarrache brutalement. Warum ? » dis-je, dans mon allemand hĂ©sitant. Hier ist kein warum » ici il nây a pas de pourquoi, me rĂ©pond-il en me repoussant rudement Ă lâintĂ©rieur. Lâexplication est monstrueuse, mais simple en ce lieu, tout est interdit, non certes pour des raisons inconnues, mais bien parce que câest lĂ prĂ©cisĂ©ment toute la raison dâĂȘtre du Lager. Si nous voulons y vivre, il nous faudra le comprendre, et vite. » 29 On voit la diffĂ©rence entre le bon et le mauvais sans pourquoi » le mauvais consiste en la prescription dâun nouvel interdit Ă©tendant le champ de lâimpossible et Ă©crasant la vie humaine, tandis que le bon sans pourquoi » consiste Ă transgresser un interdit afin de forcer lâimpossible vers la crĂ©ation dâune possibilitĂ© nouvelle rendant la vie humaine plus vaste et plus haute. Par ailleurs, Soona a parfaitement raison de considĂ©rer son fils comme ayant Ă©tĂ© Ă lâinitiative de la rencontre amoureuse. Mary le rĂ©sume trĂšs bien Ce jour-lĂ , dans ma voiture, jâĂ©tais face Ă lâincertitude totale quant Ă mon avenir, et je songeais Ă Vili Fualaau. Jâaimais vivre seule, cela mâarrivait parfois, jâĂ©tais parfaitement heureuse de lâexistence elle-mĂȘme, de mon rĂŽle de mĂšre et dâenseignante. Je ne songeais nullement Ă rencontrer un partenaire. Je ne cherchais rien, jusquâĂ ce que je sois brutalement accostĂ©e par Vili. A prĂ©sent, je nâavais plus beaucoup de chance dây Ă©chapper. JâĂ©tais lĂ , dans ma voiture, hĂ©bĂ©tĂ©e. Mais aussi la tĂȘte pleine dâincrĂ©dulitĂ© et de colĂšre. Car je savais intimement, Ă ce moment-lĂ , quâil Ă©tait devenu mon compagnon pour la vie, et jâespĂ©rais ĂȘtre sa compagne. Mais nous Ă©tions trop amoureux, et je sentais surtout que les rĂšgles de la sociĂ©tĂ© contemporaine allaient nous perdre et nous blesser. Je savais que nous venions de franchir une barriĂšre dĂ©terminante dans notre relation. » 138 Tout cela place Vili Ă des annĂ©es lumiĂšres de toute considĂ©ration en termes de victime traumatisĂ©e » ! Du reste, le meilleur moyen de sâen rendre compte, câest de lâĂ©couter et de juger sur piĂšce. VoilĂ comment il raconte sa premiĂšre rencontre avec la police, liĂ©e Ă cette affaire Vili Les flics se sont pointĂ©s Ă lâĂ©cole pour venir me chercher. Jâavais sĂ©chĂ© un cours, pour aller fumer dans les toilettes, en sortant je suis tombĂ© sur la principale, Mme Baily, et une autre femme que je connaissais pas. Oh ! Vili ! Justement nous te cherchions. Merde. Jâallais me faire gauler pour avoir sĂ©chĂ© le cours. On sâest tous retrouvĂ©s dans le bureau du conseiller dâĂ©ducation, Ă cĂŽtĂ© de celui de la principale. Ăa avait lâair sĂ©rieux. Jâattendais que les emmerdements me tombent dessus. Et voilĂ que cette bonne femme dit quâelle est inspectrice. LĂ , je me demande ce que jâai bien pu faire⊠Un truc que jâaurai oubliĂ©, ou alors jâai pas eu de bol, on mâaura vu fumer aux alentours de lâĂ©cole⊠Je pensais vraiment quâelle Ă©tait venue me coincer pour un truc de ce genre, mais la voilĂ qui me balance aussi sec de ne pas me faire du souci et que jâai pas dâennuis⊠LĂ , je me demandais encore plus ce qui se passait. Jâai bien pensĂ© Ă Mary, mais sans y croire vraiment, jusquâĂ ce quâelle me demande Tu connais Mme Letourneau ? Evidemment⊠voilĂ pourquoi elle Ă©tait lĂ . Ăa mâa scandalisĂ©. Je connais pas de grands mots pour le dire scandalisĂ© ! Cette espĂšce de tordue de flic, ce rat humain avec ses petits yeux vicelards, ses grandes oreilles et son nez de fouine ! Elle posait la question mine de rien si je connaissais Mary ! Et elle raconte quâelle est dĂ©jĂ au courant de notre liaison, et de toute lâaffaire sexuelle. Putain, jâavais la trouille ! Je savais que Mary pouvait aller en prison, Ă cause de notre diffĂ©rence dâĂąge. La flic a dit quâelle sâappelait Maley, et elle sâest mise Ă faire la gentille avec moi, polie et attentive, comme si jâĂ©tais malade. Elle mâa emmenĂ© comme ça, dans sa voiture, jusquâau poste de police du centre-ville. Elle avait mĂȘme pas prĂ©venu ma mĂšre ni rien, et pendant le trajet elle sâest mise Ă vouloir discuter de mon cas » et Ă me demander des trucs du genre Est-ce que Mary tâa manipulĂ© ? », Est-ce quâelle tâa forcĂ© Ă faire des choses avec elle ? » Jâavais beau lui dire quâil nây avait rien de tout ça dans lâhistoire, elle marmonnait et elle arrĂȘtait pas de mâinterroger. Elle voulait absolument que Mary mâait forcĂ© Ă faire lâamour. Et moi je rĂ©pĂ©tais Mais non⊠Non⊠et non. » Elle me traitait comme un gosse de cinq ans ! Elle me parlait comme Ă un mĂŽme ! Elle se foutait de moi ou quoi ? On est arrivĂ© au poste, on sâest assis Ă son bureau, et lĂ elle a tĂ©lĂ©phonĂ© Ă ma mĂšre pour tout lui raconter sur Mary. Elle en dĂ©bitait, des conneries ! Et moi je me disais GagnĂ© ! Merci, salope ! Merci ! GrĂące Ă toi je vais me faire botter le cul Ă la maison. » AprĂšs ça, elle a demandĂ© si je voulais rentrer chez moi, ou quâon mâemmĂšne quelque part ailleurs. Jâai rĂ©pondu ailleurs, je voulais pas rentrer Ă la maison. AprĂšs ça, elle a dit quâelle me ramĂšnerait quand mĂȘme chez moi, mais quâelle avait encore quelques questions Ă poser Ă ma mĂšre. Elle les a posĂ©es. Pendant ce temps-lĂ je me demandais ce qui sâĂ©tait passĂ©. Quâest-ce qui avait bien pu arriver Ă Mary ? JâĂ©tais vachement inquiet que Mary ait fait une connerie, se suicider ou un truc comme ça. La flic Maley avait bien vu que ça mâembĂȘtait quâelle ait appelĂ© ma mĂšre, alors elle a dit que si elle me battait elle aurait des problĂšmes, donc quâelle nâavait pas intĂ©rĂȘt Ă me toucher. Ouais⊠super ! Encore merci ! AprĂšs son coup de fil, elle a demandĂ© si jâavais faim, et elle mâa emmenĂ© dans un restaurant chinois. LĂ , elle a commencĂ© Ă me raconter quâelle avait dĂ©jĂ eu Ă sâoccuper de cas de mineurs comme le mien. Puis elle a dit Est-ce que tu veux que tout ça sâarrĂȘte ? LĂ , jâĂ©tais pas sĂ»r de ce quâelle voulait dire. Que sâarrĂȘte ma liaison avec Mary ou quâelle arrĂȘte de me gonfler avec ses questions ? Alors jâai rĂ©pondu Ouais. » Au hasard. Je savais plus oĂč jâen Ă©tais, et ce qui attendait Mary. On mangeait, elle Ă©tait en train de poser encore des questions sur Mary, et tout Ă coup elle demande un truc complĂštement bizarre. Est-ce que tu pourrais avoir une relation avec une femme comme moi ? Alors là ⊠jâai seulement rĂ©pondu que je savais pas⊠Jâaurais bien dit carrĂ©ment Non », mais je voulais pas la mettre en rogne. AprĂšs ça on est retournĂ©s Ă son bureau. Chaque fois que jâessayais de lui expliquer ma liaison avec Mary, elle mâinterrompait Incident » avec Mary. Elle voulait pas du mot liaison ». Mais ça voulait dire quoi incident » ? On a un incident, avec une femme ? Elle tournait comme ça autour de petits dĂ©tails, et Ă un moment elle a demandĂ© Est-ce quâelle a essayĂ© de tâenlever tes vĂȘtements ? Je me rappelle pas. Jâen avais marre. Je voulais plus parler Ă cette femme, plus rien lui dire. Mais elle continuait Est-ce que Mary tâa forcĂ© Ă faire quelque chose ? Sais-tu ce que signifie rapports sexuels » ? Combien de fois lâas-tu fait avec Mary ? Ăa me paraissait un chiffre raisonnable. Jâai pas dit zĂ©ro, parce que Mary Ă©tait enceinte et quâils auraient fait un test pour savoir de qui Ă©tait le bĂ©bĂ©. Mais je lui ai pas dit la vĂ©ritĂ© non plus, la vĂ©ritĂ© câest entre deux et trois cents fois. Parce que jâavais peur quâon lui colle des charges en plus, et quâon lâenferme pour le restant de sa vie. Je savais que câĂ©tait dĂ©jĂ sĂ©rieux, mais si notre liaison nâavait pas lâair normale pour les autres, alors lĂ , ça deviendrait vraiment grave pour elle. Six, je trouvais que ça avait lâair normal, moi. Pendant quatre, cinq, peut-ĂȘtre six heures je suis restĂ© lĂ Ă me faire chier avec cette flic. Jâaurais voulu ĂȘtre ailleurs, jâen avais marre quâelle me pose tout le temps les mĂȘmes questions sur les mĂȘmes trucs. Jâen suis arrivĂ© au point oĂč je regrettais presque dâavoir sautĂ© Mary. JâĂ©tais mal, je commençais Ă me sentir coupable de tout ça. Je me disais Si seulement je pouvais remonter le temps, jâaurais plus jamais lâidĂ©e de baiser mon prof. Jây penserais pas une seconde ! » AprĂšs toute cette salade avec la flic, ça mâa passĂ©. Je regrette pas. Mais sur le moment⊠merde ! Jâen pouvais plus. Jâai commencĂ© Ă dessiner nâimporte quoi sur du papier, un ange, parce quâĂ ce moment-lĂ jâĂ©tais fana des anges, et quand jâai eu fini la flic Maley a dit que ça lui plaisait beaucoup et elle lâa accrochĂ© dans son bureau. Maintenant elle doit raconter Ă tout le monde quâelle est mon amie ! Tu parles dâune amie ! » 225-228 Ce rĂ©cit est Ă la fois drĂŽle et trĂšs choquant. ExtrĂȘmement comique par ce que la position dâĂ©nonciation de Vili fait surgir de grotesque dans le rapport Ă lui des adultes qui le prennent pour une victime, mais aussi franchement sinistre et dĂ©goĂ»tant par ce qui sây rĂ©vĂšle du comportement de la commissaire chargĂ©e de lâinterroger. Ce qui ressort de tout cela avec la derniĂšre brutalitĂ©, et qui sera une constante du rapport des flics et autres autoritĂ©s au jeune Vili, câest quâĂ aucun moment il nâest Ă©coutĂ©, Ă aucun moment ce quâil peut avoir Ă dire de ce qui a eu lieu ne sera pris en compte. Sa parole est entiĂšrement et dĂ©finitivement niĂ©e a priori du fait mĂȘme de son assignation, Ă la fois juridique et dâopinion, en tant que mineur, Ă la catĂ©gorie de victime. Victime » se rĂ©vĂšle ici pour ce que câest une catĂ©gorie violente et barbare de nĂ©gation de lâexpĂ©rience et de la subjectivitĂ© rĂ©elles de celui qui est envisagĂ© de lâextĂ©rieur comme relevant de son extension. Le pire est que la commissaire ait pu oser poser une question telle que est-ce que tu pourrais avoir une relation avec une femme comme moi ? ». La rĂ©ponse est Ă©videmment non ». Mais de quel droit en dĂ©duire que dans ce cas, le jeune homme ne saurait dĂ©sirer avoir une relation avec Marie ? Ici opĂšre le recouvrement de la singularitĂ© absolue du dĂ©sir et de lâamour par lâidĂ©ologie des critĂšres de rencontre » propagĂ©e depuis par les sites de rencontre tel Ăąge, telle taille, tels loisirs, etc. ! Vili fait le bilan de son rapport aux autoritĂ©s avec une parfaite luciditĂ© Jây comprend rien. Quâest-ce qui sâest passĂ© au fond ? Ils ont arrĂȘtĂ© Mary. VoilĂ ce qui sâest passĂ©. Elle sâest encore fourrĂ©e dans le pĂ©trin. Comment elle fait pour se coller tout le temps dans la merde comme ça ? La premiĂšre fois, pour la premiĂšre arrestation, on ne pouvait pas y Ă©chapper. Ces saletĂ©s de flics sont arrivĂ©s, lâair au courant de tout, me racontant quâils Ă©taient dĂ©solĂ©s pour moi, quâils allaient me sortir de lĂ , jâavais quâĂ leur raconter ce qui sâĂ©tait passĂ©. Tous le genre sympa les mecs, jâavais quâĂ leur dĂ©baller mon histoire, et ils allaient mâaider, ils voyaient bien que jâĂ©tais une pauvre victime et tout un tas de trucs comme ça. Mâaider ? Sans blague ? Vraiment mâaider ? Tout ce quâils ont fait câest de foutre ma vie en lâair et celle de Mary avec. Si câest ça aider quelquâun ! Pourquoi ne pas nous foutre la paix tout simplement ? Comme si jâĂ©tais une victime ! Moi ? Tu parles. Des conneries tout ça. Rien que du flan. Le seul mal quâon mâa fait, câest eux qui lâont fait en dĂ©barquant. Câest comme ça que tout a commencĂ© Ă aller de travers. DĂšs que Mary a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e, tout le monde sâest pris pour un fichu expert en la matiĂšre, sans blague, ils ont commencĂ© Ă dĂ©cortiquer ce qui sâĂ©tait passĂ©, Ă porter des jugements sur tout, sans savoir le plus petit morceau de vĂ©ritĂ© sur nous deux. Tous ces experts Ă la noix passaient leur temps Ă dire quâon mâavait fait du mal, que jâĂ©tais traumatisĂ© Ă cause de mon Ăąge, que câĂ©tait horrible quâune femme occupant un tel poste de confiance ait pu en tirer avantage. Mais de quoi ils parlaient tous ces imbĂ©ciles ? Non seulement ils nâĂ©coutaient pas ce que jâavais Ă dire, mais ils ne sâadressaient mĂȘme pas Ă moi ! Je pensais exactement comme dans cette chanson Ă la mode que jâĂ©coutais souvent Allez tous vous faire foutre ! » » 23-24 Les procĂšs Venons-en maintenant aux procĂšs de Mary Kay Letourneau. Les choses se sont dĂ©roulĂ©es en deux Ă©tapes. Dans un premier temps, sur le conseil de son avocat, elle a acceptĂ© de plaider coupable et de se dĂ©clarer malade mentale », dĂ©linquante sexuelle », ce qui revenait Ă accepter la qualification juridique de sa relation avec Vili comme relevant dâun viol », en Ă©change de quoi elle ne serait en prison que le temps du procĂšs et ne serait pas jugĂ©e comme criminelle ». Seulement, cela signifiait aussi quâelle sâengageait Ă suivre un traitement pour sa maladie mentale » psychiatres, thĂ©rapies de groupe avec de rĂ©els violeurs patentĂ©s⊠et surtout quâĂ lâissue du procĂšs elle acceptait de cesser dĂ©finitivement de voir et Vili, et ses propres enfants ! Mary Kay AprĂšs ma premiĂšre arrestation, on mâavait laissĂ©e en libertĂ©. En attendant que le juge statut sur mon sort, jâavais acceptĂ© de suivre un programme dâaide psychologique. Et dây perdre mon temps Ă subir les expertises et les Ă©valuations mentales. On voulait me faire entrer dans une de leurs boĂźtes, me cataloguer. Tout le monde Ă©tait convaincu que je souffrais de certains dĂ©sordres de la personnalitĂ©. Lorsque nous avions choisi ce systĂšme de dĂ©fense avec mon avocat, jây croyais. Dâabord David Gehrke avait confirmĂ© ce que mâavait dit la police si je plaidais coupable pour viol, je ne serais condamnĂ©e quâĂ subir le programme dâaide aux dĂ©linquants sexuels. DâaprĂšs lui, câĂ©tait lĂ mon unique option ». Ensuite les options se sont rĂ©duites et prĂ©cisĂ©es ou bien jâacceptais le programme, ou bien jâallais en prison pour sept ans et demi. En dĂ©pit de tout ce que jâavais pu dire, de mon espoir de rĂ©gler lâaffaire entre les deux familles, pour Ă©viter les mĂ©dias, je nâavais que deux solutions accepter dâĂȘtre une malade mentale, ou ĂȘtre enfermĂ©e. Je me pose toujours des questions sur la lĂ©gislation de notre Etat pourquoi la loi nâa-t-elle rien prĂ©vu entre ces deux options ? » 231 Elle ajoute La premiĂšre audience avait Ă©tĂ© fixĂ©e au mois dâaoĂ»t, je devais en principe y plaider coupable de viol. Je savais quâĂ la fin du dĂ©lai accordĂ© par la cour, je devrais aller en prison en attendant que le juge reçoive les rapports des nombreux psychiatres et psychologues qui sâĂ©taient penchĂ©s sur mon cas. Ils avaient trois semaines pour rendre leur dossier. Ce qui signifiait trois semaines de prison prĂ©ventive Ă partir du mois dâaoĂ»t car, selon la loi de lâEtat, quiconque plaide coupable dâagression sexuelle doit rester enfermĂ© dans lâattente de son procĂšs. ⊠La sĂ©ance devant le tribunal a Ă©tĂ© courte. Les mĂ©dias en ont fait trop en clamant plus tard que jâavais suppliĂ© quâon mâaide ». Alors que jâavais dit Aidez-nous tous⊠» Ils nâont ni Ă©coutĂ© ni retranscrit correctement les trois malheureuses phrases que jâai eu le droit de prononcer. Lorsque jâai dĂ©clarĂ© jâai mal agi », jâĂ©tais sincĂšre. Ce que jâavais fait Ă©tait mal, contre les principes de ma religion, car jâĂ©tais encore mariĂ©e. Jâavais donc tort, moralement autant que lĂ©galement. Moralement vis-Ă -vis de lâEglise, et lĂ©galement parce que jâavais rompu mon contrat de mariage. Lorsque jâai dĂ©clarĂ© Cela ne se reproduira plus, je vous en prie, aidez-moi », je voulais en fait dire que jâallais divorcer, et que la situation serait diffĂ©rente. Je ne voulais pas dire que je ne reverrai plus Vili, je nâai jamais voulu dire cela. Seulement que je ne me mettrais plus dans ce genre de situation. Et lorsque jâai dit aidez-nous tous », il est vrai que je rĂ©clamais de lâaide, et cela a pu paraĂźtre trĂšs ambigu. Aidez-nous tous⊠Ne dĂ©truisez pas deux familles, laissez-nous nous aimer, donnez-nous la chance dâĂ©lever notre enfant, laissez-moi continuer Ă ĂȘtre la mĂšre que jâavais toujours Ă©tĂ©. Mais pour pouvoir comprendre, encore fallait-il Ă©couter chacune de ces trois phrases. Je nâavais pas le droit de plaider plus longtemps ma cause. Mon avocat lâavait fait. Et lorsquâun juge vous demande en fin dâaudience, Ă brĂ»le-pourpoint, sĂšchement, dâun air presque mĂ©prisant AccusĂ©e, avez-vous quelque chose Ă ajouter ? »⊠Mon Dieu, jâaurai eu tant Ă dire que jâen tremblais. La premiĂšre audience passĂ©e, je me prĂ©parais Ă entrer en prison, espĂ©rant que jâallais supporter cette nouvelle Ă©preuve sans trop de dĂ©gĂąts. On mâavait enlevĂ© Audrey, qui par bonheur avait Ă©tĂ© confiĂ©e Ă Soona et Vili. Je devais subir encore dâautres tests psychologiques. Les trois semaines dâincarcĂ©ration devaient durer jusquâau 29 aoĂ»t, jour de mon retour devant le tribunal, cette fois pour y entendre la sentence. DâaprĂšs mon avocat, je pouvais, en restant plus longtemps incarcĂ©rĂ©e, bĂ©nĂ©ficier dâune consultation avec lâun des meilleurs psychiatres, agréé par le tribunal, le docteur Copeland. Quel que soit le dĂ©lai, et le temps que cela prenne, je devrais suivre en attendant un traitement destinĂ© aux dĂ©linquantes sexuelles. Je ne comprenais toujours pas que lâon puisse me considĂ©rer comme telle. La date de la sentence tardait Ă venir, jâĂ©tais dans le flou. Les trois semaines de prison sont devenues six, puis neuf semaines. Durant lesquelles jâai eu lâinsigne honneur de recevoir le traitement du docteur McGuire, psychiatre renommĂ©. Il Ă©tait convaincu que jâappartenais Ă la catĂ©gorie des maniaco-dĂ©pressifs. Jâai acceptĂ© de prendre un mĂ©dicament qui devait avoir un effet sur ce dĂ©sordre du comportement. Son effet principal sâest rĂ©vĂ©lĂ© en une semaine, je perdais mes cheveux par paquets. Chaque fois que je me lavais la tĂȘte, ils me restaient entre les mains. CâĂ©tait effrayant comme sensation. On aurait dit que je suivais une chimiothĂ©rapie. Et je devais tenir deux semaines encore, malgrĂ© les effets de cette drogue qui me perturbait considĂ©rablement. Plus mes cheveux tombaient vite, plus le temps passait lentement. Jâai toujours eu une excellente mĂ©moire, la capacitĂ© dâorganiser Ă©normĂ©ment de choses dans ma tĂȘte. Ma mĂ©moire aussi sâen allait. Le plus pĂ©nible Ă©tait de commencer Ă faire quelque chose, puis au beau milieu de me retrouver complĂštement perdue, lâesprit vide, tout idĂ©e effacĂ©e de mon cerveau. Ensuite, il fut dĂ©cidĂ© que je devais passer entre les mains du docteur Copeland, celui que nous attendions, David et moi. Il avait enfin pu se rendre disponible pour un rendez-vous en prison. Il acceptait de mâintĂ©grer dans son programme de rĂ©habilitation. David ne pouvait pas assister Ă ce rendez-vous, il avait envoyĂ© Ă sa place un de ses collaborateurs. Jâattendais avec lui, dans la salle des avocats de la prison, de rencontrer ce docteur Copeland. Il a posĂ© une premiĂšre condition, il acceptait de me prendre dans son programme Ă la condition expresse que je nâaie plus aucun contact avec mes enfants pendant dix mois. Aucun contact, câest-Ă -dire pas dâappels tĂ©lĂ©phoniques, pas de cartes postales ou de lettres, pas de nouvelles du tout. JâĂ©tais pĂ©trifiĂ©e. Ensuite il mâa expliquĂ© que la grande majoritĂ© des dĂ©linquants sexuels dont il sâoccupait Ă©taient des violeurs, des pĂšres de famille incestueux envers leurs filles. Je lui ai demandĂ© immĂ©diatement Bon, dites-moi combien de ces pĂšres violeurs ont accouchĂ© dâune fille ? Vous en avez combien dans ma situation ? Il ne mâa pas rĂ©pondu. Je lui ai dit que jâacceptais ses conditions concernant lâinterdiction de voir mes enfants, mais je voulais que sur le dĂ©lai de six mois il prenne en compte la longue pĂ©riode pendant laquelle nous avions dĂ©jĂ Ă©tĂ© sĂ©parĂ©s et nâavions plus eu aucune vie de famille. Il a refusĂ©, froidement. Et il a ajoutĂ©, pour faire bonne mesure, que je devais Ă©galement mâengager Ă ne pas parler de ce programme aux mĂ©dias ni Ă qui que ce soit dâautre. On voulait encore me museler, me priver de mes droits constitutionnels. En regagnant ma cellule, jâai su que je ne pourrais pas supporter ce programme de rĂ©habilitation pour dĂ©linquants sexuels. Il ne me concernait pas. Je nâĂ©tais pas une dĂ©linquante, je nâavais violĂ© personne, et je nâavais pas besoin de leur rĂ©habilitation. Les gens qui organisaient ce genre de choses, lâEtat lui-mĂȘme, ne voulaient pas comprendre ce qui sâĂ©tait passĂ© entre Vili et moi. Ils Ă©taient incapables de faire la diffĂ©rence entre un violeur patentĂ© et moi. Je nâentrais pas dans les catĂ©gories dont ils sâoccupaient, ils nây trouveraient jamais ma place, puisquâelle nâexistait pas. Je me rĂ©conciliais peu Ă peu avec lâidĂ©e quâil vaudrait peut-ĂȘtre mieux passer sept ans et demi en prison câĂ©tait la peine que je risquais, plutĂŽt que dâessayer de convaincre la sociĂ©tĂ© quâil sâagissait pour nous dâamour, rien que dâamour. Rien Ă voir avec la dĂ©finition de lâabus sexuel ! Plus tard, le remplaçant de David mâa apportĂ© en prison une lettre dans laquelle David me recommandait de me conformer Ă la loi et de suivre le programme. JâĂ©tais tellement en colĂšre que je lui ai dit en face Je me fous de ce genre de loi, je vais mĂȘme la combattre Ă partir de maintenant ! Je lui ai tournĂ© le dos et je suis partie, en le plantant lĂ , bouche bĂ©e. Oh oui, jâallais me battre contre ça, depuis ma cellule de prison sâil le fallait ! Je voyais clair Ă prĂ©sent. La loi voulait me faire passer pour folle, la loi mâavait sĂ©parĂ©e de mes enfants, et ça, câĂ©tait le pire des abus. » On voit les malentendus intenables auxquels conduit ce type de dĂ©fense. La premiĂšre contrepartie au fait de se dĂ©clarer malade est de perdre le droit Ă la parole, Ă sâexpliquer, ou presque. Câest lĂ un grave paradoxe parfaitement mis Ă nu par Althusser dans LâAvenir dure longtemps, quand il revient sur le non-lieu dont il a bĂ©nĂ©ficiĂ© » aprĂšs le meurtre de sa femme. Il sâagit ici du droit français et non amĂ©ricain, et qui concerne un cas de figure trĂšs diffĂ©rent de celui qui nous occupe. Dans le cas dâAlthusser, il y a rĂ©ellement eu une crise de folie extrĂȘmement grave dont il sâest trĂšs difficilement et trĂšs lentement remis, et il sâagissait dâune affaire de meurtre. NĂ©anmoins, la radicalitĂ© de son cas » lui permet dâaller au fond du problĂšme, problĂšme concernant Ă©galement deux systĂšmes juridiques aussi diffĂ©rents que le droit français et le droit anglo-saxon. Il raconte comment il a Ă©chappĂ© Ă la comparution devant la cour dâassise, et les graves consĂ©quences qui sâen sont suivies Gravement atteint confusion mentale, dĂ©lire onirique, jâĂ©tais hors dâĂ©tat de soutenir la comparution devant une instance publique ; le juge dâinstruction qui me visita ne put tirer de moi une parole. De surcroĂźt, placĂ© dâoffice et mis sous tutelle par un dĂ©cret de police, je ne disposais plus de la libertĂ© ni de mes droits civiques. PrivĂ©s de tout choix, jâĂ©tais en fait engagĂ© dans une procĂ©dure officielle que je ne pouvais Ă©luder, Ă laquelle je ne pouvais que me soumettre. Cette procĂ©dure comporte ses avantages Ă©vidents elle protĂšge le prĂ©venu jugĂ© non responsable de ses actes. Mais elle dissimule aussi de redoutables inconvĂ©nients, qui sont moins connus. ⊠Quand je parle dâĂ©preuves, je parle non seulement de ce que jâai vĂ©cu de mon internement, mais de ce que je vis depuis lors, et aussi, je le vois bien, de ce que je suis condamnĂ© Ă vivre jusquâau terme de mes jours si je nâinterviens pas personnellement et publiquement pour faire entendre mon propre tĂ©moignage. Tant de personnes dans les meilleurs et les pires sentiments ont jusquâici pris le risque de parler ou de se taire Ă ma place ! Le destin du non-lieu, câest en effet la pierre tombale du silence. Cette ordonnance de non-lieu qui a Ă©tĂ© prononcĂ©e en ma faveur en fĂ©vrier 1981 se rĂ©sume en effet dans le fameux article 64 du Code de procĂ©dure pĂ©nale, en sa version de 1838 article toujours en vigueur malgrĂ© les trente-deux tentatives de rĂ©forme qui nâont pu aboutir. Il y a quatre ans, sous le gouvernement Mauroy, une commission sâest de nouveau saisie de cette dĂ©licate question, qui met en cause tout un appareil de pouvoirs administratifs, judiciaires et pĂ©naux unis au savoir, aux pratiques et Ă lâidĂ©ologie psychiatrique de lâinternement. Cette commission ne se rĂ©unit plus. Apparemment, elle nâa pas trouvĂ© mieux. Le Code pĂ©nal oppose en effet depuis 1838 lâĂ©tat de non-responsabilitĂ© dâun criminel ayant perpĂ©trĂ© son acte en Ă©tat de dĂ©mence » ou sous la contrainte » Ă lâĂ©tat de responsabilitĂ© pur et simple reconnu Ă tout homme dit normal ». LâĂ©tat de responsabilitĂ© ouvre la voie Ă la procĂ©dure classique comparution devant une cour dâassises, dĂ©bat public oĂč sâaffrontent les interventions du MinistĂšre public qui parle au nom des intĂ©rĂȘts de la sociĂ©tĂ©, tĂ©moins, avocats de la dĂ©fense et de la partie civile qui sâexpriment publiquement et du prĂ©venu qui prĂ©sente lui-mĂȘme son interprĂ©tation personnelle des faits. Toute cette procĂ©dure marquĂ©e par la publicitĂ© se clĂŽt par la dĂ©libĂ©ration secrĂšte des jurĂ©s qui se prononcent publiquement soit pour lâacquittement, soit pour une peine dâemprisonnement, oĂč le criminel reconnu tel est frappĂ© dâune peine de prison dĂ©finie, oĂč il est censĂ© » payer sa dette Ă la sociĂ©tĂ© et donc se laver » de son crime. LâĂ©tat de non-responsabilitĂ© juridico-lĂ©gale, en revanche, coupe court Ă la procĂ©dure de comparution publique et contradictoire en cour dâassises. Elle voue prĂ©alablement et directement le meurtrier Ă lâinternement dans un hĂŽpital psychiatrique. Le criminel est alors lui aussi mis hors dâĂ©tat de nuire » Ă la sociĂ©tĂ©, mais pour un temps indĂ©terminĂ©, et il est censĂ© recevoir les soins psychiatriques que requiert son Ă©tat de malade mental ». Si le meurtrier est acquittĂ© aprĂšs son procĂšs public, il peut rentrer chez lui la tĂȘte haute en principe du moins car lâopinion peut sâindigner de le voir acquittĂ©, et peut le lui faire sentir. Il se trouve toujours des voix averties dans ce genre de scandale pour prendre le relais de la mauvaise conscience publique. Sâil est condamnĂ© Ă lâemprisonnement ou Ă lâinternement psychiatrique, le criminel ou le meurtrier disparaĂźt de la vie sociale pour un temps dĂ©fini par la loi dans le cas dâemprisonnement que des rĂ©ductions de peine peuvent raccourcir ; pour un temps indĂ©fini dans le cas de lâinternement psychiatrique, avec cette circonstance aggravante considĂ©rĂ© comme privĂ© de son jugement sain et donc de sa libertĂ© de dĂ©cider, le meurtrier internĂ© peut perdre la personnalitĂ© juridique, dĂ©lĂ©guĂ©e par le prĂ©fet Ă un tuteur » homme de loi, qui possĂšde sa signature et agit en son nom et place â alors quâun autre condamnĂ© ne la perd quâen matiĂšre criminelle ». Câest parce que le meurtrier ou le criminel est considĂ©rĂ© comme dangereux, tant Ă son Ă©gard suicide quâĂ celui de la sociĂ©tĂ© rĂ©cidive, quâil est mis hors dâĂ©tat de nuire par lâenfermement soit carcĂ©ral, soit psychiatrique. Pour faire le point, notons que nombre dâhĂŽpitaux psychiatriques sont encore restĂ©s, malgrĂ© des progrĂšs rĂ©cents, des sortes de prisons, et quâil y existe mĂȘme pour malades dangereux » agitĂ©s et violents des services de sĂ©curitĂ© ou de force dont les profonds fossĂ©s et barbelĂ©s, les camisoles de force physiques ou chimiques » rappellent de mauvais souvenirs. Les services de force sont souvent pires que nombre de prisons. IncarcĂ©ration dâun cĂŽtĂ©, internement de lâautre on ne sâĂ©tonnera pas de voir ce rapprochement de condition induire dans lâopinion commune, qui nâest pas Ă©clairĂ©e, une sorte dâassimilation. De toute façon, lâincarcĂ©ration ou lâinternement demeure la sanction normale du meurtre. Hormis les cas dâurgences, dits aigus, qui ne font pas question, lâhospitalisation ne va pas sans dommage, tant sur le patient, quâelle transforme souvent en chronique, que sur le mĂ©decin, contraint lui aussi de vivre dans un monde clos oĂč il est censĂ© tout supposĂ© savoir » sur les patient et qui vit souvent dans un tĂȘte-Ă -tĂȘte angoissant avec le malade quâil maĂźtrise trop souvent par une insensibilitĂ© dâaffectation et une agressivitĂ© accrue. » De plus, alors que lâidĂ©ologie de la dette », et de la dette acquittĂ©e » Ă la sociĂ©tĂ©, joue malgrĂ© tout en faveur du condamnĂ© qui a purgĂ© sa peine et, dans une certaine mesure, protĂšge mĂȘme le criminel libĂ©rĂ©âŠ, il nâen va pas du tout de mĂȘme dans le cas du fou » meurtrier. Quand on lâinterne, câest Ă©videmment sans limite de temps prĂ©visible, mĂȘme si lâon sait ou devrait savoir quâen principe tout Ă©tat aigu est transitoire. Mais il est vrai que les mĂ©decins sont le plus souvent, sinon toujours, bien incapables, mĂȘme pour les aigus, de fixer un dĂ©lai mĂȘme approximatif pour un pronostic de guĂ©rison. Mieux, le diagnostic » initialement arrĂȘtĂ© ne cesse de varier, car en psychiatrie il nâest de diagnostic quâĂ©volutif câest lâĂ©volution de lâĂ©tat du patient qui permet seule de le fixer, donc de le modifier. Et avec le diagnostic, de fixer et modifier bien entendu le traitement et les perspectives de pronostic. Or, pour lâopinion commune, quâune certaine presse cultive sans jamais distinguer la folie » des Ă©tats aigus mais passagers de la maladie mentale », qui est un destin, le fou est tenu dâemblĂ©e pour un malade mental, et qui dit malade mental entend Ă©videmment malade Ă vie, et, par voie de consĂ©quence internable et internĂ© Ă vie Lebenstodt » comme lâa si bien dit la presse allemande. Tout le temps quâil est internĂ©, le malade mental, sauf sâil parvient Ă se tuer, continue Ă©videment de vivre, mais dans lâisolement et le silence de lâasile. Sous sa pierre tombale, il est comme mort pour ceux qui ne le visitent pas, mais qui le visite ? Mais comme il nâest pas rĂ©ellement mort, comme on nâa pas, sâil est connu, annoncĂ© sa mort la mort des inconnus ne compte pas, il devient lentement comme une sorte de mort-vivant, ou plutĂŽt, ni mort ni vivant, et ne pouvant donner signe de vie, sauf Ă des proches ou Ă ceux qui se soucis de lui cas rarissime, combien dâinternĂ©s ne reçoivent pratiquement jamais de visites â je lâai constatĂ© de mes yeux et Ă Sainte-Anne et ailleurs !, ne pouvant de surcroĂźt sâexprimer publiquement au-dehors, il figure en fait, je risque le terme, sous la rubrique des sinistres bilans de toutes les guerres et de toutes les catastrophes du monde le bilan des disparus. ⊠Il faut enfin en venir Ă ce point Ă©trangement paradoxal. Lâhomme quâon accuse dâun crime et qui ne bĂ©nĂ©ficie pas dâun non-lieu a certes dĂ» subir la dure Ă©preuve de la comparution publique devant une cour dâassises. Mais, du moins, tout y devient matiĂšre Ă accusation, dĂ©fense et explications personnelles publiques. Dans cette procĂ©dure contradictoire », le meurtrier accusĂ© a du moins la possibilitĂ© reconnue par la loi, de pouvoir compter sur des tĂ©moignages publics, sur les plaidoiries publiques de ses dĂ©fenseurs, et sur les attendus publics de lâaccusation ; et par-dessus tout il a le droit et le privilĂšge sans prix de sâexprimer et sâexpliquer publiquement en son nom et en personne, sur sa vie, son meurtre et son avenir. Quâil soit condamnĂ© ou acquittĂ©, il a du moins pu sâexpliquer lui-mĂȘme publiquement, et la presse est tenue, du moins en conscience, de reproduire publiquement ses explications et la conclusion du procĂšs qui clĂŽt lĂ©galement et publiquement lâaffaire. Sâil se juge injustement condamnĂ©, le meurtrier peut clamer son innocence, et lâon sait que cette clameur publique a fini, et dans des cas trĂšs importants, par emporter la reprise du procĂšs et lâacquittement du prĂ©venu. Des comitĂ©s peuvent publiquement prendre sa dĂ©fense. Par tous ces biais, il nâest ni seul ni sans recours publics câest lâinstitution de la publicitĂ© des procĂ©dures et dĂ©bats que le lĂ©giste italien Beccaria, au XVIIIĂšme siĂšcle, considĂ©rait dĂ©jĂ , et Kant aprĂšs lui, comme la garantie suprĂȘme pour tout inculpĂ©. Or, je regrette, ce nâest pas exactement le cas dâun meurtrier bĂ©nĂ©ficiant dâun non-lieu. Deux circonstances, inscrites avec la derniĂšre rigueur dans le fait et le droit de la procĂ©dure, lui interdisent tout droit Ă une explication publique. Lâinternement et lâannulation corrĂ©lative de sa personnalitĂ© juridique dâune part et le secret mĂ©dical dâautre part. » 36-43 MalgrĂ© lâextrĂȘme diffĂ©rence des circonstances, on voit bien quâon touche lĂ Ă ce Ă quoi Marie Kay a Ă©tĂ© confrontĂ©e lâimpossibilitĂ© de se dĂ©fendre rĂ©ellement, câest-Ă -dire publiquement. ImpossibilitĂ© pour elle, en tant que malade mentale » ; impossibilitĂ© pour Vili Fualaau Ă©galement, en tant que victime mineure ». Dâailleurs, lâattitude de lâopinion publique aux Etats-Unis a parfaitement reflĂ©tĂ© cette impasse duale. Dâun cĂŽtĂ©, il y avait les plus conservateurs â appelons ça la droite » â qui envisageaient Marie Kay comme une criminelle quâil fallait enfermer, de lâautre, les plus libĂ©raux â appelons ça la gauche » â qui lâenvisageaient comme une malade mentale quâil fallait soigner et protĂ©ger dâelle-mĂȘme. Deux modes de recouvrement de la situation dâamour tout aussi stupides et brutaux, absurdes et arrogants, lâun que lâautre ; deux orientations aussi oppressives lâune que lâautre. A tout prendre, sans doute valait-il mieux pour cette femme dâĂȘtre prise pour une criminelle » et avoir de ce fait le droit de sâexpliquer et de se dĂ©fendre publiquement. Telle Ă©tait bien son intention au moment du deuxiĂšme procĂšs, qui se rĂ©vĂšle malheureusement avoir Ă©tĂ© le plus terrible des procĂšs, Ă cause de la lĂąchetĂ© dĂ©sastreuse de son lamentable avocat. AprĂšs avoir Ă©tĂ© relĂąchĂ©e suite au premier procĂšs, elle a Ă©videmment immĂ©diatement dĂ©sobĂ©it Ă la rĂšgle de cesser de voir Vili, et fĂ»t bientĂŽt prise en flagrant dĂ©lit » par la police. Le jour du deuxiĂšme procĂšs Marie Deux autres gardes viennent enfin me chercher pour mâescorter jusquâĂ la salle dâaudience, un homme et une femme. Lâheure de mon entrĂ©e en scĂšne a sonnĂ©. Tandis que nous descendons par lâascenseur dans la cour spĂ©ciale du quatriĂšme Ă©tage, lâun des gardes plaisante, plus amical quâhostile Alors, Mary, câest encore toi la star aujourdâhui ! Le parcours se termine en silence. Mais les portes du couloir sont Ă peine entrouvertes, que dĂ©jĂ jâentends crier la voilà ⊠la voilà ⊠» Je me suis prĂ©parĂ©e mentalement Ă lâassaut des mĂ©dias. Je savais que les journalistes seraient prĂ©sents au moment de lâaudience, mais ça⊠ça⊠rien nâaurait pu mây prĂ©parer. Aussi loin que porte mon regard, tout le long du couloir vers la salle dâaudience, des douzaines, peut-ĂȘtre des centaines de reprĂ©sentants des mĂ©dias. Des camĂ©ras de tĂ©lĂ©vision perchĂ©es sur des Ă©paules, des reporters en rangs serrĂ©s brandissant des appareils photos et encore des camĂ©ras qui tournent, cliquettes, des flashes dans tous les sens. Une galerie de visages surexcitĂ©s, toute la panoplie des prĂ©sentateurs de tĂ©lĂ©vision est lĂ , regards inquisiteurs, une vĂ©ritable armĂ©e qui tente de passer de force entre les gardes et moi. Ils sont vraiment tous lĂ , Ă dĂ©biter leurs ragots sans fin, leurs questions stupides, uniquement prĂ©occupĂ©s de sourire, toutes dents dehors, dans lâespoir dâobtenir une rĂ©ponse. Je vis un vrai cauchemar. Je voudrais me glisser rapidement au travers de cette marĂ©e humaine, me faufiler dans la salle dâaudience avant que ma maigre escorte et moi-mĂȘme ne nous retrouvions submergĂ©es par lâocĂ©an des journalistes. DâoĂč sortent-ils ? On dirait que tous les journalistes dâAmĂ©riques se sont donnĂ© rendez-vous Ă la mĂȘme porte. Je me demande sâils sont aussi nombreux pour les affaires de meurtre. Ont-ils seulement conscience de ce quâils font ? Et ces photographes qui se contorsionnent pour une malheureuse photo ! Il y en a mĂȘme un allongĂ© par terre, Ă mes genoux, qui me mitraille depuis le sol. Les moteurs des camĂ©ras bourdonnent Ă mes oreilles, je perçois le grĂ©sillement des flashes dans mon dos. Pensent-ils rĂ©ellement tirer quelque chose dâune photographie de ma nuque ? ! Je lance un coup de pied Ă celui qui se traĂźne Ă mes genoux, une bonne ruade. Il ne semble mĂȘme pas y prĂȘter attention, et continue Ă prendre ses clichĂ©s comme un robot. Je finis malgrĂ© tout par sourire, car en dĂ©pit des bousculades, des cris et des questions, je rĂ©alise lâabsurditĂ© totale du comportement de ces gens. Une meute dĂ©sordonnĂ©e. Aucun sens commun. Sâils reculaient un peu, de maniĂšre Ă nous laisser un passage dĂ©cent, sâils posaient au moins leurs questions lâun aprĂšs lâautre, je pourrai mâarrĂȘter et leur parler. Mais devant ça⊠Impossible ! Jâaimerais bien les questionner moi aussi. Qui ĂȘtes-vous ? DâoĂč venez-vous ? Que faites-vous lĂ ? Pensez-vous rendre service Ă la sociĂ©tĂ© ? Est-ce cela que vous appelez du journalisme ? » Je voudrais aussi leur demander pourquoi ils nâont pas dĂ©signĂ© dâavance un photographe et un cameraman de tĂ©lĂ©vision pour filmer toute la sĂ©quence. Sâils sont rĂ©ellement obligĂ©s de couvrir lâĂ©vĂ©nement, ils nâont quâĂ se mettre dâaccord, et se partager les images ensuite. De cette façon ils auraient au moins obtenus des clichĂ©s convenables. Je songe aux centaines de rouleaux de pellicules tournant en mĂȘme temps, aux kilomĂštres de prises de vue gĂąchĂ©es. Nous nâavançons presque plus. Soudain je me sens prise Ă bras-le-corps, coincĂ©e par les Ă©paules comme un pantin, et presque transportĂ©e par les deux gardes qui serrent les rangs autour de moi. Solidaires dans la tourmente. Lâhomme, plus grand et plus musclĂ©, me prĂ©vient Ne tâĂ©carte pas de nous, Mary. Je suis bien heureuse quâil rĂ©ussisse Ă nous frayer un chemin dans cette foule opaque. Nous nous heurtons ensemble aux portes de la salle dâaudience, elles sâouvrent soudainement, et nous nous retrouvons littĂ©ralement catapultĂ©s Ă lâintĂ©rieur. Elles se referment derriĂšre nous dans un claquement sec. Me voici brutalement isolĂ©e, dans un autre monde. Comme si je passais dâune Ă©meute en place publique Ă la rigueur dâune Ă©glise. La salle est fraĂźche, lâatmosphĂšre presque glaciale. Le silence rĂšgne, pas un bruit, et la vingtaine de personnes prĂ©sentes, avocats, huissiers, fonctionnaires, quelques journalistes et membres du public, demeurent parfaitement immobiles, le regard braquĂ© dans ma direction. Je me sens assez ridicule, insecte bizarre plaquĂ© contre la porte, dans cet uniforme rouge vif qui ressemble plus Ă un pyjama quâĂ un vĂȘtement. Comme une intruse, jâai presque envie de lever les bras pour mâexcuser du dĂ©rangement, et de dire Ă ces gens que je me suis trompĂ©e dâendroit. Ce formalisme glacial mâest toujours Ă©tranger. Jâaimerai bien surprendre ces visages durs et impassibles, dĂ©concerter tous ces gens en costumes sombres qui dĂ©jĂ me condamnent. Il y a une camĂ©ra de tĂ©lĂ©vision non loin de moi, ils veulent filmer le spectacle jusquâau bout, regarder sâeffondrer la bĂȘte, lâhorrible femme quâils cherchent Ă crucifier. Jâai du mal Ă tenir mes mains tranquilles. Refuge de mon angoisse, elles tremblent sur la table devant moi. Encore suffoquĂ©e par le contact de la foule, je refais lentement surface et commence Ă reconnaĂźtre certains visages. Mon avocat David Gehrke, des amis, un ou deux psychologues, et mĂȘme le procureur Lisa Johnson. David Gehrke sâest occupĂ© de mon cas par hasard. Peu de temps aprĂšs ma premiĂšre arrestation, on mâa dit que jâaurais besoin dâun avocat. Mais je nâen avais pas. Un ami mâa parlĂ© de David et de sa famille qui habitaient dans le voisinage. Je me suis souvenue de sa femme Suzan et de leurs deux enfants, Ă peu prĂšs du mĂȘme Ăąge que les miens. Nous avions partagĂ© quelques goĂ»ters dâanniversaire, des randonnĂ©es scolaires, je savais que Suzan Ă©tait Ă©galement institutrice. Mais jâignorais Ă quoi ressemblait David. ⊠Nous nous sommes revus hier au soir, pour discuter des Ă©vĂ©nements dâaujourdâhui. Ne vous inquiĂ©tez pas, Mary, jâai beaucoup Ă dire. David est maintenant confrontĂ© Ă la situation la plus Ă©norme de sa carriĂšre dâavocat. ExposĂ© aux mĂ©dias, contraint aux interviews et aux dĂ©bats tĂ©lĂ©visĂ©s. Cette affaire est aussi importante pour moi que pour lui. Beaucoup Ă dire, affirme-t-il. Bien sĂ»r, mais au fond de mon cĆur, je souhaite quâil dise les choses que je voudrais dire moi-mĂȘme. Je lui ai demandĂ© de rester ferme cette fois, de donner Ă la cour ma version des faits. La derniĂšre fois nous nous sommes montrĂ©s conciliants, doux comme des agneaux, voire repentants. Devant le juge, jâai dĂ» prononcer des mots tels que Je suis dĂ©solĂ©e », Je mâexcuse », Jâai besoin dâaide ». Tout cela pour apaiser la cour et obtenir sa clĂ©mence. Aujourdâhui je ne souhaite apaiser personne, je veux simplement ĂȘtre franche et dire la vĂ©ritĂ©. Jâen ai besoin comme de boire Ă une source. David mâa expliquĂ© que la procĂ©dure durerait environ trois quarts dâheure, peut-ĂȘtre une heure. Mais nous sommes lĂ depuis deux heures, et le procureur, une femme, nâa pas encore fini dâĂ©tablir ses accusations Ă lâentendre, je suis une inconsciente, une menteuse, en qui on ne peut avoir confiance, puisque jâai ouvertement mĂ©prisĂ© la cour, le juge, la sociĂ©tĂ©, la communautĂ©, Ă©carts Ă©minemment prĂ©visibles selon elle. Je suis un danger public. Jâai compris, depuis le dĂ©but dĂ©jĂ , que cela nâĂ©tait pas la justice, mais la justification de la justice par elle-mĂȘme, et celle des politiques qui la font. Si je veux connaĂźtre la justice, il faudra mây prendre autrement. Alors que dĂ©filent les tĂ©moins de lâaccusation â lâofficier de police qui nous a dĂ©couverts dans la voiture, lâofficier de probation, le psychiatre dĂ©signĂ© par la cour, et mĂȘme le procureur Lisa Johnson, jâattends stoĂŻquement, les mains jointes pour garder mon calme. David se lĂšve enfin. Il est difficile pour moi dâĂȘtre ici, Votre Honneur. Je sais que je vous ai déçue, et que jâai déçu Mary⊠Je suis un ami de Mary, et aussi son avocat. Jâessaie Ă©galement de prendre en compte les intĂ©rĂȘts des enfants directement concernĂ©s par cette affaire. Je parlerai dâeux briĂšvement tout Ă lâheure⊠David parle longuement de loyautĂ©, de sĂ©rĂ©nitĂ©, de la difficultĂ© dâĂȘtre juge, et de celle de comprendre ce qui sâest passĂ©. Et combien il est difficile de prendre la dĂ©cision dâenfermer quelquâun pour sept ans et demi, de le sĂ©parer de son enfant⊠Il Ă©voque mĂȘme le jugement de Salomon. Vous avez pris la bonne dĂ©cision le 14 novembre dernier, Votre Honneur⊠mais⊠Et il enchaĂźne en rappelant que tous ceux qui ont critiquĂ© alors la dĂ©cision du juge Ă©taient dans lâignorance des faits, ou avaient le cĆur trop dur. Mais pas le juge qui mâa honorĂ©e de six mois de prison, dâun traitement psychiatrique et dâune libertĂ© sur parole. Nous avons tous reconnus que Mary Ă©tait malade et quâelle avait besoin dâaide. Malade. Chaque fois quâil use de cet argument pour ma dĂ©fense, mon cĆur se remplit de colĂšre. David nâa pas trouvĂ© dâautre moyen lĂ©gal pour assurer ma dĂ©fense. Il nâen finit pas dâapaiser la cour, de dire quâil est dĂ©solĂ© que sa cliente ait mĂ©prisĂ© les rĂšgles et les lois fondamentales de notre pays. Et la libertĂ© de chaque individu de disposer de lui-mĂȘme ? Jâattends quâil arrĂȘte de jouer ce jeu, jâespĂšre quâil va enfin parler de moi, de ce que je pense et ressens, quâil ne va pas trahir ma confiance. Mais rien⊠Je crois comprendre Ă prĂ©sent oĂč il voulait en venir, et ma gorge se noue. Il ne va pas le dire. Il nâosera pas. Je voudrais pouvoir le tirer par la manche, pour quâil arrĂȘte de parler, et lui demander David, que signifie ce discours ? Vous parlez en mon nom ou au vĂŽtre ? Vous me dĂ©fendez, ou cherchez-vous seulement Ă briller aux yeux de vos collĂšgues ? » Il est lĂ , en train de raconter Ă tout le monde Ă quel point je suis malade, il retombe dans le mĂȘme piĂšge trop simple, pour arriver Ă la mĂȘme solution trop bĂȘte Mary est malade, quâon la fasse soigner, il lui faut un traitement plus long. Je ne mâattendais pas Ă ce quâil ait de nouveau recours Ă ce genre dâargument. Je commence Ă ĂȘtre en colĂšre. Je ne crois pas Ă ce discours. Je voudrais pouvoir me lever pour parler et me dĂ©fendre moi-mĂȘme. Tout cela ne sert Ă rien. Mon avocat retombe dans la mĂȘme chausse-trappe que la premiĂšre fois, lâalternative Ă©tant Ou vous faites soigner Mary, ou vous la mettez en prison. » Personne ne peut et ne veut envisager dâautre solution ? Jâai besoin dâĂȘtre soignĂ©e, de suivre un programme sĂ©rieux, dâavaler des pilules ou je ne sais quoi, de raconter ma vie au psychiatre ! Parce que je suis amoureuse ? Il ne veut pas leur dire. Le mot amour dans cette histoire leur fait tellement peur. Lâadmettre serait si simple. Mais la passion dĂ©range. Ce consensus entre la dĂ©fense et lâaccusation pour me considĂ©rer non comme une femme passionnĂ©e mais comme une malade mentale, pour Ă©viter la vĂ©ritĂ© Ă tout prix, me donne la nausĂ©e. David continue son laĂŻus. Câest sans espoir. Votre Honneur, nous avons des destins dâenfants dont vous devez maintenant tenir compte. Et de nouveau la tĂąche nâest pas facile pour vous. Il y a ce jeune garçon, qui sera déçu de la sentence, qui risque peut-ĂȘtre de devenir suicidaire, qui se sent responsable aujourdâhui, comme hier. Sa vie a Ă©tĂ© complĂštement bouleversĂ©e, il sâest retrouvĂ© lâotage des chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision, exposĂ© au ridicule, jetĂ© hors de son Ă©cole⊠Il y a cette petite fille qui a besoin dâune mĂšre⊠et enfin les autres enfants de Mary⊠Vili nâest lâotage de personne, Ă part des dĂ©cisions de justice qui nous empĂȘchent de nous voir. Il se moque pas mal des reportages Ă la tĂ©lĂ©vision, il est bien capable dâenvoyer promener qui il veut quand il veut. Le paradoxe, Votre Honneur, est que pour protĂ©ger ce jeune garçon, il faille mettre Mary en prison. Ce qui le dĂ©primera davantage, causera encore plus de dĂ©gĂąts, avec des consĂ©quences plus graves. La sociĂ©tĂ© nâa pas besoin de se protĂ©ger de Mary Letourneau. Son obsession nâest dirigĂ©e que vers une seule personne. La seule qui ait besoin dâĂȘtre protĂ©gĂ©e de Mary Letourneau, câest Mary Letourneau ! Il faut la protĂ©ger dâelle-mĂȘme, et lâenfermer nâest pas la solution pour y parvenir. Elle est dĂ©jĂ sous surveillance par crainte de suicide, Votre Honneur⊠La justice⊠si difficile Ă rendre⊠La justice ! Elle est absente de cette cour. Dâamour et de libertĂ© il nâest jamais question. Tout ce beau discours mĂ©riterait que je me lĂšve pour applaudir. Ou alors que je demande Ă la cour de lâoublier complĂštement. Il ne me concerne pas. Ce ne sont pas les mots que je voulais entendre. Jâai Ă©coutĂ© le long monologue de mon avocat, il a mĂȘme su se montrer Ă©mouvant parfois, mais il nâa pas dit Ă la cour ce que je voulais quâelle sache. Soudain, câest Ă moi que le juge sâadresse Madame Letourneau, avez-vous quelque chose Ă ajouter ? Je regarde David, lâĆil fĂ©roce. Il avait affirmĂ© que je nâaurais pas Ă prendre la parole aujourdâhui. Quâil ne sâagissait que dâune formalitĂ© ! Quelle infamie ! Il savait que je voulais mâexprimer, que je voulais crier enfin Ă la face du monde ma version de lâhistoire, et hier il mâa convaincue du contraire. On ne vous laissera pas parler, Mary. Il mâa trompĂ©e. Il regarde ailleurs, en rangeant son paquet de dossiers. Et moi, je regarde le juge, dĂ©sespĂ©rĂ©e, le suppliant des yeux, essayant de lui faire comprendre que jâaurais moi aussi des choses Ă dire, tant de choses que je suis prise au dĂ©pourvu. Je voudrais ouvrir la bouche, me dĂ©fendre seule, hurler la vĂ©ritĂ©. Au lieu de cela, je baisse la tĂȘte. Il est trop tard, je ne mây suis pas prĂ©parĂ©e⊠La sentence tombe, elle Ă©tait prĂ©visible. Sept ans et demi de prison. En entendant le juge Lau, une femme, prononcer la phrase qui me condamne, je ressens presque du soulagement, un poids de moins sur les Ă©paules. Au moins nâaurai-je plus Ă subir lâhumiliation du programme de soutien psychologique. Me voilĂ libre de me battre pour gagner ma cause. On vient de mâinfliger sept ans et demi de prison, et pourtant ma tĂȘte est plus lĂ©gĂšre, Ă la limite de lâeuphorie. Les menottes se referment sur mes poignets, sans que je mâen rende vraiment compte. Je dois avoir lâair Ă©garĂ©. Jâentends Ă peine les paroles de rĂ©confort que lâon chuchote autour de moi. Je veux sortir dâici, de cette cour, retourner en prison, au fond de ma cellule, dâoĂč je pourrai vraiment entamer le combat vers la libertĂ©, et la reconnaissance de la vĂ©ritĂ©. Je veux retrouver ma dignitĂ© dâĂȘtre humain. Au moins ne suis-je plus la fausse malade qui avait soi-disant besoin dâaide, et suppliait un juge de lui pardonner ce dont elle se sent fiĂšre au contraire. Ils ont abattu leurs cartes, cette femme amoureuse est une criminelle et une violeuse. Ils ont eu ce quâils voulaient. Au dehors, la presse se rue sur moi. Cette fois le dĂ©lire est Ă son comble. Mary, par ici, Mary, par là ⊠Comment vous sentez-vous ? Que pensez-vous ? Quâallez-vous faire ? Que pensez-vous de ⊠» Des questions sans fin, hurlĂ©es de tous cĂŽtĂ©s, abrutissantes et braillĂ©es sur tous les tons. Ils imaginent que je vais mâarrĂȘter pour leur faire un long discours ? Leur donner un compte rendu dĂ©taillĂ© de mes Ă©motions dans un couloir ? Ou bien leur faut-il simplement un rĂ©sumĂ© de quinze seconde pour le flash de midi ? Je les vois dĂ©filer comme au ralenti, tous ces visages, ces bouches glapissantes, suppliantes, avides, souriantes, quĂ©mandeuses. Des chiens qui aboient aprĂšs leur proie. Nous sommes presque arrivĂ©s mes gardes et moi, nous atteignons enfin le refuge bĂ©ni de lâascenseur, lorsque le dernier reporter se dresse devant nous. Câest une femme. De toute Ă©vidence, elle ne travaille pas pour la tĂ©lĂ©vision, son visage nâest pas maquillĂ©, ses cheveux sont tirĂ©s en arriĂšre et nouĂ©s en queue de cheval. Elle tient son bloc devant elle, de maniĂšre agressive, presque comme une arme de dĂ©fense. Ses mots me transpercent Mary, est-ce que ça valait la peine ? Je ne peux que lui sourire. Comme je voudrais arrĂȘter le temps, et cette foule en furie, pour tout lui expliquer⊠Peut-on respirer sans oxygĂšne ? Peut-on vivre sans amour ? Si seulement elle savait de quoi elle parle. » 32-40 Tout ce qui est racontĂ© ici est rĂ©voltant au dernier degrĂ©. Dâabord, il y a lâabsurditĂ© prĂ©datrice absolue du journalisme. La couverture publique du procĂšs nâest dâaucune protection pour lâaccusĂ©e, le harcĂšlement journalistique extĂ©rieur Ă la salle dâaudience ayant pour principale fonction de recouvrir complĂštement la publicitĂ© du dĂ©roulement du procĂšs lui-mĂȘme. Lâattitude de la meute dĂ©sordonnĂ©e » des journalistes avĂšre la corruption totale de lâespace public, la vacuitĂ© du journalisme, lâimposture de lâespace mĂ©diatique. Mais le plus terrible est Ă©videmment la monstrueuse veulerie de lâavocat de la dĂ©fense, dont toute la plaidoirie nâest quâune trahison ouverte de celle quâil est supposĂ© dĂ©fendre. Avec un tel avocat, il nây avait guĂšre besoin dâaccusateurs ! On a en quelque sorte avec lui la quintessence de lâhumanisme dans toute son infamie ! Le lecteur sain dâesprit et pour qui lâamour est une chose qui compte nâa quâune seule envie lâĂ©trangler une bonne fois ! Il a poussĂ© la trahison jusquâĂ annuler pour Marie ce quâAlthusser appelait Ă trĂšs juste titre le droit et le privilĂšge sans prix de sâexprimer et de sâexpliquer publiquement en son nom et en personne » sur son amour pour Vili. La trahison est telle que lâaccusĂ©e se trouve Ă la fin soulagĂ©e dâĂȘtre dĂ©clarĂ©e coupable et condamnĂ©e en consĂ©quence ! La prison vaut mille fois mieux que la thĂ©rapie » car elle est au moins le lieu dâoĂč il redevient possible pour elle de se battre au nom de la vĂ©ritĂ©. Et comme Althusser, elle le fera finalement publiquement en publiant un livre commun avec Vili et Soona. DâoĂč le sentiment paradoxal de libertĂ© qui la saisit Ă lâissue du procĂšs, malgrĂ© la lourde condamnation et la perspective de longues annĂ©es dâenfermement. Du reste, Ă sa sortie de prison, elle sâest mariĂ©e avec Vili Fualaau, devenu entre-temps majeur », et devint ainsi Mary Kay Fualaau. Le procĂšs vient de se terminer. Le troupeau des mĂ©dias, les histrions de la cour, tous ces gens qui ont toujours voulu me condamner peuvent rentrer chez eux. Sept ans et demi de prison mâattendent. Quatre-vingt-neuf mois, plus de dix mille jours. Une condamnation historique dĂ©sormais, elle a fait le tour du monde. Le visage dâune femme amoureuse court la planĂšte, sous des titres infamants Elle a recommencĂ© ! » Jâai quittĂ© la salle dâaudience avec soulagement, une curieuse sensation de libertĂ©. Câest Ă©trange, car je sors de lĂ pour entrer en cellule, et pour longtemps, pourtant je me sens libĂ©rĂ©e. LibĂ©rĂ©e de mes fers. Du systĂšme qui mâa dĂ©jĂ contrainte Ă subir un traitement de redressement psychologique pour attentat Ă la pudeur et pour viol. Je ne suis plus obligĂ©e dâabandonner mes enfants, ou, du moins, je peux lutter pour les reprendre. Jâai retrouvĂ© le droit Ă la libertĂ© de parole. Alors, qui porte les fers ? Je suis sorti du tribunal menottes aux mains, une fois de plus. Jâai marchĂ© lentement, avec assurance, laissĂ© le temps aux camĂ©ras de filmer chacun de mes pas. Câest tellement nĂ©cessaire pour les journalistes, je fais partie de leur gagne-pain. Je leur sers de proie. Mais eux aussi devraient me servir. Je nâai honte de rien, je revendique cette condamnation comme la plus stupide qui soit. Ce jugement comme le plus inique. MâĂ©couteront-ils ? Le besoin dâappeler mes enfants mâobsĂšde en permanence, il faut que je leur explique ce qui se passe, quâils sachent que tout ira bien maintenant. Je veux faire avancer les choses dans la bonne direction, puisque je ne serai plus enfermĂ©e dans cette institution de fous. Dieu merci, jâen suis dĂ©barrassĂ©e. Jâentends encore vibrer dans ma tĂȘte chaque mot de leur rapport Trois ans minimum de thĂ©rapie pour inadaptation sociale, mentale, et perversion sexuelle ». Et ils nâont cessĂ© de faire rĂ©fĂ©rence Ă Vili, en qualitĂ© de victime ». Câest surtout ce mot-lĂ qui attise ma fureur contre ces gens. Victime »⊠Il tourne et tourne dans ma tĂȘte comme un vent de folie. La leur. Pourquoi lui fallait-il un garçon de cet Ăąge ? Elle affirme quâil est intellectuellement et moralement en avance. » Ils nâont jamais compris Vili. Ils ne lâont jamais vu, jamais rencontrĂ©, encore moins Ă©coutĂ©. Et ils prĂ©tendent juger nos relations. Je suis coupable dâattentat Ă la pudeur ? Depuis quand ? La seule chose que je suis prĂȘte Ă accepter, câest que nous avons eu des rapports sexuels, mais rapports sexuels ne signifie pas abus sexuels ! Ils nâont cessĂ© de dire quâen ayant plaidĂ© coupable je nâavais pas admis lâimportance du concept dâabus sexuel. Ils ont raison dans un sens, et tort dans lâautre. Je nâai pas admis ce concept, câest vrai. Mais je vois bien la faille dans leur lĂ©gislation. Câest un strict point de droit qui veut Ă©tablir que des relations sexuelles entre nous Ă©quivaudraient Ă un abus sexuel. Ils nâont pas pris en compte un cas tel que le nĂŽtre, oĂč les deux parties sont consentantes. Et lâamour dans tout ça ? Ce mot-lĂ , ils ne lâont jamais pris en considĂ©ration. Jamais. Et lâenfant que nous avons eu ? Notre petite Audrey est une enfant de lâamour. Ne le savent-ils pas ? ⊠Dans cette prison je serai libre de vivre. Je sais que je ne peux pas sortir, que je ne peux pas dĂ©passer les limites de la clĂŽture, elle est haute et couronnĂ©e de fil barbelĂ©, mais dans les lumiĂšres aveuglantes qui illuminent tout le secteur, jâentrevois la lueur de lâespoir. ⊠Je ne cherchais pas Ă tomber enceinte, mais Dieu Ă©tait avec moi. CâĂ©tait Ă Madison Park, devant la mer, cette nuit dâhiver et dâĂ©toiles filantes. Oh oui, câest vrai, cet endroit nâest pas pour moi, mais maintenant je ne suis plus seule ! On ne pourra plus mettre ma dĂ©termination et ma volontĂ© Ă lâĂ©preuve ici, puisque je porte le deuxiĂšme enfant de Vili. Il naĂźtra en octobre. Jâai passĂ© un an et demi Ă rĂ©sister, Ă me battre contre la violence dâun mari et la bĂȘtise dâune sociĂ©tĂ© qui mâenferme et sâemprisonne elle-mĂȘme dans ses propres lois. Dieu mâaccorde un peu de paix. Il est avec moi et Il nâest pas le seul, Vili aussi est avec moi. Mais moi je suis en cellule comme une vulgaire criminelle. Je ne veux pas que mon enfant naisse en prison. Qui, Ă part Dieu, dois-je supplier pour que lâon mâaide ? Jâappartiens Ă une sociĂ©tĂ© protĂ©gĂ©e par des lois morales tellement rigides et si puissantes que nos droits civils ont Ă©tĂ© balayĂ©s sans scrupule. Ceux de Vili et les miens. Aidez-nous. Nous avons pris, je le sais, un chemin diffĂ©rent des autres, le chemin le moins empruntĂ©, mais nous ne sommes plus au Moyen-Ăge, oĂč lâon brĂ»lait les femmes, les pĂ©cheresses », les sorciĂšres », qui osaient aimer hors de leur mariage. Seigneur, jâai obĂ©i aux lois de ma religion, jâai tout fait pour que lâerreur de ma premiĂšre union ne se termine en dĂ©sastre pour personne dâautre que moi. Jâai Ă©tĂ© assez punie. Lâamour ne connaĂźt pas de lois. Lâamour est arrivĂ© dans ma vie comme la foudre, venu du cĆur et du corps de ce jeune guerrier, de ce poĂšte, mon Ăąme sĆur. Mon double. Pardonnez au moins, si vous ne comprenez pas. Vili a quinze ans Ă prĂ©sent, il est pĂšre, et personne ne veut toujours lâentendre. Je vous en prie Ă©coutez-le ! Il nâest pas une victime ! Je ne suis pas une criminelle. Notre seul crime, câest lâamour. » 293-297 Pour tĂ©lĂ©charger le texte en pdf Articles Similaires Titre Page load link
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